Covid: la France en vacances sous la menace des variants

 Le vaccin d’AstraZeneca arrive en renfort en France face à la montée des nouveaux variants (Photo, AFP).
Le vaccin d’AstraZeneca arrive en renfort en France face à la montée des nouveaux variants (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

Covid: la France en vacances sous la menace des variants

  • Ce désormais fameux variant était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14% à la fin du mois
  • La campagne de vaccination a bénéficié samedi du renfort du nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans

PARIS: La France est toujours sous la menace des variants du coronavirus, qui pourraient faire perdre à nouveau le contrôle de l'épidémie de Covid et forcer au reconfinement, alors que les vacances d'hiver ont débuté dans un climat morose.

« Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C'est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant », avertit ainsi l'épidémiologiste Arnaud Fontanet dans un entretien au Journal du dimanche.

Ce désormais fameux variant était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14% à la fin du mois.

« Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2 000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars », avance ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l'exécutif.

Une projection que confirment les estimations réalisées pour le JDD par Philippe Amouyel et Luc Dauchet, respectivement professeur et maître de conférence en santé publique au CHU de Lille.

D'après leurs projections, le « plateau » actuel dans les contaminations va durer « probablement un petit peu au-delà de mi-février et puis ensuite à partir de fin février/début mars, on voit que la course exponentielle du nouveau variant va prendre le dessus », a détaillé le Pr Amouyel sur BFMTV.

Le nombre de contaminations quotidiennes reste en effet pour l'heure sur un plateau élevé, fluctuant entre 20 000 et 26 000 depuis janvier. Il était dimanche de 19 715 cas confirmés en 24 heures, avec un taux de positivité en très léger repli, à 6,5%. 

La pression hospitalière s'est également stabilisée cette semaine, un peu sous les 28 000 malades hospitalisés (27 652 dimanche). Et 3 262 patients dans un état grave se trouvaient dimanche en réanimation. Lors des précédentes vagues, le nombre de patients en réa avait atteint 7 000 au printemps et 4 900 à l'automne.

Depuis le début de l'épidémie, 78 965 personnes ont été emportées par la maladie Covid-19 (+171 en 24 heures).

« Sinistrose »

La campagne de vaccination quant à elle accélère et a bénéficié samedi du renfort du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans. 

Mais avec un peu plus de 1,8 million de personnes ayant reçu au moins une première dose de vaccin vendredi, les spécialistes ne comptent pas encore sur la vaccination pour enrayer rapidement l'épidémie.

L'exécutif a toutefois fait le choix, le pari selon certains, de ne pas reconfiner le pays. Il compte sur le maintien d'un strict couvre-feu à partir de 18H00 sur l'ensemble du territoire et sur les vacances qui ont commencé samedi dans les premières académies --avec de moindres interactions sociales et la fermeture étalée des écoles jusqu'au 8 mars-- pour que la situation reste sous contrôle.

« Chaque jour sans confinement est un jour qui est gagné pour les Français, pour notre économie, notre liberté, nos commerçants », a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, sur CNews. 

Le gouvernement a également insisté sur le recours au télétravail, qui est en recul alors que de nombreuses enquêtes indiquent que le confinement est mal vécu par une part de plus en plus importante de la population.

Le maintien des restrictions prolonge en tout cas le marasme pour le secteur du tourisme, notamment les sports d'hiver.

« D'habitude, le premier samedi des vacances, ça grouille de monde », constatait samedi un agent de la SNCF dans une gare de Grenoble quasi-déserte, devant laquelle se désolait Alain, chauffeur de taxi : « Depuis ce matin, pas un client ».

Les Antilles françaises, autre destination phare de l'hiver, vivent elles « un véritable effondrement », se désole Patrick Vial-Collet, président de la CCI de Guadeloupe.

Autres secteurs sinistrés : la culture et le sport. Alors que la fronde des musées s'amplifie contre une fermeture qu'ils estiment ne pas mériter, l'infectiologue Eric Caumes a demandé dimanche « un geste » en leur faveur, au nom de la santé psychique des Français.

« Je pense qu'il faut vraiment relancer tout ça parce qu'on tombe tous dans la sinistrose, on se transforme en zombies, sans culture, sans sport », a plaidé le chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière, rappelant qu'on se contaminait moins dans ces lieux publics (à condition de respecter les gestes barrière) que dans la sphère familiale.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.