Covid-19: trois variants, trois fronts à surveiller

Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, remplit un document afin de recevoir une dose du vaccin AstraZeneca-Oxford, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, remplit un document afin de recevoir une dose du vaccin AstraZeneca-Oxford, le 8 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 février 2021

Covid-19: trois variants, trois fronts à surveiller

  • En cause, des caractéristiques génétiques particulières que ne possède pas le variant anglais. Tous trois semblent plus contagieux
  • Les musées et les monuments seront les premiers à rouvrir «quand nous aurons une décrue», s'est bornée à répéter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot

PARIS: Les variants du coronavirus, comme le lait sur le feu : la France surveille la montée du variant anglais qui pourrait à terme nécessiter un nouveau confinement, et renforce ses mesures contre le sud-africain et le brésilien moins répandus mais potentiellement encore plus problématiques. 

« Un renforcement spécifique est prévu » pour ces deux variants, explique la Direction générale de la santé (DGS), qui dépend du ministère, dans une note urgente publiée dimanche soir à destination des professionnels de santé. 

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Car la prise de pouvoir du variant anglais pourrait constituer un « point de bascule », avec une augmentation du nombre de cas, a prévenu sur BFMTV le virologue Bruno Lina (Photo, AFP)

Car si leur circulation est « aujourd'hui minoritaire », ils « présentent un risque d'échappement immunitaire et vaccinal ». 

Cela signifie que les vaccins pourraient être moins efficaces contre ces deux variants, suspectés en outre de provoquer des réinfections. En cause, des caractéristiques génétiques particulières que ne possède pas le variant anglais. Tous trois semblent plus contagieux. 

Selon la DGS, l'isolement des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien va passer à 10 jours, contre 7 d'ordinaire, et un test PCR négatif sera nécessaire pour en sortir. 

Enfin, une classe devra être fermée si un enfant, ou un membre de sa famille, est contaminé par un des deux variants. Toutes les écoles ne sont pas ouvertes actuellement, puisque les vacances de février ont débuté samedi dans la première des trois zones. 

Malgré ces mesures spécifiques, le variant anglais reste le premier sujet de préoccupation. 

« Les semaines qui viennent sont décisives. Le variant anglais va dicter la marche à suivre », a souligné l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique qui guide le gouvernement, sur BFMTV. 

« Point de bascule »  

La part des cas suspectés d'être des variants (essentiellement anglais, mais aussi sud-africain ou brésilien) s'élevait à 14% de tous les cas détectés en France le 27 janvier, selon des résultats préliminaires rendus publics jeudi. C'est nettement plus que les 3,3% de cas positifs attribués au variant anglais les 7 et 8 janvier. 

A ce rythme, les spécialistes s'attendent à ce que le variant anglais devienne majoritaire en France d'ici à début mars. Pour mieux suivre cette évolution, tous les tests PCR positifs devront désormais être réanalysés avec une technique permettant de déceler la présence possible des trois variants, selon la note de la DGS. 

Car la prise de pouvoir du variant anglais pourrait constituer un « point de bascule », avec une augmentation du nombre de cas, a prévenu sur BFMTV le virologue Bruno Lina, responsable des enquêtes de surveillance. 

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Les musées et les monuments seront les premiers à rouvrir « quand nous aurons une décrue », s'est bornée à répéter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot (Photo, AFP)

Malgré cela, le président Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait le pari de ne pas imposer de nouveau confinement pour l'instant. 

« Si on voit que ça tient pourquoi pas, si on voit que ça continue sur la même  progression, il faudra un moment ou un autre passer à des mesures plus fortes », a déclaré le Pr Fontanet. 

« Ça stagne à un niveau trop élevé », a estimé à l'inverse l'épidémiologiste Antoine Flahault sur BFMTV, en plaidant pour « un confinement, écoles comprises, pendant une durée limitée ». 

Fermer les écoles, c'est aussi ce que réclame le SNMSU-UNSA Éducation, syndicat majoritaire des médecins de l'Education nationale. Il veut une fermeture « pour la durée des vacances de février des trois zones », soit quatre semaines en tout, dont deux de vacances dans chaque zone. 

Première injection pour Véran 

Si certains aimeraient fermer, d'autres veulent rouvrir. Le maire RN de Perpignan Louis Aliot a annoncé lundi la réouverture de quatre musées municipaux à partir de mardi.  

Une déclaration aux allures de fronde, puisqu'une réouverture nationale de ces établissements fermés depuis fin octobre n'est pas à l'ordre du jour. 

Les musées et les monuments seront les premiers à rouvrir « quand nous aurons une décrue », s'est bornée à répéter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. 

Mais la décrue semble loin: le nombre de contaminations quotidiennes fluctue entre 20 000 et 26 000 depuis janvier, avec environ 28 000 malades du Covid-19 à l'hôpital (dont 3 000 en réanimation). 

Les yeux rivés sur ces chiffres, la France poursuit sa campagne de vaccination. 

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est fait injecter devant les caméras, lundi, à Melun, le vaccin d'AstraZeneca, devenu ce week-end le troisième disponible en France. 

M. Véran l'a reçu en sa qualité de neurologue: ce vaccin doit servir à vacciner la totalité des soignants, y compris ceux âgés de moins de 50 ans. 

Selon le ministre, 270 000 doses sont arrivées en France et quelque 300 000 supplémentaires sont attendues « dans les deux jours ».  

« A partir de maintenant, il va falloir que ça dépote », a-t-il exhorté, espérant pouvoir « dans les 15 jours vacciner l'ensemble des soignants, pompiers et aides à domicile ».  

Sur fond d'approvisionnement limité, la campagne de vaccination a du mal à passer la vitesse supérieure: on en est pour l'instant à 1,9 million de premières injections et 252 000 vaccinations complètes. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com