Finies les ambiguïtés de Trump, Biden ferme face à Poutine

Il faut être deux pour améliorer les relations, et Vladimir Poutine n'a donné aucun signe de vouloir changer la teneur de celle entre les Etats-Unis et la Russie», au-delà de ses appels répétés et un peu creux à une «normalisation» (Archive, AFP).
Il faut être deux pour améliorer les relations, et Vladimir Poutine n'a donné aucun signe de vouloir changer la teneur de celle entre les Etats-Unis et la Russie», au-delà de ses appels répétés et un peu creux à une «normalisation» (Archive, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Finies les ambiguïtés de Trump, Biden ferme face à Poutine

  • Biden a décroché un premier résultat avec la prolongation pour cinq ans de New Start, dernier traité bilatéral de limitation des armements nucléaires
  • «L'administration Biden est plus unie» que celle de Donald Trump «sur son message de fermeté, et plus unie avec ses alliés aussi, ce qui, à la marge, permettra de mettre un peu plus de pression sur Poutine»

WASHINGTON: Les premiers pas sont trompeurs: la nouvelle page entre les Etats-Unis et la Russie s'est ouverte sur un accord, mais après l'ambivalence des années Trump, Joe Biden affiche une fermeté qui laisse peu de place à une embellie dans les relations glaciales entre les deux adversaires.

Une semaine après l'entrée en fonctions du nouveau président américain, il a déjà décroché un premier résultat avec la prolongation pour cinq ans de New Start, dernier traité bilatéral de limitation des armements nucléaires qui expirait début février.

Un dossier-clé que son prédécesseur Donald Trump avait laissé dans une impasse. Et qui résume à lui seul toute la duplicité de la politique américaine face au président russe Vladimir Poutine au cours des quatre dernières années.

«Trump voulait absolument avoir une meilleure relation personnelle avec Poutine», rappelle Ian Bremmer, président de la société d'expertise Eurasia Group, évoquant son penchant à «aimer les dirigeants autoritaires».

Mais d'une part, son «unilatéralisme» l'a poussé à se désintéresser des accords internationaux, y compris en matière de désarmement, «sans prendre pleinement conscience» de leur caractère «stratégique». Et une autre partie, «tout le monde autour de Trump était réduit à un réchauffement avec la Russie», que ce soit dans son gouvernement, au Congrès ou dans les médias conservateurs, dit cet expert.

photo
L'ex-président républicain «a été incapable d'améliorer vraiment les relations», qui sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide il y a trente ans (Archive, AFP).

Résultat, l'ex-président républicain «a été incapable d'améliorer vraiment les relations», qui sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide il y a trente ans.

 

Trump Toujours influent

Donald Trump a reçu jeudi le chef des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy dans sa luxueuse résidence en Floride, signe de l'influence persistante de l'ex-président américain dans son camp malgré les vives critiques pour son rôle dans l'assaut meurtrier du Capitole.
«Aujourd'hui, le président Trump s'est engagé à aider les républicains de la Chambre et du Sénat en 2022», lors des prochaines élections, a écrit Kevin McCarthy dans un communiqué.
«Un mouvement conservateur uni renforcera les liens entre nos citoyens et défendra les valeurs fondatrices de notre pays».
Un ton qui tranche avec les propos du même chef de la minorité républicaine, qui avait estimé le 13 janvier que le milliardaire portait «une responsabilité dans l'attaque» contre le siège du Congrès.
«La popularité du président Trump n'a jamais été aussi forte aujourd'hui et son soutien vaut plus que peut-être jamais auparavant», a proclamé un groupe de soutien financier au milliardaire, «Save America», en annonçant le premier cette rencontre.

Dans une sorte de miroir inversé, le bilan de son successeur démocrate qui se veut intraitable avec le maître du Kremlin semble déjà meilleur.

Mais l'accord sur New Start n'est pas forcément parlant pour la suite.

Historiquement, le contrôle des armements est un des rares domaines où les deux puissances rivales ont intérêt à s'entendre, et Joe Biden renoue là avec cette tradition diplomatique mise entre parenthèses par le milliardaire new-yorkais.

«Faire peur»

«New Start était un fruit mûr», estime William Pomeranz, du cercle de réflexion Wilson Center, qui y voit toutefois «un accord isolé». «Je suis pessimiste quant à la possibilité qu'il s'agisse d'un point de départ pour de meilleures relations.»

De fait, le ton donné par le président Biden et son équipe, composée de plusieurs «faucons» s'agissant de la Russie, est d'emblée défiant.

Sans aller jusqu'aux appels du pied trumpistes, d'autres locataires de la Maison Blanche avaient tenté, par le passé, de briser la glace avec Vladimir Poutine. George W. Bush avait dit avoir eu «une idée de son âme» après avoir regardé dans les yeux l'ex-agent du KGB, tandis que Barack Obama avait prôné un «redémarrage» («reset») des relations.

Au contraire, le nouveau président a immédiatement évoqué les sujets qui fâchent avec son homologue, et a demandé à ses services de renseignement de passer au crible tous les actes reprochés aux Russes mais minimisés par Donald Trump: les ingérences électorales, la récente cyberattaque géante ou encore le versement présumé de «primes» à des talibans pour tuer des soldats américains.

 

L'avortement Selon Joe Biden

Joe Biden a de nouveau autorisé jeudi les Etats-Unis à financer des associations étrangères offrant ou promouvant des services d'avortement, un premier pas prudent sur ce terrain miné.

A la veille de la mobilisation annuelle des militants anti-avortement, le démocrate a révoqué la «règle de Mexico» qui interdisait de donner des fonds fédéraux à toute ONG internationale offrant, ne serait-ce que des conseils, sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG).

Marqueur politique depuis des décennies, cette règle a été instaurée par l'administration républicaine de Ronald Reagan, annulée par chaque président démocrate et remise en vigueur par chaque républicain.

Elle a eu un impact sur 1300 projets internationaux en 2018 et forcé, cette année-là, les ONG à renoncer à plus de 150 millions de dollars ou à leurs activités en matière d'IVG.

Le sujet de friction le plus immédiat est le sort de l'opposant russe Alexeï Navalny, victime selon les Occidentaux d'une tentative d'assassinat par empoisonnement de la part de Moscou, et arrêté mi-janvier à son retour en Russie.

Les arrestations massives et une certaine agitation des autorités russes face aux manifestations déclenchées par sa mise en détention sont suivies de très près à Washington.

«Je suis frappé de voir à quel point un seul homme, M. Navalny, semble inquiéter, voire faire peur au gouvernement russe», a ironisé mercredi le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

Il n'a pas exclu de nouvelles sanctions.

«L'administration Biden est plus unie» que celle de Donald Trump «sur son message de fermeté, et plus unie avec ses alliés aussi, ce qui, à la marge, nécessite de mettre un peu plus de pression sur Poutine», analyse Ian Bremmer, tout en estimant que seule la pression interne pourrait faire évoluer le Kremlin.

Pour William Pomeranz, «il faut être deux pour améliorer les relations, et Vladimir Poutine n'a donné aucun signe de vouloir changer la teneur de celle entre les Etats-Unis et la Russie», au-delà de ses appels répétés et un peu creux à une «normalisation».


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.