Cauchemar à Beyrouth : au lendemain d’une explosion qui a fait 135 morts

Vision cauchemardesque, au lendemain de l'explosion. (Photo AFP).
Vision cauchemardesque, au lendemain de l'explosion. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 06 août 2020

Cauchemar à Beyrouth : au lendemain d’une explosion qui a fait 135 morts

  • Les dégâts se chiffrent à plus de 15 milliards de dollars
  • Assignation à résidence des officiels du port

BEYROUTH: Le port qui était un jour la région animée de la capitale du Liban, est actuellement réduit en ruine suite à des explosions massives qui ont eu lieu mardi. Au milieu des entrepôts aplatis, dont l’un a servi, pendant des années, à stocker 2,750 tonnes de nitrate d’ammonium hautement explosif, il ne reste plus que les ruines d’un silo de graines dont le contenu est aujourd’hui inutilisable.

Plus loin, le souffle de l’explosion principale a dévasté la ville à 5 kilomètres à la ronde. Ici, les habitants pleuraient les morts et cherchaient leurs proches disparus, et inspectaient les ruines de leurs maisons et lieux de travail.  

Le gouverneur de la ville de Beyrouth M. Marwan Abboud a estimé que l’étendue des dégâts se chiffrait à plus de 15 milliards de dollars, une somme utopique pour un pays en faillite économique. Selon le président du syndicat des entrepreneurs de travaux publics, M. Maroun Hélou, plus de 50.000 immeubles ont été détruits ou endommagés.

Le bilan officiel s’est chiffré mercredi à 135 morts. Plus de 5000 personnes ont été blessées et des dizaines portées disparues, la plupart d’entre eux travaillaient au port et seraient ensevelies sous les décombres,  au cœur de l’explosion. Le drapeau en berne sur tous les territoires libanais n’était qu’un signe de respect a l’égard des victimes.  Pour le secrétaire général de la Croix Rouge M. Georges Kettaneh, l’explosion, ainsi que les dégâts, sont « un désastre sans précédent. 75 ambulances de la Croix Rouge ont transporté 100 morts et plus de 4000 blessés jusqu’à présent, sans compter les personnes disparues, » a-t-il riposté.

Les blessés subissaient encore des opérations chirurgicales mercredi, étant donne que les hôpitaux étaient saturés mardi. Certaines victimes racontent qu’elles étaient transportées par des passants à bord de leurs motos. Les ambulances ne pouvaient pas les atteindre.

Les forces de sécurité ont cordonné le centre-ville de Beyrouth pour éviter les vols et pillages. Marcher dans les rues couvertes de bris de verre était difficile pour le peu de personnes que l’on voyait.

Le propriétaire d’un magasin a déclaré : «J’ai vécu toutes les guerres et attaques contre Beyrouth, mais je n’ai jamais témoigné autant de dévastation de ma vie. Comment allons-nous survivre? Tout est détruit. Nous sommes fatigués. Nous cherchons le salut.”

Onze membres des Casques bleus à bord d’un bateau ancré au port ont été blessés et ont été transportés à Sidon pour subir les soins nécessaires, alors que les services d’urgence à Beyrouth luttaient pour soigner le flot de blessés. Le navire touristique Orient Queen a quant à lui coulé au port. Parmi son équipe, deux ont été tués et sept blessés.

Le président du syndicat des propriétaires hôteliers du Liban a affirmé : « quatre-vingt-dix pourcent des hôtels de Beyrouth ont été endommagés tandis que de nombreux employés et clients ont été blessés. »

Les silos qui servaient à stocker le blé – reconstruits il y a 15 ans après la guerre civile– ont été détruits durant la déflagration. Cependant les analystes affirment que le pain sera assuré. Selon un expert : « le blé ne sera pas emmagasiné durant la reconstruction des silos. Il sera déchargé des bateaux directement dans les camions qui le transporteront aux usines. »

Le gouvernent libanais, lors d’une réunion d’urgence mercredi, a déclaré un état d’urgence pour deux semaines, ce qui accorde aux autorités militaires le pouvoir de maintenir la sécurité nationale. Il a de même demandé l’assignation à résidence de toute personne impliquée dans la gestion, le stockage, la garde et le contrôle des matières chimiques de l’entrepôt, et a promis d’identifier les responsables de l’explosion.

