Pandémie: les jeunes Américains face à une «crise de santé mentale»

Les élèves sont "sans professeurs ou adultes bienveillants extérieurs au cercle familial, qui sont souvent ceux qui détectent des signes subtils de crise, de dépression, d'anxiété" (Photo, AFP).
Les élèves sont "sans professeurs ou adultes bienveillants extérieurs au cercle familial, qui sont souvent ceux qui détectent des signes subtils de crise, de dépression, d'anxiété" (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

Pandémie: les jeunes Américains face à une «crise de santé mentale»

  • La réouverture est d'autant plus urgente que le stress généré par la pandémie, la hausse du chômage et de la précarité ont augmenté les cas de maltraitance familiale
  • «Ceux qui alertent sont souvent des enseignants»: «Quand les parents sont désespérés, il y a tendance aux comportements violents»

NEW YORK: Anxiété, dépression, auto-mutilations, voire suicides: avec la pandémie, un nombre croissant de jeunes Américains souffrent de troubles mentaux, poussant médecins, parents et éducateurs à tirer la sonnette d'alarme.

Des millions d'élèves et étudiants, condamnés aux cours en ligne, souvent depuis mars dernier, sont réduits à passer des heures devant l'ordinateur, privés de jeux, d'interactions en personne, de cours de sport, d'art ou de musique.

Urgences psychiatriques

Aucun chiffre national sur les suicides d'adolescents, en hausse aux Etats-Unis depuis 10 ans, n'est encore disponible pour 2020.  

Mais certains cas locaux sont frappants: dans un comté du Nevada qui englobe Las Vegas, 19 élèves se sont suicidés depuis mars, plus du double du chiffre de 2019. S'ils ne peuvent être attribués directement à la pandémieles autorités, sous pression, ont annoncé la réouverture prochaine des écoles.

Pour Carlos Arballo, thérapeute au collège de Lawrence de Los Angeles, 100% virtuel depuis mars, "l'anxiété et la dépression sont énormes". 

"Si pour les adultes la Covid a été une crise sanitaire, pour les enfants c'est une crise de santé mentale", explique Susan Duffy, professeure de pédiatrie et de médecine d'urgence à l'université Brown.

Selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), les visites de jeunes de 12 à 17 ans aux urgences psychiatriques ont augmenté de 31% entre mars et octobre 2020, par rapport à la même période de 2019, tandis que celles des jeunes de 5 à 11 ans augmentaient de 24%.

Susan Duffy en fait l'expérience directement dans l'hôpital de l'Etat de Rhode Island où elle travaille. Comme nombre de ses collègues à travers les Etats-Unis, dit-elle, elle observe "une augmentation des chiffres des tentatives de suicide".

"Nous voyons plus d'enfants qui veulent s'infliger des blessures, assimilable à des tentatives de suicide, ce qui est très, très inquiétant", dit-elle.

Bras-de-fer avec les syndicats

Devant toutes ces données inquiétantes, la bataille pour la réouverture des écoles fait rage. 

Les élèves sont "sans professeurs ou adultes bienveillants extérieurs au cercle familial, qui sont souvent ceux qui détectent des signes subtils de crise, de dépression, d'anxiété", souligne Mme Duffy.

Aux Etats-Unis, l'ouverture des établissements dépend de chaque district scolaire. Actuellement, 38% des écoles américaines ne proposent que de l'enseignement en ligne, contre 62% en septembre, selon le site Burbio qui suit les réouvertures d'écoles.

Fin janvier, un rapport des CDC a encouragé les réouvertures, en soulignant que les écoles observant distanciation physique, port du masque, et autres précautions sanitaires n'avaient pas constaté de propagation rapide du coronavirus en leur sein.

Mais les syndicats d'enseignants, inquiets de la contagion, résistent. Comme à Chicago, où mairie et syndicats ont engagé un bras-de-fer avec menace de grève, ou à Los Angeles, où les syndicats réclament que tous les enseignants soient vaccinés avant de rouvrir.

Les élèves sont "enfermés depuis bientôt un an, prisonniers des syndicats", déplore Deanna Caputo, la mère psychologue d'Arlington.

La réouverture est d'autant plus urgente que le stress généré par la pandémie, la hausse du chômage et de la précarité ont augmenté les cas de maltraitance familiale, selon les CDC.

"Ceux qui alertent sont souvent des enseignants", souligne Mme Caputo. "Quand les parents sont désespérés, il y a tendance aux comportements violents, à l'alcoolisme, et aux violences physiques et mentales".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.