Privés de soins, les cancéreux de Gaza «payent le prix» de la pandémie

Une palestinienne atteinte de cancer et peinant à se faire traiter en ces temps de pandémie (Photo, AFP).
Une palestinienne atteinte de cancer et peinant à se faire traiter en ces temps de pandémie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 février 2021

Privés de soins, les cancéreux de Gaza «payent le prix» de la pandémie

  • Actuellement, Israël n'autorise le transfert de patients vers des hôpitaux en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé de la Ville sainte, que pour les cas les plus graves
  • D'après des responsables palestiniens de Gaza, une centaine de patients attendent une autorisation pour pouvoir recevoir des soins à l'extérieur de l'enclave

GAZA: Tahani al-Rifi voyait dans ses deux séances mensuelles de radiothérapie une lueur d'espoir dans son combat contre le cancer. Mais avec la pandémie et la fermeture de la bande de Gaza, cette Palestinienne s'est retrouvée privée de soins.

Diagnostiquée d'un cancer de la thyroïde il y a trois ans, cette femme de 34 ans se rendait chaque mois dans un hôpital de la ville palestinienne de Hébron en Cisjordanie occupée, pour une radiothérapie à l'iode, un procédé qui n'existe pas à Gaza.

Sortir de la bande de Gaza, enclave palestinienne contrôlée par le Hamas islamiste, sous blocus israélien depuis plus de 10 ans et séparée de la Cisjordanie par le territoire israélien, nécessite un permis émis par l'Etat hébreu.

Mais avec la pandémie de coronavirus, tous les points de passage ont été fermés --sauf rares ouvertures-- pour éviter la circulation du virus. Résultat : la dernière séance de radiothérapie de Tahani remonte au mois d'août.

Depuis maintenant six mois, Tahani se sent très affaiblie. « Mes analyses de sang montrent que mon état s'est détérioré », raconte la jeune femme au foulard fleuri et au masque sanitaire rose. » Je vis sous sédatifs en raison de douleurs aux pieds et au cou ».

Actuellement, Israël n'autorise le transfert de patients vers des hôpitaux en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé de la Ville sainte, que pour les cas les plus graves. Tahani al-Rifi n'a pas été considérée comme en faisant partie.

Lundi, l'Egypte a rouvert le point de passage de Rafah, sud de la bande de Gaza, mais seulement pour une durée de quatre jours et pour certaines personnes devant voyager pour des raisons humanitaires.

D'après des responsables palestiniens de Gaza, une centaine de patients attendent une autorisation pour pouvoir recevoir des soins à l'extérieur de l'enclave.

Risques

D'après le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, environ 51 670 personnes ont été contaminées par le virus dont 523 sont décédées, dans l'enclave palestinienne qui compte deux millions d'habitants.

« Les cancéreux sont plus fragiles face à la pandémie de Covid-19 », alerte Imane Shanane, directrice d'un programme d'aide à destination de ces malades dans la bande de Gaza. 

Selon elle, environ 7 000 Gazaouis ont des diagnostics de cancer, en grande partie du sein.

« Ils devraient avoir encore davantage le droit à une prise en charge médicale », affirme Shanane, qui a elle-même survécu à un cancer du sein.

« Le patient a deux options : soit il reste chez lui et il meurt (du cancer), soit il sort pour recevoir un traitement antidouleur à l'hôpital et prend le risque d'être contaminé » par le virus, explique-t-elle.

Rim Fathi, 18 ans, est atteinte de leucémie. « J'ai reçu plusieurs autorisations de la part d'Israël pour sortir de Gaza et aller me faire soigner à Jérusalem parce que je suis un cas grave », raconte-t-elle.

« Mais je préfère souffrir ici plutôt que de voyager jusqu'à Jérusalem et prendre le risque d'attraper le coronavirus et en mourir », souffle-t-elle.

Pauvreté

« Le système de santé fragile, le blocus israélien, la fermeture des points de passage, la pénurie de médicaments et d'appareils médicaux : c'est ceux qui sont atteints de cancer qui en payent le prix à Gaza », s'alarme Imane Shanane.

Tahani al-Rifi espère, elle, pouvoir franchir bientôt le point de passage israélien d'Erez, au nord de Gaza, pour pouvoir se rendre en Cisjordanie via Israël.

« Mais j'ai besoin de 1 800 shekels (environ 450 euros) pour voyager et séjourner à Hébron », explique-t-elle. « Je devrais emprunter cette somme, si tant est que je reçoive une autorisation israélienne ».

D'habitude, l'Autorité palestinienne prend en charge au moins une partie du coût du voyage.

Mais pour s'assurer une sortie plus rapide dès qu'elle aura le feu vert israélien pour traverser Erez, la famille de Tahani compte tout payer de sa poche. 