De son cote, le Président libanais Michel Aoun a inspecté les lieux des déflagrations et a déclaré : «Beyrouth est dévastée. Toutefois, ce choc ne nous empêchera pas d’entamer les investigations et de révéler les circonstances le plus tôt possible. Les officiels et les négligents devraient rendre des comptes et seront condamnés aux sanctions les plus sévères. »

Un juge principal a demandé aux forces se sécurité intérieure de mener les enquêtes nécessaires afin de déterminer les circonstances de l’explosion et identifier les personnes responsables du stockage des matières chimiques et de la maintenance de l'entrepôt, vu que des travaux ont été signalés à l’entrepôt, peu de temps avant l’explosion.

Par ailleurs, la confiscation du nitrate d’ammonium il y a 6 ans reste ambiguë. Le directeur général du port M. Hassan Koraytem assure que des correspondances ont eu lieu,  lors de la confiscation des matières chimiques, qui étaient mises sous la garde d'un représentant de la justice, sans que la direction du port n'ait le droit de transporter ou de disposer de cette marchandise". Hassan Koraytem affirme enfin qu’il a reçu des instructions de la justice, pour effectuer des travaux pour colmater une brèche dans la porte du hangar afin de protéger la marchandise d'une possible détérioration ou des vols. Ces travaux ont été effectués par les autorités du port."

Certains suggèrent que des travaux de soudage a proximité de l’entrepôt ont causé un incendie qui a déclenché, à son tour, l’explosion.

Entretemps, des messages de solidarité et des promesses d’aide de la part des Chefs d’états se sont multipliés. Le gouvernement libanais a été informé que le Président français M. Emmanuel Macron visiterait le Liban jeudi, pour assurer les libanais de tout son soutien face à cette tragédie. »

Le Premier ministre libanais Hassane Diab a en outre reçu un appel du secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui a insisté sur « le fait que les États-Unis sont prêts à soutenir le Liban et sur la volonté de son pays d'envoyer des aides d'urgence » selon le bureau de Diab.

L’ancien Premier ministre libanais M. Saad Hariri a, de son côté,  visité les lieux du sinistre. A proximité de la tombe don père, Rafic Hariri, il a dû faire face à des protestataires qui lui ont lancé des pierres.

Entretemps, des dizaines d’avions à provenance des pays arabes et pays étrangers ont atterri a Beyrouth,  chargés d’aides médicales, dont quelques hôpitaux de campagne

Toutefois, le président du Syndicat d’hôpitaux privés M. Sleiman Haroun, a assuré: “Le stock de fournitures médicales est épuisé. Nous avons besoin d’outils et de fournitures médicales, plutôt que d’hôpitaux de campagne. »


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des préparatifs de l’Expo 2030 avec le chef du BIE

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a reçu jeudi, à Riyad, le secrétaire général du Bureau international des expositions, Dimitri Kerkentzes. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a reçu jeudi, à Riyad, le secrétaire général du Bureau international des expositions, Dimitri Kerkentzes. (SPA)
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  • Au cours de la réunion, les deux responsables ont discuté des préparatifs du Royaume pour accueillir l’Expo 2030 à Riyad
  • «Nous avons mis l’accent sur l’importance d’une planification minutieuse afin d’organiser une Exposition universelle transformatrice en 2030», a indiqué M. Kerkentzes

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a reçu jeudi, à Riyad, le secrétaire général du Bureau international des expositions (BIE), Dimitri Kerkentzes.

Au cours de la réunion, les deux responsables ont discuté des préparatifs du Royaume pour accueillir l’Expo 2030 à Riyad et de la coordination pour faire en sorte que l’exposition soit «exceptionnelle», a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

«Nous avons mis l’accent sur l’importance d’une planification minutieuse afin d’organiser une Exposition universelle transformatrice en 2030», a écrit M. Kerkentzes sur la plate-forme X.

Mercredi, le secrétaire général du BIE s’est entretenu avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.

L’Exposition universelle 2030 se tiendra à Riyad, le Royaume s’étant imposé face à la Corée du Sud et à l’Italie pour accueillir le prestigieux événement en novembre 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un éminent médecin de Gaza est mort sous la torture dans une prison israélienne

Le Dr Al-Bursh était le chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza. (Photo fournie)
Le Dr Al-Bursh était le chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza. (Photo fournie)
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  • Le Dr Al-Bursh est décédé à la prison d’Ofer, un établissement pénitentiaire géré par Israël en Cisjordanie, selon la Société des prisonniers palestiniens
  • Dans son communiqué, la prison n’a cependant pas fourni de détails sur la cause du décès. Un porte-parole des services pénitentiaires a assuré qu’une enquête était en cours

GAZA: Adnan al-Bursh, chirurgien palestinien et ancien chef du service d’orthopédie du complexe médical Al-Shifa à Gaza, a été tué le 19 avril sous la torture dans une prison israélienne.

