Inondations, pénurie d’aides humanitaires : la souffrance des Syriens n’en finit plus

Dans un camp pour les Syriens déplacés, des enfants jouent au milieu de tentes inondées, à proximité de la ville de Kafr Lusin, près de la frontière avec la Turquie, à Idlib, le 19 janvier 2021. (AFP)
Dans un camp pour les Syriens déplacés, des enfants jouent au milieu de tentes inondées, à proximité de la ville de Kafr Lusin, près de la frontière avec la Turquie, à Idlib, le 19 janvier 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 28 janvier 2021

Inondations, pénurie d’aides humanitaires : la souffrance des Syriens n’en finit plus

  • Les conditions météorologiques défavorables, les hostilités qui s'intensifient conjuguées à la pandémie exacerbent les difficultés auxquelles sont confrontées les déplacés dans le nord-ouest de la Syrie
  • Les experts humanitaires auprès des Nations unies lancent un appel pour augmenter les fonds, prévenant que 13 millions de personnes dans le pays auront besoin d'aide cette année

NEW YORK: Voilà que la Syrie vit à présent un hiver rigoureux, chose à laquelle les agences humanitaires avaient fait allusion. Les conditions de vie déjà ardues auxquelles sont confrontées les personnes déplacées à l'intérieur du pays (IDP) sont devenues encore plus dramatiques.

Dans le Nord-Ouest de la Syrie, les pluies torrentielles et les inondations ont balayé les tentes et détruit les denrées alimentaires et les objets ménagers, comme l'a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies, dans son dernier bulletin sur la situation humanitaire.

Au cours de la semaine allant du 14 au 20 janvier, près de 200 camps de déplacés situés à Idlib et dans le nord d'Alep ont connu des dégâts qui ont touché plus de 67 000 personnes. Quelque 4 000 tentes ont été détruites et 7 700 ont été endommagées par les inondations qui ont également bloqué les routes qui mènent aux camps.

« Des milliers de personnes ont été temporairement relocalisées, et nombreuses d'entre elles ont besoin d'un abri, de nourriture et de produits non alimentaires, et ce de façon immédiate et à long terme », a précisé l’OCHA.

« En raison de la pluie et des basses températures, il faut continuer à fournir du carburant et du chauffage, des vêtements d'hiver, des couvertures, de la nourriture, des produits de subsistance, ainsi que de l'eau, des services sanitaires et hygiéniques ».

La pénurie de carburant persiste dans la région, et les prix ont par conséquent flambé, ce qui rend inadéquate la situation dans les camps en période hivernale. Les résidents, qui ont désespérément besoin de se chauffer, ont été contraints de brûler des matériaux dangereux. Outre le danger que représentent les fumées toxiques, cela a accru le risque d'incendies accidentels. Une personne est décédée et sept autres ont été blessées dans les 17 incendies qui auraient touché 38 foyers et brûlé 30 tentes.

Dans un même temps, les bombardements d'artillerie se poursuivent dans le Nord-Ouest de la Syrie, tout particulièrement à proximité des autoroutes M4 et M5, deux grandes artères qui assurent la liaison entre cette région et la capitale, Damas. Cette situation, conjuguée aux engins explosifs de circonstance et aux munitions non explosées, dont certaines explosent dans les secteurs résidentiels ou dans les marchés locaux, a causé la mort de 10 personnes et blessé 25 autres, dont des femmes et des enfants, depuis le 18 décembre.

Les hostilités qui continuent, le déplacement qui perdure ainsi que la résilience de la population qui faiblit au bout d'une longue guerre de dix ans ne font que plonger des millions de personnes dans un besoin désespéré d'assistance, affirme l’OCHA.

 

À travers la Syrie, on estime que 13 millions de personnes - plus de 70 % de la population - auront besoin d'aide cette année. Les Nations unies prévoient que 10,5 millions de personnes recevront une aide humanitaire en 2021. Le coût de cette aide s'élèvera à 4,2 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 10 % par rapport à 2020.

Par ailleurs, la pandémie fait elle aussi des ravages. Le bulletin publié par l'OCHA signale 21 000 nouveaux cas de Covid-19 dans le Nord-Ouest de la Syrie. Cela laisse présager une diminution des taux de contamination. Cependant, le nombre de décès dus au virus se chiffre aujourd'hui à 380, soit une hausse de 46 %. Près de 10,5 % des cas de Covid-19 en Syrie sont recensés dans les camps de déplacés.

Si les chiffres officiels révèlent une baisse des taux de nouveaux cas infectés, certaines informations suggèrent que le virus est certes plus largement répandu, et que les gens hésitent à se faire dépister et soigner pour éviter la honte et par crainte de perdre les moyens de subsistance dont ils disposent.

En outre, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a mis en garde contre un déficit de financement qui se traduit par des insuffisances considérables en eau et en services sanitaires. De plus, un grand nombre de programmes de protection ont été temporairement suspendus et de nombreux centres de traitement ont fermé leurs portes dans les communautés. Selon le bureau, cette évolution est susceptible de rendre plus sévères encore les retombées des inondations, du Covid-19 et des difficultés économiques.

En effet, le Bureau a lancé un appel pour augmenter le financement de son plan de réponse au Coronavirus et pour fournir des services sanitaires essentiels aux populations du nord-ouest de la Syrie, alors que d'autres programmes relatifs au Covid-19 sont eux aussi à court de fonds.

Les préparatifs pour les campagnes de vaccination contre le virus en Syrie sont en cours. On prévoit ainsi de vacciner près de 850 000 personnes dans le Nord-Ouest du pays, à travers le mécanisme mondial de groupement des achats pour les vaccins contre le Covid-19 (COVAX). Au départ, on accordera la priorité aux personnes qui travaillent en première ligne dans le domaine de la santé et de l'aide humanitaire, aux plus de 60 ans et aux personnes âgées de 20 à 59 ans qui sont déjà exposées à un risque accru de contamination.

 

La Syrie compte plus de 2,7 millions de personnes déplacées dans le Nord-Ouest. Pour le seul mois de décembre 2020, ce nombre a augmenté de 32 000 personnes.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com