Le secrétaire d’État américain: l’Iran «à quelques semaines de fabriquer une bombe nucléaire»

Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, déclare que Joe Biden constitue une équipe solide pour traiter avec l'Iran en vue d’un accord nucléaire «à plus long terme et renforcé» (Fichier/AFP)
Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, déclare que Joe Biden constitue une équipe solide pour traiter avec l'Iran en vue d’un accord nucléaire «à plus long terme et renforcé» (Fichier/AFP)
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Publié le Mardi 02 février 2021

Le secrétaire d’État américain: l’Iran «à quelques semaines de fabriquer une bombe nucléaire»

  • Le secrétaire d’État américain: l’Iran «à quelques semaines de fabriquer une bombe nucléaire»

DJEDDAH: L'Iran pourrait être à quelques semaines de la construction d'une bombe nucléaire s'il reste sur sa trajectoire actuelle, a averti lundi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.

Dans sa première interview télévisée depuis que sa nomination a été confirmée le mois dernier, Anthony Blinken déclare que Téhéran n’est qu’à quelques mois de pouvoir produire suffisamment de matériel pour une arme, mais que ce serait «une question de semaines» s'il continuait d’enfreindre les termes de l’accord nucléaire de 2015.

L’avenir du Plan d’action global commun (PAGC), l’accord visant à freiner le programme nucléaire iranien en échange d’un assouplissement des sanctions économiques, est un défi de politique étrangère précoce pour la nouvelle administration Biden.

Donald Trump s'est retiré de l'accord en 2018 et a réimposé les sanctions qui ont paralysé l'économie iranienne, tandis que Téhéran a réagi en augmentant progressivement son enrichissement en uranium au-delà de ce qui est autorisé par l'accord.

Le secrétaire d’État a déclaré lundi que les États-Unis sont prêts à se conformer au PAGC si l'Iran le fait de son côté, puis à travailler avec les alliés et partenaires américains sur un accord «à long terme et renforcé» englobant d'autres questions.

L'Iran a rejeté toute nouvelle négociation ou tout changement concernant les participants au PAGC, après la déclaration du président français, Emmanuel Macron, stipulant que les nouvelles négociations devraient inclure l'Arabie saoudite. Le Royaume et ses alliés du Golfe estiment que tout accord renforcé devra aborder le programme de missiles balistiques de l’Iran et son ingérence régionale par le biais de milices présentes en Irak, au Yémen et au Liban.

L’allusion d’Anthony Blinken à un calendrier pour le développement d'une bombe nucléaire par l'Iran signifie que le problème doit être résolu rapidement. Car les États-Unis ne lui permettront jamais de développer des armes nucléaires, a déclaré l'analyste politique Hamdan al-Shehri à Arab News. «Les États-Unis lancent un ultimatum à l'Iran pour résoudre le problème en quelques semaines.»

M. Al-Shehri assure que la communauté internationale est consciente que si l'Iran développe une arme nucléaire, elle ne sera pas seule à ne pas l’accepter, notamment dans la région. «D’autres pays n'accepteront pas que l'Iran possède des armes nucléaires pendant qu’eux restent les bras croisés».

«Cependant, bien que les États-Unis proposent une ouverture pour que l'Iran revienne à un accord, ils imposent leurs conditions. Ces dernières comprennent le suivi américain pour assurer la conformité de l'Iran, et d'autres sujets tels que les missiles balistiques et l’implication d'autres pays, y compris l'Arabie saoudite».

Hamdan al-Shehri conclut que l'Iran devrait comprendre la menace et qu’il est peu probable qu'il rejette la proposition en bloc.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 

 


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.