« Son état de santé n'est plus tolérable », souffle son père Radwane, 70 ans, à l'épaisse barbe blanche. « Nous paierons ce qu'il faut pour l'empêcher de mourir ».


Le prince Faisal copréside le comité saoudo-tunisien chargé de renforcer la coopération politique

Un mémorandum d'entente pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre les académies des deux pays. (SPA)
Un mémorandum d'entente pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre les académies des deux pays. (SPA)
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  • Signature d'un protocole d'accord entre l'Institut d'études diplomatiques Prince Saud Al Faisal et l'Académie diplomatique de Tunisie
  • Le Prince Faisal bin Farhan a rencontré le Président tunisien Kais Saied au Palais de Carthage

LONDRES: Le prince Faisal bin Farhan, ministre saoudien des Affaires étrangères, a coprésidé la quatrième session du Comité de suivi et de consultation politique saoudo-tunisien avec son homologue tunisien, Mohamed Ali Al-Nafti, mardi à Tunis, la capitale du pays.

La réunion a porté sur les relations et les questions communes entre Riyad et Tunis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les deux parties ont souligné la nécessité d'une collaboration et d'une coordination continues sur les principales questions régionales et internationales afin de promouvoir des solutions pacifiques et de renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité.

Un protocole d'accord pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre l'Institut d'études diplomatiques Prince Saud Al Faisal et l'Académie diplomatique de Tunisie par Abdulaziz Ali Al-Sager, l'ambassadeur saoudien en Tunisie, et Riadh Dridi, le directeur général de l'Académie.

Mardi, le prince Fayçal a rencontré le président tunisien Kais Saied au palais de Carthage. La discussion a porté sur les relations bilatérales et la coopération entre les deux pays, ainsi que sur leurs efforts conjoints pour renforcer la sécurité et la stabilité régionales, selon SPA.


Condamnation saoudienne et arabe de l'attaque «criminelle» d'Israël à Doha

Cette image extraite d'une vidéo de l'AFPTV montre un homme regardant la fumée qui s'élève après des explosions dans la capitale du Qatar, Doha, le 9 septembre 2025. (AFP)
Cette image extraite d'une vidéo de l'AFPTV montre un homme regardant la fumée qui s'élève après des explosions dans la capitale du Qatar, Doha, le 9 septembre 2025. (AFP)
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  • Le prince Mohammed ben Salmane s'est entretenu avec l'émir du Qatar, réaffirmant la "pleine solidarité" du royaume
  • Les ministères des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie condamnent également l'attaque "flagrante et lâche"

RIYAD: L'Arabie saoudite a fermement condamné mardi ce qu'elle a qualifié d'"agression israélienne brutale" contre le Qatar après une attaque contre la capitale Doha, qui, selon Israël, était une frappe visant des responsables du Hamas dans la ville.

Dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé l'attaque comme "une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies" et a averti qu'elle déstabiliserait davantage la région, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le Royaume a mis en garde contre les conséquences désastreuses résultant de la persistance d'Israël dans ses violations criminelles et de sa violation flagrante des principes du droit international et de toutes les normes internationales.

L'Arabie saoudite a appelé la communauté internationale à condamner cette agression odieuse et à mettre fin aux violations israéliennes qui portent atteinte à la sécurité et à la stabilité de la région.

Le prince héritier Mohammed bin Salman s'est entretenu au téléphone avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, réaffirmant la "pleine solidarité" du Royaume avec le Qatar après "l'attaque israélienne flagrante contre l'État du Qatar, qui constitue un acte criminel et une violation flagrante des lois et des normes internationales", a rapporté SPA.

Il s'est engagé à mettre "toutes les capacités" à la disposition du Qatar pour soutenir toute mesure prise pour protéger sa sécurité et sa souveraineté.

Les Émirats arabes unis ont également dénoncé l'attaque, le ministre des affaires étrangères, Sheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, la qualifiant de violation "flagrante et lâche" de la souveraineté du Qatar et du droit international.

Il a réaffirmé l'entière solidarité des Émirats arabes unis avec Doha, a demandé instamment l'arrêt immédiat de l'escalade militaire et a averti que les actions israéliennes incontrôlées risquaient d'entraîner la région dans une instabilité dangereuse, avec de graves conséquences pour la sécurité mondiale, a rapporté l'agence de presse des Émirats arabes unis (Emirates News Agency).

Le ministère qatari des affaires étrangères a déclaré qu'il ne "tolérerait pas ce comportement israélien imprudent, l'altération permanente de la sécurité régionale et toute action visant la sécurité et la souveraineté du Qatar".

Le ministère jordanien des affaires étrangères et des expatriés a également condamné fermement le bombardement israélien de Doha, le qualifiant de "violation flagrante du droit international et de la charte des Nations unies, et d'attaque flagrante contre la souveraineté et la sécurité du Qatar".

