Mohanad Kojak, ovni de la mode

Mohanad Kojak adorait contempler pendant des heures les ateliers de couture de son quartier (Photo, Fournie)
Mohanad Kojak adorait contempler pendant des heures les ateliers de couture de son quartier (Photo, Fournie)
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Publié le Mercredi 27 janvier 2021

Mohanad Kojak, ovni de la mode

  • L’ascension fulgurante de Mohanad Kojak est en partie due à sa fine connaissance, acquise très tôt, des différents secteurs de la mode
  • «J'essaie maintenant de faire en sorte que Kojak devienne un terme qui renvoie à une humeur, à un état d’esprit, à un personnage», explique l’artiste

BEYROUTH: Notre série sur les jeunes artistes arabes continue. Elle prend cette fois la direction de l'Égypte. Oum el Donia – Mère du monde, surnom affectif donné à l'Égypte – est connue pour ses célèbres pharaons, ses écrivains, ses chanteurs et ses acteurs. La session de photos de Sawsan Badr, au musée égyptien du Caire, pour le magazine Harper’s Bazaar Arabia, a fait le tour du monde en raison de la beauté intemporelle de l’actrice et de sa ressemblance troublante avec Nefertiti. C’est là, en partie, le fruit du travail stylistique de Mohanad Kojak. Arab News en français a eu la chance d'échanger avec celui dont le nom est devenu la marque d'un univers où règnent liberté et démarche inclusive. 

L'homme derrière la marque 

Enfant, Mohanad Kojak avait déjà un goût prononcé pour l'art. Il adorait contempler pendant des heures les ateliers de couture de son quartier. Son ascension fulgurante est en partie due à sa fine connaissance, acquise très tôt, des différents secteurs de la mode. «J'ai commencé à travailler à un jeune âge. Je voulais rapidement devenir indépendant sur le plan financier. Lors de mon premier semestre à l'université allemande, j'ai travaillé comme photographe. La photographie, tout comme la mode, représente pour moi un moyen d'illustrer ce que je souhaite exprimer. Par le biais d'une agence de relations publiques, j'ai ensuite travaillé en tant que directeur artistique pour des marques. J'ai ainsi découvert comment fonctionne cet univers.» 

EN BREF

Toutes ces compétences lui ont été fortement utiles lors de la création de sa marque, Kojak Studio, peu de temps après sa participation, très remarquée, à l'émission Projet Runaway (Moyen-Orient), diffusée sur la chaîne MBC en 2016. 

Mohanad Kojak regrette l’absence d’une école de mode en Égypte, qui formerait des stylistes, mais permettrait de découvrir également tous les corps de métiers nécessaires au bon fonctionnement de l'industrie de la mode. Pour remédier à ce manquement, et pour continuer à pouvoir payer son équipe, composée de vingt membres, durant la crise sanitaire, il a mis en place un workshop créatif destiné aux jeunes qui veulent devenir stylistes. «J'ai toujours voulu faire cela. Mon objectif principal est de leur montrer qu'il faut être polyvalent, ne pas se limiter au rôle de styliste. C'est également l’occasion pour moi de les initier à des sujets – trouver l'inspiration, prédire les prochaines tendances, fonder une marque – qui leur paraissent parfois obscurs.» 

L’artiste fait preuve de solidarité: «J'ai monté une action afin d’aider l'hôpital Abbassia Fever, en plein pic de la pandémie de Covid-19, en reversant à cette institution tous les profits générés par les produits phares de ma marque.» 

Il a aussi eu le temps de confectionner une collection qui lui tenait à cœur – K by Kojak –, faite uniquement à partir de produits recyclés. «L'idée était de produire, à l'inverse de ce que je fais habituellement, des vêtements dont les prix sont accessibles, et qui peuvent être portés au quotidien, et pas seulement pour des occasions spécifiques.» 

Une signature et un état d'esprit 

Son nom est ainsi devenu une signature et un état d'esprit. «J'essaie maintenant de faire en sorte que Kojak devienne un terme qui renvoie à une humeur, à un état d’esprit, à un personnage. Une humeur qui permet de s’exprimer librement, d’être confiant, et de ne pas avoir peur de prendre des risques.» 

En ce sens, il œuvre pour que sa marque soit inclusive. «L'essence de ma marque est de mettre en lumière des situations que la société a choisi d'ignorer. Contribuer à avoir une communauté inclusive est mon objectif. Toutefois, je n'ai ni l'intention d'être provocateur, ni la prétention d'être le porte-parole des personnes sans voix ou d'être un modèle à suivre», explique le créateur.  

Malgré son succès éclatant, comme en attestent ses collaborations prestigieuses, en particulier avec le magazine Vogue, il est souvent sujet à des critiques. «On me reproche souvent de rendre romantiques des événements qui ne devraient pas l'être, comme par exemple des funérailles. Or, cet aspect fait partie de mon esthétique, de mon mécanisme d'autodéfense et de mon moyen pour survivre.»  

La mode est donc, pour Mohanad Kojak, toujours un combat. 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com