Dix soldats tués dans une attaque djihadiste au centre du Mali

Des résidents et des membres de différents groupes armés se rassemblent pour le discours du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga s'adresse aux résidents lors de sa visite à Menaka, au Mali, le 9 mai 2018. (Photo, AFP)
Des résidents et des membres de différents groupes armés se rassemblent pour le discours du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga s'adresse aux résidents lors de sa visite à Menaka, au Mali, le 9 mai 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 février 2021

Dix soldats tués dans une attaque djihadiste au centre du Mali

  • Dix soldats maliens ont été tués mercredi dans une attaque imputée à des djihadistes contre leur poste dans le centre du pays
  • C'est l'attaque la plus meurtrière en 2021 contre les forces maliennes, qui ont perdu des centaines d'hommes de la sorte ces dernières années

BAMAKO : Dix soldats maliens ont été tués mercredi dans une attaque imputée à des djihadistes contre leur poste dans le centre du pays, un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel, à deux semaines d'un sommet franco-sahélien consacré à la sécurité dans la région.

Tadayt, organe de propagande proche d'Al-Qaïda, a attribué cette attaque au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda.

C'est la plus meurtrière en 2021 contre les forces maliennes, qui ont perdu des centaines d'hommes de la sorte ces dernières années. Fait rare, les assaillants ont eu recours à un véhicule blindé, selon un responsable sécuritaire et un porte-parole de l'armée française.

Le poste de Boni, entre Douentza et Hombori, dans la région de Mopti, a été attaqué vers 06H00 (locales et GMT) « par des individus lourdement armés à bord de véhicules blindés », a-t-il dit.

Dix dépouilles ont été acheminées par un hélicoptère de la mission de l'ONU (Minusma) à l'aéroport de Sévaré, près de Mopti, et huit blessés évacués vers un hôpital, ont précisé des responsables locaux sous le couvert de l'anonymat, suivant une pratique courante pour de telles informations.

L'attaque a causé des dégâts importants dans le camp, selon un des responsables sécuritaires.

L'armée malienne a indiqué sur les réseaux sociaux avoir reçu l'appui aérien de Barkhane, la force antidjihadiste française au Sahel. Une information confirmée à l'AFP par le porte-parole de l'armée française : le colonel Frédéric Barbry a fait état de l'intervention d'un drone, ainsi que de mirages 2000 et de deux hélicoptères Tigre qui ont procédé à plusieurs frappes.

« Les forces armées maliennes ont procédé à un repli tactique et se sont regroupées à l'extérieur du camp pour contenir les assaillants et appeler les renforts », a-t-il expliqué, faisant état d'une « vingtaine de djihadistes neutralisés » et précisant que le véhicule blindé ainsi que 16 motos avaient été détruits.

« Ce matin, les combattants du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans ont pris le contrôle de la base militaire de l'armée renégate dans le village de Boni. Louange à Dieu, et gloire », a écrit Tadayt, proche d'Al-Qaïda, via la messagerie Telegram.

On ignore la provenance du blindé. Mais comme ils l'ont à nouveau fait à Boni, les djihadistes, qui se déplacent à moto et en pick-up, emportent communément du matériel sur les lieux de leurs attaques.

« Les djihadistes ont pris au moins une douzaine de blindés aux forces maliennes, burkinabè et nigériennes ces dernières années », explique Héni Nsaibia, chercheur au projet Acled, spécialisé dans la collecte des données relatives aux conflits. Ces blindés peuvent ensuite se retrouver d'un pays à l'autre.

Le secteur a été le théâtre dernièrement d'intenses opérations, comme l'opération baptisée Eclipse et conjointe aux armées malienne et française. L'armée malienne avait rapporté le 26 janvier qu'Eclipse avait "neutralisé" une centaine de djihadistes.

Dans ce secteur, trois soldats français ont été tués par une mine artisanale fin décembre, et six soldats maliens ont été tués dans deux attaques fin janvier.

Sommet en vue

Le secteur est une zone de forêts clairsemées et de brousses surplombées d'un massif rocheux où sont implantés des éléments du GSIM. D'autres groupes, liés pour leur part à l'organisation État islamique, sont également présents dans la région.

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis djihadiste dans le Nord, le Mali s'enfonce dans une crise multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention de forces de l'ONU, africaines et françaises.

Les violences se sont propagées vers le centre du pays, qui en est devenu un des principaux foyers, et vers le Burkina Faso et le Niger voisins. Les groupes armés apparus en 2015 dans le centre du Mali ont prospéré sur les anciens antagonismes liés à la terre, entre éleveurs et agriculteurs et entre ethnies peul, bambara et dogon.

Ils attaquent tout ce qui reste de représentation de l’État et fomentent ou attisent ces tensions. Des « groupes d'autodéfense » communautaires sont également accusés d'exactions.

Un sommet doit réunir les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) les 15 et 16 février à N'Djamena pour faire le point sur la situation sécuritaire dans la sous-région, avec à l'horizon un possible redimensionnement de Barkhane.


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.