Ethiopie: le président déchu du Tigré appelle aux armes dans un enregistrement en ligne

Le président déchu du Tigré, Debretsion Gebremichael, en meeting le 4 janvier 2020 à Mekele (Photo, AFP).
Le président déchu du Tigré, Debretsion Gebremichael, en meeting le 4 janvier 2020 à Mekele (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Ethiopie: le président déchu du Tigré appelle aux armes dans un enregistrement en ligne

  • Si l’enregistrement est authentique, c'est la première déclaration publique en près de deux mois de Debretsion, en fuite depuis la prise de la capitale régionale Mekele
  • «Je vous appelle, où que vous soyez à vous organiser, à combattre, à faire en sorte que ceux qui ont atteint l'âge d'aller au combat le fassent, et ainsi réduire la durée de vie de l'ennemi», lance-t-il aux Tigréens

ADDIS ABEBA: Un média tigréen en ligne a diffusé samedi soir un enregistrement audio attribué au président déchu de la région éthiopienne du Tigré (Nord), Debretsion Gebremichael, renversé par l'armée fédérale en novembre, dans lequel il appelle les Tigréens à la lutte armée.

Si l’enregistrement est authentique, c'est la première déclaration publique en près de deux mois de Debretsion, en fuite depuis la prise de la capitale régionale Mekele par les troupes éthiopiennes le 28 novembre.

Prix Nobel de la paix 2019, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait la région et défiait l'autorité du pouvoir fédéral depuis des mois.

Dans cet enregistrement audio d'une vingtaine de minutes, diffusé samedi soir via Tigrai Media House, média tigréen en ligne hébergé aux Etats-Unis, l'homme présenté comme Debretsion affirme s'exprimer « depuis la terre tigréenne » où « le noyau de la résistance contre l'invasion s'organise ». 

« Je vous appelle, où que vous soyez (...) à vous organiser, à combattre, à faire en sorte que ceux qui ont atteint l'âge d'aller au combat le fassent, et ainsi réduire la durée de vie de l'ennemi », lance-t-il aux Tigréens (6% de la population éthiopienne).

Il admet « la domination militaire temporaire » des forces fédérales mais réaffirme qu'elle repose sur le soutien d'armées extérieures, dont celle de l'Erythrée voisine - une présence niée par l'Ethiopie, malgré de nombreux témoignages en ce sens.

Aucun dirigeant du TPLF n'a pu être joint. Mais Kjetil Tronvoll, chercheur à l'Université norvégienne de Bjorknes et spécialiste du parti où il dispose de nombreux contacts, a indiqué penser l'enregistrement authentique.

« Je ne lui ai pas parlé personnellement », mais Debretsion « a parlé à certains de mes contacts ces derniers jours », a-t-il déclaré.

La nouvelle administration mise en place par Addis Abeba au Tigré assure que la vie y reprend son cours normal mais les rares informations qui filtrent semble indiquer que le conflit perdure.

Les autorités éthiopiennes ont proclamé la fin du conflit le 28 novembre et décrit les combats postérieurs comme des opérations mineures de traque des ex-dirigeants tigréens – dont Debretsion - en niant la capacité du TPLF à mener une insurrection armée.

Mais l'ONU a fait état en janvier de la persistance de « combats localisés » au Tigré, qualifié de « volatil » et où la situation humanitaire inquiète.

L'accès des médias au Tigré reste très limité, rendant difficile la vérification de la situation.

Le gouvernement éthiopien a annoncé mi-janvier avoir abattu trois caciques du TPLF, dont l'ex-chef de la diplomatie éthiopienne Seyoum Mesfin.

Plusieurs dirigeants du TPLF ont « payé et continuent de payer l'ultime sacrifice », mais « cela ne nous fera certainement pas reculer », assure, dans l'enregistrement qui lui est attribué, Debretsion, dont la localisation est inconnue et qui est injoignable depuis début décembre.

Aucun bilan précis du conflit au Tigré n'est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50 000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63 000 à l'intérieur de la région, selon l'ONU.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.