Les Polonais manifestent en masse contre la quasi-interdiction de l'avortement

«Mon corps, mon choix», «Je pense, j'éprouve, je décide», «Vous avez du sang sur vos mains», proclamaient les pancartes brandies par les manifestants à Varsovie (Photo, AFP).
«Mon corps, mon choix», «Je pense, j'éprouve, je décide», «Vous avez du sang sur vos mains», proclamaient les pancartes brandies par les manifestants à Varsovie (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

Les Polonais manifestent en masse contre la quasi-interdiction de l'avortement

  • Il y a moins de 2 000 avortements légaux par an en Pologne. Les organisations féministes estiment par ailleurs qu'environ 200 000 IVG sont réalisées illégalement ou à l'étranger chaque année
  • Le gouvernement a pubié la décision maintenant dans l'espoir que les manifestations «s'épuiseront» avant que la colère anti-gouvernementale ne monte encore pour sa mal gérance de la pandémie et des vaccinations

VARSOVIE: Plusieurs milliers de personnes sont de nouveaux descendants vendredi soir dans les rues de Varsovie pour crier leur colère, à la suite de l'entrée en vigueur d'un arrêt controversé interdisant pratiquement l'avortement.
Des rassemblements similaires ont eu lieu également dans d'autres villes de Pologne, pour la troisième nuit consécutive depuis la publication de l'arrêt du Tribunal constitutionnel au Journal officiel mercredi.
Conformément aux souhaits de la coalition de droite ultra-catholique au pouvoir, cet arrêt proscrit l'interruption volontaire de grossesse en cas d'anomalies fœtales. Désormais, toute IVG est interdite en Pologne sauf en cas de violence ou d'inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.
«Mon corps, mon choix», «Je pense, j'éprouve, je décide», «Vous avez du sang sur vos mains», proclamaient les pancartes brandies par les manifestants à Varsovie où plusieurs milliers de personnes ont répondu à l'appel de la Grève des femmes, le principal mouvement à l'origine des protestations, ont évalué des journalistes.
Nombre de manifestants portaient des masques ornés d'un éclair rouge, le symbole des militants pro-avortement. Des appels à «l'IVG sur demande» et des mises en garde au gouvernement qui sera «aboli par les femmes», ont retenti au son de tambours et de quelques pétards fumigènes.

Certains portaient des foulards verts autour du cou, le symbole des militants des droits à l'avortement en Argentine, qui ont réussi à obtenir la légalisation de l'avortement dans leur pays le mois dernier.
A Varsovie, la manifestation a abouti, sans incidents majeurs, devant la maison de Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir, protégé par un dispositif imposant de la police. Après un «festival de la liberté» fait de chants, danses et slogans, les organisateurs ont appelé les protestataires à rentrer chez eux.
Les manifestations devraient être suspendues pour le week-end, afin de ne pas interférer avec une mouture polonaise de téléthon annuel.
La veille, la police a interpellé plusieurs personnes qui tentaient d'entrer dans le bâtiment du Tribunal constitutionnel.
La Pologne, un pays majoritairement catholique, une des lois les plus restrictives en matière d'avortement en Europe.
Aujourd'hui, il y a moins de 2 000 avortements légaux par an en Pologne, selon les données officielles. Les organisations féministes estiment par ailleurs qu'environ 200 000 IVG sont réalisées illégalement ou à l'étranger chaque année.

Le gouvernement affirme que la nouvelle interdiction mettra fin aux «avortements eugéniques», faisant référence à l'avortement de foetus diagnostiqués avec une trisomie 21, mais selon nombre d'organisations de défense des droits de l'homme, cette mesure forcera les femmes à mener des grossesses non viables.

La décision du Tribunal a été rendue en octobre, mais le gouvernement a retardé sa formalisation, au milieu de manifestations de masse qui ont rapidement adopté des slogans anti-gouvernement bien plus larges.

Selon Ludwik Dorn, un ancien membre de la droite conservatrice, le gouvernement a probablement décidé de publier la décision maintenant dans l'espoir que les manifestations «s'épuiseront» avant que la colère anti-gouvernement ne monte encore pour sa gestion critique de la pandémie et des vaccinations.

«C'était maintenant le moins mauvais moment», a écrit M. Dorn dans le journal Gazeta Wyborcza. Selon M. Dorn, le pouvoir pourrait miser sur des divisions au sein des critiques des nouvelles dispositions, entre ceux qui veulent des droits à l'avortement plus larges et ceux qui soutiennent le statu quo précédent.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.