Kaboul commente un potentiel prolongement de la présence de l'OTAN

Un soldat américain surveille une base de l'armée nationale afghane dans la province de Logar, en Afghanistan. (Photo, Reuters/Fichier)
Un soldat américain surveille une base de l'armée nationale afghane dans la province de Logar, en Afghanistan. (Photo, Reuters/Fichier)
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Publié le Lundi 01 février 2021

Kaboul commente un potentiel prolongement de la présence de l'OTAN

  • «Il n'y aura pas de retrait complet des alliés avant la fin d’avril»
  • Kaboul n’a jusqu’à présent pas été officiellement informée par l’OTAN du prolongement de sa présence après la date butoir

KABOUL: L'Afghanistan et les États-Unis sont partenaires, et les deux parties prendront des actions conjointes face aux dangers qui guettent le pays, a déclaré un porte-parole du président Ashraf Ghani. Les propos du président viennent en réaction aux nouvelles au sujet de l'OTAN qui compte prolonger sa présence sur le terrain.

L’OTAN compte maintenir ses troupes en Afghanistan au-delà du mois de mai, la date fixée dans l’accord signé l’année dernière entre les talibans et l’ancienne administration américaine. Cette décision survient quelques jours après que la nouvelle équipe présidentielle a informé Ghani qu’elle va réévaluer l’entente.

Le président, exclu des discussions à l’époque, a applaudi les promesses de la nouvelle administration de Biden, et les a qualifiées de nouveau chapitre.

«Notre partenariat avec l’OTAN, dirigé par les États-Unis, est conçu pour agir contre les menaces», affirme Dawa Khan Menapal, porte-parole de Ghani, à Arab News qui lui demandait de commenter un rapport de Reuters relatif aux projets de l’OTAN. «Notre campagne sera aussi lancée conjointement,  et toute décision sera prise après une évaluation commune», a-t-il ajouté.

Un haut fonctionnaire de l’administration de Ghani, et qui n’est pas autorisé à s’entretenir avec les médias, confie à Arab News que Kaboul n’a jusqu’à présent pas été officiellement informée par l’OTAN du prolongement de sa présence après la date butoir.

L'agence de presse Reuters a cité quatre hauts responsables de l'OTAN dans son article. L’un d’eux affirme : «Il n'y aura pas de retrait complet des alliés avant la fin d’avril».

Près de 10 000 soldats étrangers se trouvent actuellement en Afghanistan, en plus des troupes américaines. La source de l'OTAN assure à Reuters que le nombre de troupes devraient rester à peu près le même jusqu'après mai, mais que le plan reste à déterminer.

Kaboul ainsi que des agences et gouvernements étrangers affirment que les talibans n’ont pas respecté les clauses de l’accord. Ils imputent les obstacles à l’escalade de la violence et à l’incapacité de rompre les liens avec des groupes militants comme Al-Qaïda, chose que les talibans nient.

Un porte-parole des talibans n'a pas répondu aux demandes d’entretien d'Arab News à ce sujet. Des communicants du mouvement ont cependant déclaré récemment que les insurgés s’engagent à respecter l’accord conclu avec l'ancienne administration américaine et que la nouvelle devrait aussi l'honorer.

Les négociateurs talibans ont suspendu les pourparlers avec les émissaires de Kaboul au Qatar, où les deux parties se rencontrent depuis des mois pour baliser les futurs pourparlers de paix, et pour établir une feuille de route politique.

Plusieurs délégations du mouvement se sont rendues ces derniers jours en Russie et en Iran. Les deux États se sont prononcés contre la présence de troupes américaines en Afghanistan.

Ces dernières années, des responsables américains ont accusé les deux pays de fournir renseignements, armes et fonds aux talibans; une accusation qu'ils rejettent.

Certains analystes craignent que le plan de l'OTAN de maintenir des troupes en Afghanistan n'attire une forte résistance des talibans. Ceci conduirait à une nouvelle escalade du conflit et à une recrudescence de l’ingérence de ses voisins via leurs mandataires.

L'ancien conseiller du gouvernement, Torek Farhadi, pense que la coalition tente peut-être de provoquer une situation où Kaboul et les talibans s’entendraient sur une feuille de route avant de se retirer.

«Si les troupes US-OTAN restent quelques mois de plus pour donner aux Afghans une chance de créer un gouvernement de coalition né d’un règlement politique, je m'en réjouirais. Nous avons besoin de quelque assurance dans les 12 premiers mois de transition», a-t-il a déclaré à Arab News, et il ajoute que cette éventualité contraindrait les «deux parties à établir une structure de gouvernance de coalition rapidement, et ne pas gaspiller cette dernière chance».

