Macron promet aux patrons étrangers de continuer à réformer

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la séance d'ouverture de la réunion de vidéoconférence Choose France depuis l'Elysée à Paris, le 25 janvier 2021. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la séance d'ouverture de la réunion de vidéoconférence Choose France depuis l'Elysée à Paris, le 25 janvier 2021. (AFP)
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Macron promet aux patrons étrangers de continuer à réformer

  • Emmanuel Macron a promis lundi à une centaine de patrons étrangers qu'il allait continuer à « réformer le pays » malgré la crise sanitaire et à mener une politique « pro-business »
  • Depuis 2017 Emmanuel Macron réunit chaque année à Versailles, juste avant le Sommet de Davos, environ 200 patrons internationaux pour les pousser à investir en France

PARIS : Emmanuel Macron a promis lundi à une centaine de patrons étrangers qu'il allait continuer à « réformer le pays » malgré la crise sanitaire et à mener une politique « pro-business », notamment par la baisse des impôts sur les entreprises.

« Nous ne ralentirons pas la réduction de l'impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25% l'an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l'ISF. Et nous réduisons les impôts de production de 10 milliards d'euros par an, ce qui est sans précédent », a-t-il déclaré en anglais, en ouverture d'une réunion « Choose France » en vidéo pour promouvoir l'attractivité française.

« Nous avons passé des réformes, nous sommes en train de prendre des mesures supplémentaires et nous continuerons à réformer le pays afin de le rendre plus compétitif », a-t-il ajouté. Il a également exposé les ambitions du plan de relance de 100 milliards d'euros qui doit « préparer la France pour la prochaine décennie » et s'est félicité du plan adopté au niveau européen.

« Il reste une bonne dynamique d'investissement (en France) malgré la crise », a commenté sur Europe 1 le ministre du Commerce extérieur Franck Riester, « le volume global est en baisse mais beaucoup moins que la Grande-Bretagne ou l'Allemagne ». Il a cité un investissement du laboratoire américain Merck et un récent de l'embouteilleur néerlandais Refresco.

« Macron choisit le monde d’avant ! Celui d’un capitalisme fou qui a donné 45 milliards d'euros aux grandes entreprises depuis 2017. Depuis, certaines ont délocalisé en plein Covid. Et si, pour une fois, on choisissait les services publics ? », a critiqué l'Insoumis Eric Coquerel

Depuis 2017 Emmanuel Macron réunit chaque année à Versailles, juste avant le Sommet de Davos, environ 200 patrons internationaux pour les pousser à investir en France. Ce rendez-vous « Choose France » sera reporté à cet été à Versailles si les conditions sanitaires le permettent, a précisé Franck Riester.

Lors de l'édition de janvier 2020, Emmanuel Macron avait salué l'annonce de quatre milliards d'euros d'investissements, les liant aux « réformes » engagées depuis son élection.

Par ailleurs, le chef de l'État organisait lundi après-midi une visioconférence avec les patrons des grands labos mondiaux dont, en présentiel, le directeur général de Sanofi Paul Hudson, a indiqué l'Elysée, alors que Merck vient d'annoncer l'arrêt du développement de deux vaccins anti-Covid, dont celui élaboré avec l'institut Pasteur.

Mardi, le chef de l’État défendra de nouveau l'attractivité française au cours d'un entretien vidéo avec le président du World Economic Forum, Klaus Schwab, dans le cadre de l'Agenda de Davos qui remplace le sommet annuel de la finance mondiale.

Pour l' Élysée, le récent veto du gouvernement à une fusion entre le canadien Couche-Tard et le français Carrefour ne devrait pas "peser sur l'attractivité de la France".

Parmi la centaine de patrons participant à la visioconférence devaient figurer ceux de Nestlé, Ericsson, Snapchat, Ferrero ou Solvay.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.