Virus: les Palestiniens commencent la vaccination en Cisjordanie occupée

« Le vaccin sera gratuit et optionnel », a-t-il ajouté disant toutefois viser la vaccination d'environ 60% des deux millions d'habitants de Gaza (Photo, AFP)
« Le vaccin sera gratuit et optionnel », a-t-il ajouté disant toutefois viser la vaccination d'environ 60% des deux millions d'habitants de Gaza (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 02 février 2021

Virus: les Palestiniens commencent la vaccination en Cisjordanie occupée

  • «Nous avons commencé aujourd'hui et dès demain nous allons envoyer des vaccins dans la bande de Gaza», a déclaré la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila
  • «Les stocks de vaccins à l'Autorité palestinienne seront partagées de façon équitable», entre la Cisjordanie et Gaza, a indiqué le docteur Majdi Dheir

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne a débuté mardi la vaccination en Cisjordanie occupée auprès du personnel médical, après avoir reçu 2 000 vaccins d'Israël, sous pression de l'ONU et d'ONG pour faciliter cette campagne en territoires palestiniens. 

Dimanche, le gouvernement israélien avait annoncé son intention de fournir 5 000 doses de vaccins à l'Autorité palestinienne qui a confirmé le lendemain avoir reçu 2 000 doses du vaccin Moderna de la part de l'Etat hébreu. 

« Nous avons envoyé 5 000 doses aux Palestiniens (...) Nous ne sommes pas une île, nous ne sommes pas la Nouvelle-Zélande ou l'Australie, nous vivons aux côtés des Palestiniens, et ils viennent travailler ici », a déclaré mardi soir à Jérusalem le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.  

« Nous avons commencé aujourd'hui et dès demain nous allons envoyer des vaccins dans la bande de Gaza (...) notre plus grande priorité est de vacciner le personnel médical, en particulier ceux qui travaillent dans les unités de soins intensifs », a déclaré de son côté, à Ramallah, la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila. 

« Même si la quantité de vaccins reçue ne nous permet de vacciner que 1.000 personnes (une personne devant recevoir deux doses, NDLR), nous commençons avec ceux qui sont en première ligne avec les patients, en attendant le reste des vaccins », a indiqué Ali Abed Rabbo, directeur général du ministère de la Santé palestinien. 

Mardi en début de soirée, des médecins palestiniens ont confirmé que la vaccination venait bien de débuter, tandis que la télévision officielle diffusait les premières images montrant des membres du personnel médical se faisant vacciner, le visage barré d'un masque sanitaire. 

L'Autorité palestinienne avait indiqué début janvier que les quatre contrats pour l'achat de vaccins à l'étranger, dont le russe Spoutnik V, permettraient de couvrir 70% de la population palestinienne. 

Mi-février 

L'Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie, espère en recevoir au moins 50 000 autres d'ici mi-février après avoir signé plusieurs contrats avec des laboratoires étrangers. 

La plupart des vaccins qui doivent être délivrés aux Palestiniens le seront grâce au dispositif « Covax » d'aide aux pays les plus pauvres, mis en place par l'Organisation mondiale de la santé et l'Alliance pour les vaccins (Gavi), avait indiqué lundi le Premier ministre Mohammed Shtayyeh. 

Celui-ci avait affirmé qu'une partie des vaccins serait allouée aux Palestiniens de la bande de Gaza, enclave de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie par Israël et sous contrôle du mouvement islamiste Hamas. 

Le ministère palestinien de la Santé a officiellement recensé environ 108 300 personnes contaminées par le virus dont 1 325 décès, en Cisjordanie occupée, où vivent 2,8 millions de Palestiniens. A Gaza, le mouvement islamiste Hamas au pouvoir a recensé 51 670 malades du Covid-19, dont 523 décès. 

« Les stocks de vaccins à l'Autorité palestinienne seront partagées de façon équitable », entre la Cisjordanie et Gaza, a indiqué le docteur Majdi Dheir, haut responsable au ministère de la Santé dans cette enclave.  

« Le vaccin sera gratuit et optionnel », a-t-il ajouté disant toutefois viser la vaccination d'environ 60% des deux millions d'habitants de Gaza, territoire où 40% de la population a moins de 15 ans. 

Rôle d'Israël ? 

Le nouveau coordinateur de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a appelé la semaine dernière Israël, qui a déjà vacciné 3,2 millions de ses citoyens, à faciliter la vaccination des Palestiniens contre le Covid-19, évoquant les « obligations d'Israël en vertu du droit international ». 

Selon Human Rights Watch (HRW), Israël a « l'obligation », à titre de puissance « occupante », de « fournir » des vaccins aux 2,8 millions de Palestiniens en Cisjordanie occupée et aux deux millions d'habitants de la bande de Gaza, sous blocus israélien. 

Selon Alan Baker, ex-diplomate israélien ayant travaillé sur le processus de paix israélo-palestinien d'Olso dans les années 90, Israël n'a « aucune obligation de fournir des vaccins aux Palestiniens » car ces accords  « transféraient les pouvoirs » en matière de santé aux Palestiniens.  

« Mais je pense qu'il s'agit avant tout d'une question éthique, plus que politique ou économique », a rétorqué mardi Ali Abed Rabbo, le directeur général du ministère de la Santé palestinien. 


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com