Selon Farhadi, l'Afghanistan se dirige vers une autre décennie de guerre si les troupes demeurent, et si les conditions s’appliquent aux talibans mais pas aux «fauteurs de troubles de la paix» dans les rangs du gouvernement.

Un scénario semblerait injuste par rapport aux talibans, a-t-il ajouté, et ils «se retireraient simplement de la table des négociations. Ce n'est pas un bon calcul de la part des États-Unis et de l'OTAN, qui veut conclure sa mission. Il faut maintenir les troupes et assigner des conditions strictes aux parties belligérantes. Kaboul doit endiguer la corruption, neutraliser la cinquième colonne, et s'engager à la co-gouvernance avec les talibans, c’est le seul moyen d’obtenir les résultats escomptés et mettre fin à une grande partie des hostilités dans le pays».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Washington dénonce une enquête pénale contre X en France

Une personne arrive pour participer à un événement à Paris, le 20 janvier 2025, pour célébrer une "nouvelle ère numérique" organisée par le collectif derrière "HelloQuitteX", une application développée pour aider les utilisateurs à migrer l'ensemble de leur communauté en ligne de X d'Elon Musk vers des plateformes sociales concurrentes. (AFP/File)
Une personne arrive pour participer à un événement à Paris, le 20 janvier 2025, pour célébrer une "nouvelle ère numérique" organisée par le collectif derrière "HelloQuitteX", une application développée pour aider les utilisateurs à migrer l'ensemble de leur communauté en ligne de X d'Elon Musk vers des plateformes sociales concurrentes. (AFP/File)
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  • Les Etats-Unis ont dénoncé vendredi une enquête pénale ouverte en France contre le réseau social X, propriété d'Elon Musk, suspecté d'ingérence étrangère
  • Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a dénoncé, ainsi que le vice-président JD Vance et le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ce qu'il considère comme étant des menaces à la liberté d'expression en Europe

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont dénoncé vendredi une enquête pénale ouverte en France contre le réseau social X, propriété d'Elon Musk, suspecté d'ingérence étrangère.

"Dans le cadre d'une enquête criminelle, un procureur français militant demande des informations sur l'algorithme propriétaire de X et a classé X comme un groupe criminel organisé", a indiqué le département d'Etat américain dans un message vendredi sur ce même réseau.

"Les gouvernements démocratiques devraient permettre à toutes les voix de s'exprimer, et non pas museler les discours qui leur déplaisent", a accusé le Bureau des droits humains, de la démocratie et du travail, qui dépend du département d'Etat, dans ce message sur X.

"Les Etats-Unis défendront la liberté d'expression de tous les Américains contre les actes de censure étrangère", a-t-il ajouté.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a dénoncé, ainsi que le vice-président JD Vance et le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ce qu'il considère comme étant des menaces à la liberté d'expression en Europe.

Visée par une enquête pénale de la justice française, la plateforme X, suspectée d'avoir biaisé son algorithme après des accusations d'ingérence étrangère, a dénoncé lundi dernier un "agenda politique", et dit avoir refusé d'accéder aux demandes du parquet de Paris requérant l'accès à son algorithme.

Selon X, les autorités françaises ont requis l'accès à son algorithme de recommandation ainsi qu'aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme.

Le Parquet de Paris avait indiqué le 11 juillet qu'une enquête avait été confiée à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les "personnes physiques" qui le dirigent.

Cette enquête, confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, porte "notamment" sur l'altération du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée et l'extraction frauduleuse de données d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée.

L'enquête intervient après deux signalements reçus en janvier qui "faisaient état de l'utilisation supposée de l'algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d'ingérence étrangère", selon le ministère public.

X "nie catégoriquement" les accusations de manipulation de son algorithme à des fins d'ingérence étrangère, "une allégation qui est totalement fausse", a répondu le réseau social lundi, dans un post partagé par le département d'Etat américain.


