L’augmentation des prix du pain au Liban engloutit 11 % des salaires

Un vendeur de rue vend du pain libanais traditionnel, comme on le voit à travers des gouttes de pluie sur son chariot, au milieu de la propagation de la Covid-19, à Tripoli, au Liban, le 29 janvier 2021 (Photo, Reuters).
Un vendeur de rue vend du pain libanais traditionnel, comme on le voit à travers des gouttes de pluie sur son chariot, au milieu de la propagation de la Covid-19, à Tripoli, au Liban, le 29 janvier 2021 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 03 février 2021

L’augmentation des prix du pain au Liban engloutit 11 % des salaires

  • «Si la faim augmente, les gens seront épuisés, et la sécurité sera compromise»
  • Une étude menée par l’Organisation des Nations unies montre que l’économie libanaise a reculé de 20 % en 2020 par rapport à l’année précédente

BEYROUTH: Le prix du pain au Liban a augmenté de 250 livres (1 livre libanaise = 0,00055 euro) mardi, la deuxième hausse en moins d'un mois. Désormais, 930 grammes de cet aliment de base coûtent 2 500 livres.

Aujourd’hui, une famille a besoin d’environ 75 000 livres par mois pour acheter du pain tous les jours: le dernier prix représente 11 % du salaire minimum mensuel de 650 000 livres.

Selon le ministère de l'Économie, la première augmentation était due à la hausse mondiale des prix du blé. Il a promis de réduire le prix «dès que les prix mondiaux du blé ou le taux de change du dollar local baisseront, car ces deux facteurs contrôlent le prix du pain au Liban».

Lundi, le ministère a invoqué la même raison pour la deuxième hausse. Cependant, ni le prix du blé ni le taux de change du dollar au Liban n’ont baissé, et ce dernier approche les 9 000 livres sur le marché noir.

Les analystes économiques craignent que le pain puisse atteindre jusqu’à 5 000 livres. Mais le gouvernement n’a pas montré de volonté d’intervenir et de subvenir aux besoins des pauvres, qui constituent plus de 20 % de la population. Le taux de pauvreté en général dépasse 55 %.

«Le fait de chercher à augmenter les prix du pain et de porter le prix du bidon d’essence à 20 000 livres laisse penser que les subventions sur les matériaux de base vont être progressivement supprimées», note Bechara al-Asmar, chef du Syndicat général du travail.

«L'État et les autorités financières ignorent les malheurs des personnes affamées, qui appartiennent à des groupes vulnérables et à des ouvriers touchés par la hausse quotidienne des prix des denrées alimentaires et des produits de base, et la nécessité de tenir pour responsables, entre autres, les trafiquants de médicaments et de carburant. Mais ils cherchent également à faire de la suppression des subventions un fait accompli sans proposer de plan économique qui permettrait de rétablir le pouvoir d'achat de la monnaie nationale, de récupérer l'argent volé ou passé en contrebande, ou de protéger l'argent des déposants», explique-t-il à Arab News.

«Si la faim augmente, les gens seront épuisés, et la sécurité sera compromise», avertit-il.

Avec l’impasse politique qui entrave la formation d'un nouveau gouvernement, le prix du pain va certainement encore augmenter.

Cette paralysie politique qui dure depuis des mois mine les chances du Liban de mettre en œuvre les réformes dont il a besoin pour débloquer une aide financière internationale vitale qui l’aiderait à sortir de la crise économique qu’il traverse.

Pour Bechara al-Asmar, la solution consiste à former immédiatement un gouvernement d’urgence digne de confiance et à même de prendre les premières mesures avant que tout ne s’effondre.

Le Premier ministre par intérim, Hassan Diab, a présidé mardi un comité ministériel chargé d’étudier les subventions.

Selon la Fédération nationale des syndicats de travailleurs et d’employés du Liban (Fenasol), le gouvernement intérimaire est responsable des «chocs sécuritaires» qui pourraient résulter de l’appauvrissement, de la famine et du chômage. Elle appelle toutes les organisations syndicales et la société civile à «se rendre sur les places du soulèvement du 17-Octobre», en référence au mouvement de protestation de masse qui a secoué le pays en 2019.

Il y a une semaine, une violente manifestation a eu lieu dans la ville de Tripoli, en raison de la détérioration des conditions de vie à la suite du confinement dû à la Covid-19. Un homme a été tué et des dizaines de civils et de soldats ont été blessés.

Une étude menée par l’Organisation des Nations unies montre que l’économie libanaise a reculé de 20 % en 2020 par rapport à l’année précédente en raison du déclin de l’activité du secteur privé, ce qui porte un coup sévère au produit intérieur brut et aux recettes fiscales du pays.

Les ventes du secteur privé ont diminué de 45 % en 2020 par rapport à 2019, et 23 % des employés qui travaillent dans des secteurs clés ont été licenciés, indique le rapport.

Selon l’étude, la récession va s’aggraver en 2021 «à moins que le vaccin contre la Covid-19 ne soit déployé à temps et que les réformes politiques et économiques nécessaires ne soient mises en œuvre».

«Il est urgent de développer un plan de salut national pour les micro, petites et moyennes entreprises afin de réduire le chômage et de fournir des prêts à des conditions avantageuses pour répondre aux besoins de trésorerie en cas d’urgence, afin d’éviter une faillite massive et la suppression d’emplois supplémentaires», affirme Rola Dashti, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.