Selon un communiqué de la Société des prisonniers palestiniens, le Dr Al-Bursh, âgé de 50 ans, est décédé à la prison d’Ofer, un établissement pénitentiaire géré par Israël en Cisjordanie.

D’après la Commission palestinienne des affaires civiles, son corps est toujours détenu par les autorités israéliennes.

La Société des prisonniers palestiniens considère la mort du médecin en détention israélienne comme un «assassinat».

Le Dr Al-Bursh, qui était un éminent chirurgien à Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, travaillait semble-t-il à l’hôpital Al-Awada, dans le nord de la bande de Gaza, lorsqu’il a été arrêté par les forces israéliennes.

Le 19 avril, les services pénitentiaires israéliens l’ont déclaré mort, affirmant que le médecin était détenu pour des «raisons de sécurité nationale».

Dans son communiqué, la prison n’a cependant pas fourni de détails sur la cause du décès. Un porte-parole des services pénitentiaires a assuré qu’une enquête était en cours.

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, a fait savoir jeudi qu’elle était «extrêmement alarmée» par la mort du chirurgien palestinien.

«J’exhorte la communauté diplomatique à prendre des mesures concrètes pour protéger les Palestiniens. Aucun Palestinien n’est en sécurité sous l’occupation israélienne aujourd’hui», a-t-elle écrit sur X.

Depuis le 7 octobre, date à laquelle Israël a lancé sa campagne de bombardements de représailles dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a mené plus de 435 attaques contre des établissements médicaux dans l’enclave palestinienne assiégée, faisant au moins 484 morts parmi les membres du personnel médical, selon les chiffres de l’ONU.

Les autorités sanitaires de Gaza ont toutefois indiqué dans un communiqué que la mort du Dr Al-Bursh portait à 496 le nombre de professionnels de la santé tués dans le cadre de l’attaque en cours contre la bande de Gaza.

Les organisations de prisonniers palestiniens rapportent que l’armée israélienne a détenu plus de 8 000 Palestiniens rien qu’en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Parmi eux, 280 sont des femmes et au moins 540 sont des enfants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces de sécurité libanaises arrêtent un «influenceur TikTok» qui utilisait la plate-forme pour attirer et agresser des mineurs

Le chef du réseau criminel aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui. (Photo, AFP)
Le chef du réseau criminel aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui. (Photo, AFP)
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  • La police libanaise déclare avoir arrêté six personnes, dont trois mineurs, impliquées dans des agressions sexuelles sur des mineurs
  • Les six suspects feraient partie d’un réseau criminel composé d’une trentaine d’individus impliqués dans des agressions sur au moins 30 enfants.

LONDRES: Mercredi, les autorités libanaises ont arrêté six personnes pour leur implication présumée dans des agressions sexuelles sur des enfants, parfois en utilisant la plate-forme de partage de vidéos TikTok pour attirer les mineurs.

Les Forces de sécurité intérieure (FSI) précisent dans un communiqué que parmi les personnes arrêtées se trouve un «influenceur TikTok», qui est également coiffeur, selon les médias locaux.

Les six suspects feraient partie d’un réseau criminel composé d’une trentaine d’individus impliqués dans des agressions sur au moins 30 enfants.

La police libanaise indique dans un communiqué que «sur la base d’informations obtenues par le Bureau de la cybercriminalité de la police judiciaire, et à la suite d’une plainte déposée par plusieurs mineurs auprès du ministère public concernant des agressions sexuelles, des photos compromettantes et des incitations à la consommation de drogues par les membres d’un gang, le bureau en question a pu arrêter, à ce jour, six personnes à Beyrouth, au Mont-Liban et au Liban-Nord».

Parmi les suspects arrêtés figurent également trois mineurs de nationalités libanaise, turque et syrienne qui étaient actifs sur TikTok, d’après le communiqué.

Précisant que l’affaire fait l’objet d’une enquête depuis environ un mois, la police libanaise a assuré que «l’enquête se poursuit en vue de l’arrestation de tous les membres du gang».

Le chef du réseau criminel, une personnalité célèbre de TikTok, aurait abusé de sa notoriété et invité des enfants à tourner des vidéos TikTok avec lui, a rapporté la chaîne de télévision libanaise indépendante Al-Jadeed.

Le TikToker coupait les cheveux des enfants pour gagner leur confiance avant de les inviter à une fête, où ses complices les agressaient sexuellement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com