Efforts à l'ONU pour raviver la solution à deux Etats, israélien et palestinien

Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (C), pose avec des participants lors d'une conférence intitulée "Appel de Paris pour la solution à deux États, la paix et la sécurité régionale" réunissant des acteurs influents des sociétés civiles israélienne et palestinienne engagés dans la promotion de la solution à deux États, à Paris, le 13 juin 2025. (AFP/File)
Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (C), pose avec des participants lors d'une conférence intitulée "Appel de Paris pour la solution à deux États, la paix et la sécurité régionale" réunissant des acteurs influents des sociétés civiles israélienne et palestinienne engagés dans la promotion de la solution à deux États, à Paris, le 13 juin 2025. (AFP/File)
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  • Portés par la décision française de reconnaître la Palestine, les Etats membres de l'ONU vont tenter la semaine prochaine d'insuffler un peu de vie à la solution à deux Etats, israélien et palestinien
  • Après plus de 21 mois de guerre à Gaza, la crainte que la création d'un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain

Nations unies, États-Unis: Portés par la décision française de reconnaître la Palestine, les Etats membres de l'ONU vont tenter la semaine prochaine d'insuffler un peu de vie à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, une réunion sans Israël, sous pression pour cesser la guerre à Gaza.

La conférence convoquée par l'Assemblée générale des Nations unies, coprésidée par la France et l'Arabie saoudite, devait avoir lieu en juin au plus haut niveau. Reportée en raison de la guerre déclenchée par Israël contre l'Iran, un premier segment au niveau ministériel commence lundi à New York avant un sommet attendu en septembre.

Juste avant cette réunion, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il reconnaîtrait solennellement un Etat de Palestine en septembre.

Alors que la conférence semblait "vouée à l'insignifiance", "l'annonce de Macron change la donne", estime Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group. "D'autres participants vont réfléchir à la hâte pour savoir s'ils doivent aussi déclarer une intention de reconnaître la Palestine", explique-t-il à l'AFP.

Parmi les grandes puissances que la France aimerait convaincre de sauter le pas, le Royaume-Uni. Mais le Premier ministre britannique Keith Starmer a répété vendredi qu'une reconnaissance devait "s'inscrire dans un plan plus global". Tandis que l'Allemagne ne l'envisage pas "à court terme".

Selon le décompte et les vérifications de l'AFP, au moins 142 des 193 Etats membres de l'ONU -- en comptant la France -- reconnaissent désormais l'Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

En 1947, une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l'un juif et l'autre arabe. L'année suivante, l'Etat d'Israël était proclamé.

- "Plus nécessaire que jamais" -

Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d'une solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et sécurité.

Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain.

D'où l'idée de cette conférence à laquelle sont notamment attendus le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa et plusieurs dizaines de ministres du monde entier.

La réunion intervient à un moment où à la fois la solution à deux Etats est "plus affaiblie que jamais", mais aussi "plus nécessaire que jamais", a commenté une source diplomatique française.

Au-delà de créer une dynamique pour la reconnaissance de l'Etat palestinien, la conférence se concentrera sur trois autres axes: la réforme de la gouvernance de l'Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et enfin la normalisation des relations avec Israël par les Etats arabes qui ne l'ont pas encore fait.

Mais la source diplomatique a prévenu qu'aucune annonce de normalisation avec Israël n'était attendue la semaine prochaine.

- "Opportunité unique" -

La conférence "offre une opportunité unique de transformer le droit international et le consensus international en un plan réaliste, et de prouver la détermination de mettre fin à l'occupation et au conflit une fois pour toute", a plaidé cette semaine l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, réclamant du "courage".

Israël et les Etats-Unis en revanche ne participeront pas à la réunion.

L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon "a annoncé qu'Israël ne prendra part à cette conférence qui ne répond pas à l'urgence de condamner le Hamas et de permettre le retour de tous les otages", a déclaré à l'AFP Jonathan Harounoff, un porte-parole de la mission israélienne.

La pression internationale ne cesse de s'intensifier sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.

La catastrophe humanitaire dans le petit territoire ravagé devrait donc être au coeur des discours des représentants de plus de 100 pays annoncés à la tribune de lundi à mercredi.

Richard Gowan prédit ainsi des "critiques très féroces contre Israël" de la part d'Etats membres de plus en plus frustrés.


Gaza: le Hamas «ne voulait pas d'accord», veut «mourir», dit Trump

Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
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  • "Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse
  • Le président américain Donald Trump a minimisé vendredi les déclarations de son homologue français Emmanuel Macron sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, disant qu'elles n'avaient guère "de poids" et "ne changeront rien"

WASHINGTON: Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail".

"Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse.

"On en est arrivé à un point où il va falloir finir le travail", a-t-il dit, soulignant que le mouvement islamiste palestinien ne souhaitait pas conclure un accord car "ils savent ce qui se passe après qu'on a récupéré les derniers otages".

"Je vous l'ai dit (...), il sera très difficile pour le Hamas de conclure un accord, car il perdra son bouclier, sa couverture", a poursuivi le président américain, disant s'attendre à ce qu'ils soient "traqués".