Affaire du siècle: l'Etat «responsable» de manquements dans la lutte contre le réchauffement

Des militants du collectif "L'affaire du Siècle" (Greenpeace France, Oxfam France, la Fondation Nicolas Hulot, Notre Affaire à tous), menant une action, près du Pont Marie, à Paris avant la première audience dans une affaire historique contre l'Etat français sur l'inaction climatique. (AFP)
Des militants du collectif "L'affaire du Siècle" (Greenpeace France, Oxfam France, la Fondation Nicolas Hulot, Notre Affaire à tous), menant une action, près du Pont Marie, à Paris avant la première audience dans une affaire historique contre l'Etat français sur l'inaction climatique. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 février 2021

Affaire du siècle: l'Etat «responsable» de manquements dans la lutte contre le réchauffement

  • «A hauteur des engagements qu'il avait pris et qu'il n'a pas respectés dans le cadre du premier budget carbone, l'État doit être regardé comme responsable (...) d'une partie du préjudice écologique constaté»
  • Quatre ONG, groupées sous la bannière «l'Affaire du siècle» (Notre Affaire à tous, Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France), avaient saisi le tribunal en mars 2019

PARIS : L'Etat a été jugé mercredi «responsable» de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique, décision «historique» pour les ONG qui attaquaient la France pour son inaction, soutenues par une pétition de plus de 2,3 millions de citoyens.

«A hauteur des engagements qu'il avait pris et qu'il n'a pas respectés dans le cadre du premier budget carbone, l'État doit être regardé comme responsable (...) d'une partie du préjudice écologique constaté», selon les juges du tribunal administratif de Paris.

Quatre ONG, groupées sous la bannière «l'Affaire du siècle» (Notre Affaire à tous, Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France), avaient saisi le tribunal en mars 2019.

Les juges se sont ainsi placés dans les pas du Conseil d'Etat qui avait dénoncé en novembre l'échec de la France a respecter ses propres objectifs de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, fixés dans la «stratégie nationale bas carbone». 

Dans cette première décision retentissante pour les défenseurs de l'environnement, la plus haute juridiction administrative du pays avait alors donné trois mois au gouvernement pour justifier de ses actions en la matière.

Le tribunal administratif a lui aussi ordonné un délai supplémentaire (deux mois) pour étudier l'autre demande des ONG: obliger l'Etat à prendre des mesures pour respecter ses engagements. Un «supplément d'instruction» qui devrait justement permettre au Conseil d'Etat de se prononcer sur la demande de la commune de Grande-Synthe, qui s'estime menacée par la montée des eaux sur le littoral du Nord.

Les juges ont accordé un euro aux ONG au titre du «préjudice moral», mais rejeté pour des points de droit leur demande du même euro symbolique pour «préjudice écologique».

«Historique»

Pas assez pour doucher leur enthousiasme. «HISTORIQUE : l’inaction climatique de l’Etat est jugée ILLÉGALE !», ont elles jubilé sur Twitter.

«La justice a pris l'Etat au mot en le jugeant responsable des manquements aux objectifs qu'il s'est lui même fixés. Ce qui va permettre, nous l'espérons, de passer à l'action et aux mesures pour réparer», s'est félicité Clémentine Baldon, une avocate des plaignants.

De son côté, le gouvernement a «pris acte», le ministère de la Transition écologique et le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal reconnaissant en choeur «manquements» et «insuffisances» passées dans la lutte contre le réchauffement. Pour mieux vanter les actions depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017, «avec une action qui est probablement la plus ambitieuse en la matière des gouvernements qui se sont succédé».

Et d'invoquer comme une »nouvelle étape décisive» la future loi issue des Travaux de la Convention citoyenne pour le Climat, présentée en Conseil des ministres mercredi prochain.

Ce texte a pourtant été très critiqué, le gouvernement accusé de rabaisser les ambitions des 150 «citoyens» chargés de proposer des mesures pour réduire de 40% les émissions françaises lors d'un exercice de démocratie participative inédit en France.

«Le gouvernement va avoir la velléité de dire qu'il prend de nouvelles mesures. Mais de son aveu même, le projet de loi ne permet de faire que la moitié du chemin», avait d'avance répliqué Celia Gautier, de la Fondation Nicolas Hulot.

Vite, loin, fort

La semaine dernière, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) avait déjà jugé le texte pas à la hauteur des objectifs et les ONG espèrent que la décision de mercredi modifie le rapport de forces lors de son examen.

«Il faut que la loi aille plus vite, plus loin, plus fort,» a réagi Grégoire Fraty, co-fondateur de l'association «Les 150» des participants à la CCC, qualifiant le jugement de «bel écho» à la CCC.

Les partisans de la lutte pour le climat misent de plus en plus sur la justice pour faire avancer leur cause et se sentent confortés par la décision de mercredi, après celle sur Grande Synthe et la menace d'une astreinte de 10 millions par semestre qui pèse sur l'Etat s'il ne fait rien contre la pollution de l'air dans plusieurs grandes villes.

«Des actions pareilles poussent les citoyens à travers le monde à se lever pour se battre», s'est félicité Cecilia Rinaudo, coordinatrice générale de Notre Affaire à Tous.

«C'est encore un jugement symbolique, il faut attendre la réponse à la question la plus importante: qu'est-ce que l'Etat doit faire pour faire cesser ce préjudice,» tempérait Arnaud Gossement, avocat spécialisé et professeur à la Sorbonne.

 


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.