Le porte-parole du ministère, Fuad Majali, a déclaré que l'attaque risquait de pousser la région vers "davantage de violence et de conflit" tout en menaçant la stabilité régionale et internationale, a rapporté l'agence de presse jordanienne.

M. Majali a réaffirmé le "soutien total et la solidarité de la Jordanie avec le Qatar frère" et a exhorté la communauté internationale à contraindre Israël à mettre fin à son escalade et à adhérer au droit international et aux normes humanitaires.

Le roi Abdallah, lors d'un appel avec l'émir Al-Thani, a condamné l'attaque et a déclaré que "la sécurité du Qatar est la sécurité de la Jordanie".

L'Égypte a déclaré que l'attaque constituait un "dangereux précédent et rejetait toute évolution", ajoutant que l'escalade "sapait les efforts mondiaux en faveur d'une désescalade dans la région".

Le Conseil de coopération du Golfe et la Ligue musulmane mondiale ont également condamné l'attentat.


Liban: l'armée achèvera de désarmer le Hezbollah près de la frontière avec Israël d'ici trois mois

L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi. (AFP)
L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi. (AFP)
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  • En août, le gouvernement avait demandé à l’armée de préparer un plan de désarmement d’ici la fin de l’année
  • Le chef de l'armée Rodolphe Haykal l’a présenté le 5 septembre en Conseil des ministres, mais le texte ne respecte pas pleinement l'échéance fixée par l'exécutif

BEYROUTH: L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi.

Le Hezbollah pro-iranien est sorti très affaibli d'une guerre avec Israël à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre 2024 mais refuse de remettre ses armes, accusant le gouvernement libanais de faire le jeu d'Israël et des Etats-Unis.

En août, le gouvernement avait demandé à l’armée de préparer un plan de désarmement d’ici la fin de l’année. Le chef de l'armée Rodolphe Haykal l’a présenté le 5 septembre en Conseil des ministres, mais le texte ne respecte pas pleinement l'échéance fixée par l'exécutif.

M. Raggi a précisé que le plan présenté par l'armée et qui vise à assurer le monopole des armes par l’Etat sur l'ensemble du Liban, comportait cinq phases.

La première stipule que "le désarmement sera achevé au sud du fleuve Litani", à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, d'ici "trois mois", soit fin novembre 2025, selon le ministre.

À cette date, "il ne restera plus ni dépôts, ni armes, ni transferts d’armes, ni combattants, ni présence armée" dans la zone située au sud du fleuve Litani, a-t-il ajouté.

Parallèlement, la mise en œuvre de cette première étape s'accompagnera de "mesures de sécurité" sur l'ensemble du territoire, a poursuivi M. Raggi.

Selon lui, l'armée "renforcera et multipliera les postes de contrôle, interdira le transport et le port d'armes (…) sans toutefois effectuer de perquisitions ou d'arrestations, et sans saisir les armes stockées. Mais au moins, le transfert d’armes d’une région à une autre ne sera plus autorisé".

"Plus de temps" 

Le chef de la diplomatie a ajouté que les quatre autres étapes concerneront progressivement les autres régions du Liban, "mais sans échéances précises".

La zone frontalière a longtemps constitué un bastion du Hezbollah, qui y avait notamment creusé des tunnels pour ses combattants et ses armes. En juin déjà, le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait déclaré que l'armée libanaise avait démantelé "plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes" dans le sud du pays.

Vendredi, le gouvernement libanais a salué le plan présenté par le commandant en chef de l’armée. Le ministre de l’Information, Paul Morcos, avait expliqué que "l’armée libanaise allait entamer la mise en œuvre du plan mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain".

M. Raggi a confirmé mardi que "le commandant chef de l’armée nous a dit qu’il n’y avait pas les moyens humains, matériels et techniques pour tout faire dans le délai fixé par le gouvernement, et qu’il lui fallait plus de temps".

"Pression diplomatique" 

En août, le gouvernement avait également approuvé les objectifs d’une proposition américaine faite par l’émissaire Tom Barrack, détaillant un calendrier et des modalités de désarmement, et prévoyant aussi le retrait israélien de cinq positions encore occupées dans le sud.

Le gouvernement libanais reproche à Israël de ne pas avoir respecté la feuille de route apportée par l'émissaire américain.

Mais selon M. Raggi, "le monopole des armes n’est pas liée à la proposition de M. Barrack mais découle de la Constitution".

Le ministre a par ailleurs demandé qu’"Israël cesse ses attaques et se retire du sud", affirmant que le Liban exerçait un "pression diplomatique" en ce sens.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, surveillé par les Etats-Unis, la France et l'ONU, le Hezbollah devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du Litani.

Israël, qui devait de son côté retirer ses troupes du Liban, s'est maintenu dans cinq positions frontalières et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais, disant viser le Hezbollah, très affaibli par la guerre.