L’envoyé de l'ONU pour le Yémen est en Iran, les attaques des Houthis s'intensifient

Martin Griffiths rencontrera le ministre iranien des Affaires étrangères, Djavad Zarif, dans le cadre des efforts diplomatiques pour parvenir à une solution politique au Yémen, un pays qui connaît une grande instabilité depuis 2011. (Photo d'archive AFP).
Martin Griffiths rencontrera le ministre iranien des Affaires étrangères, Djavad Zarif, dans le cadre des efforts diplomatiques pour parvenir à une solution politique au Yémen, un pays qui connaît une grande instabilité depuis 2011. (Photo d'archive AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

L’envoyé de l'ONU pour le Yémen est en Iran, les attaques des Houthis s'intensifient

  • L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Yémen s'est rendu dimanche en Iran pour évoquer la guerre au Yémen
  • Cette visite intervient alors que les Houthis soutenus par Téhéran ont intensifié leurs attaques de missiles et de drones ainsi que leurs offensives au sol contre les zones contrôlées par le gouvernement

AL MOUKALLA/DUBAÏ: L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Yémen s'est rendu dimanche en Iran pour évoquer la guerre au Yémen. Cette visite intervient alors que les Houthis soutenus par Téhéran ont intensifié leurs attaques de missiles et de drones ainsi que leurs offensives au sol contre les zones contrôlées par le gouvernement, déclarent des responsables de l'ONU et du Yémen.

Martin Griffiths est arrivé par avion à Téhéran. L’objectif de sa visite est de rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères, Djavad Zarif, ainsi que d'autres responsables iraniens, afin de discuter de son initiative de paix connue sous le nom de «déclaration conjointe».

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L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Yémen et sa délégation, en réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Djavad Zarif, et la délégation officielle iranienne à Téhéran. (Photo AFP/Handout ministère iranien des Affaires étrangères).

Ce plan de paix se fonde sur la mise en place d’une trêve immédiate suivie de mesures humanitaires, et sur la reprise des pourparlers de paix directs entre les factions belligérantes, fait savoir le bureau de l’envoyé spécial de l’ONU dans un communiqué dont Arab News a eu connaissance.

«La priorité immédiate de l’envoyé [de l’ONU] est de soutenir un accord entre les parties en conflit sur un cessez-le-feu à l’échelle nationale, de garantir des mesures humanitaires urgentes et la reprise du processus politique», indique le bureau.

La porte-parole de l’envoyé, Ismini Palla, explique à Arab News que Griffiths avait prévu de se rendre en Iran «depuis un certain temps» et que ce voyage a pour but de recueillir le soutien de son accord de paix, qui vise à parvenir à un règlement politique et à mettre fin à la guerre.

«Griffiths a déjà été en contact avec des responsables iraniens et la visite est prévue depuis un certain temps. Elle arrive au moment où il tente de rassembler davantage de soutien diplomatique, régional et international dans ses efforts pour mettre fin à la guerre au Yémen», affirme Ismini Palla.

C’est la première visite de Griffiths en Iran depuis qu'il est devenu l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, en 2018. Il a régulièrement voyagé entre Riyad, Aden et d'autres villes de la région dans le but de convaincre le gouvernement internationalement reconnu et les Houthis d'accepter ses plans de paix.

À Aden, le gouvernement yéménite a exigé que Griffiths demande à l'Iran de mettre un terme à son soutien financier et militaire aux Houthis. Ces derniers ont organisé des frappes meurtrières contre des cibles civiles et militaires au Yémen ainsi qu’en Arabie saoudite.

«Je pense qu'il devrait appeler l'Iran à initier des relations de bon voisinage et à cesser de soutenir les milices houthies avec de l'argent et des armes, notamment en leur fournissant des cargaisons de missiles balistiques de fabrication iranienne», a estimé dimanche dernier le ministre des Affaires étrangères du Yémen, Ahmed Awad ben Moubarak. Ce dernier ajoute que le soutien de l'Iran aux Houthis a sapé les efforts de paix internationaux destinés à mettre fin à la guerre au Yémen

Même avant que le groupe houthi ne prenne le pouvoir par la force, à la fin de l’année 2014, les gouvernements yéménites avaient accusé l'Iran de faire passer des armes à ce groupe et de renforcer ses capacités de combat, en dépit des bombardements aériens agressifs et des attaques terrestres menés par la coalition arabe et les forces gouvernementales contre les Houthis.

Ces derniers ont lancé un déluge de missiles, de drones et d'obus chargés d'explosifs dans les zones résidentielles de Marib et de Taïz. En outre, ils ont intensifié leurs attaques au sol contre les troupes terrestres gouvernementales à Marib, comme l’ont rapporté dimanche dernier des habitants et des responsables yéménites.

Trois civils ont ainsi été tués dimanche et plusieurs autres blessés lors de l’explosion d’un missile balistique tiré par des Houthis qui a détruit une zone résidentielle de la ville centrale de Marib, indique le ministre de la Défense du Yémen.

Dimanche également, les défenses aériennes de l'armée yéménite ont abattu un drone chargé d'explosifs au-dessus de la ville de Marib; aucun dommage humain ni matériel n’est à déplorer. Ces attaques de missiles et de drones ont provoqué des explosions qui ont créé un véritable choc dans une ville densément peuplée qui compte un million de réfugiés, expliquent des habitants à Arab News.

Dans la province de Marib, les combats entre le gouvernement yéménite et les Houthis se sont intensifiés sur les principaux champs de bataille d'Al-Makhdar et de Serwah, faisant des dizaines de morts et de blessés des deux côtés, font savoir dimanche des sources militaires et sanitaires.

Les Houthis ont repris leurs assauts contre les troupes gouvernementales dans les deux zones afin de tenter de briser les lignes de défense de l’armée et de se diriger vers les champs de pétrole et de gaz de la province.

Des dizaines de Houthis et de loyalistes ont été tués et de nombreux autres blessés dans des combats qui ne se sont terminés que lorsque les Houthis ont mis fin à leurs assauts, ne parvenant pas à prendre l’avantage.

«Les Houthis ont subi de lourdes pertes humaines et matérielles lors de leur offensive», rapporte un agent de sécurité de la région à Arab News. Il précise que les Houthis «tiraient souvent des missiles et des drones sur les zones résidentielles de Marib» après avoir subi des défaites sur les champs de bataille.

Pendant ce temps, une source sanitaire à Marib a fait savoir dimanche à Arab News que les hôpitaux locaux avaient reçu certains des soldats et des membres de la tribu blessés lors des combats.

Dans la ville méridionale de Taïz, des tirs de canons antiaériens provenant des Houthis ont atterri dans le district d'Al-Marour, blessant plusieurs civils et incendiant une station pétrolière dimanche, indique à Arab News le colonel Abdel Basit al-Baher, un porte-parole de l'armée.


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat