Cette entrepreneuse redéfinit le voyage pour les musulmans de la génération  Y

La société de Soumaya Hamdi, dans un premier temps, ne proposait que des informations aux voyageurs musulmans; mais, rapidement, elle a mis en place ses propres circuits. Ces derniers combinent des visites locales de sites authentiques du patrimoine islamique avec de véritables aventures et des expériences uniques (Halal Travel Guide, Facebook)
La société de Soumaya Hamdi, dans un premier temps, ne proposait que des informations aux voyageurs musulmans; mais, rapidement, elle a mis en place ses propres circuits. Ces derniers combinent des visites locales de sites authentiques du patrimoine islamique avec de véritables aventures et des expériences uniques (Halal Travel Guide, Facebook)
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Publié le Mardi 09 février 2021

Cette entrepreneuse redéfinit le voyage pour les musulmans de la génération  Y

  • Les voyageurs musulmans pourraient contribuer à stimuler le développement d'une industrie du tourisme postpandémique responsable
  • «Nous faisons quelque chose qui profite à la fois aux voyageurs et aux communautés locales qu'ils visitent», explique Soumaya Hamdi

LONDRES: Les voyageurs musulmans pourraient stimuler le développement d'une industrie touristique postpandémie responsable: c’est ce qu’affirme une entrepreneuse du Royaume-Uni dont la mission est de le rendre possible, tout en proposant des expériences inoubliables. 

«Les voyageurs musulmans de la génération Y sont de plus en plus nombreux à vouloir accéder à des expériences plus immersives et sortir des sentiers battus. Ils veulent le faire en se connectant avec les communautés locales et en apprenant davantage sur leurs coutumes et leurs cultures», explique à Arab News Soumaya Hamdi, directrice générale et fondatrice du Halal Travel Guide.  

La société de Soumaya Hamdi, dans un premier temps, ne proposait que des informations aux voyageurs musulmans, mais elle a rapidement a mis en place ses propres circuits. Ces derniers combinent des visites locales de sites authentiques du patrimoine islamique, pour de véritables aventures et des expériences uniques. 

«Ce que nous proposons profite à la fois aux voyageurs et aux communautés locales qu'ils visitent. Pour beaucoup de ces touristes, ces voyages peuvent être l’occasion d’une transformation. Vous en apprenez beaucoup sur vous-même en apprenant comment vivent les autres. C'est ce à quoi aspireront la génération Y, la génération Z et celles qui suivront», confie-t-elle. 

Avant la pandémie, explique-t-elle, les voyages halal représentaient le marché à la croissance la plus rapide de l'économie mondiale du voyage, avec une valeur estimée à près de 200 milliards de dollars (soit 165 milliards d’euros). 

«Il a un énorme potentiel économique, mais il y a plus encore. Comme les musulmans ont souvent une approche qui repose sur des valeurs pour les produits et les services qu'ils utilisent, l'industrie du voyage halal offre l’opportunité de développer une industrie du tourisme responsable, au lendemain de la pandémie », précise-t-elle. 

«Il ne s’agit pas seulement de procurer des bénéfices à l’entreprise ou à la destination. Il s'agit de le faire de manière à garantir à la fois au voyageur et à la communauté locale d'en bénéficier. Cette démarche vise à améliorer la vie en général», ajoute-t-elle. 

Bien que l'on ne sache pas exactement quand les économies rouvriront et quand les gens reprendront massivement leurs voyages, la directrice du Halal Travel Guide déclare qu'elle s'attend à ce que le marché du voyage halal soit l'un des premiers à reprendre, une fois les restrictions assouplies. 

«La population musulmane mondiale étant vraiment jeune – une grande partie a moins de 30 ans –, ce sera certainement l’un des premiers marchés touristiques qui montrera des signes de reprise. Comme ils sont plus jeunes, le fait de voyager est plus sécurisé», explique-t-elle. 

Non seulement ces jeunes se sentent moins exposés à la Covid-19, mais ils ont de l'argent et souhaitent le dépenser pour vivre des expériences qu'ils pourront chérir, ajoute Soumaya Hamdi. 

«De nombreux personnes de la génération Y entrent maintenant dans leurs années les plus productives en termes de revenus. Beaucoup de jeunes musulmans prospères de la génération Y sont plus exigeants pour leurs voyages. Ils attendent plus et veulent des expériences de meilleure qualité qui ne leur étaient pas accessibles auparavant», fait-elle savoir. 

L'Arabie saoudite, ajoute-t-elle, semble un destination «très prometteuse» pour ces aventures d’un genre nouveau. 

«Le Royaume s'est traditionnellement concentré sur le tourisme religieux, mais il a un énorme potentiel pour capitaliser sur des voyageurs qui viennent effectuer le Hajj et l’Omra. Il les encourage à rester quelques jours supplémentaires et à se diriger vers la côte de la mer Rouge, par exemple», explique-t-elle. 

Soumaya Hamdi souligne le potentiel de divers projets saoudiens en développement qui semblent «très prometteurs» pour attirer ces jeunes touristes. 

Qiddiya, par exemple, ouvrira ses portes en 2023 et promet d'être un centre de divertissement mondial qui met l'accent sur l'immersion des visiteurs dans de nouvelles expériences, tandis que la beauté naturelle du Royaume attirera les touristes qui accordent la priorité à l'activité physique et apprécient la nature. 

«Observer les étoiles avec les habitants près d'AlUla, par exemple, semble vraiment enthousiasmant! Il s’agira certainement d’une période passionnante pour le tourisme en Arabie saoudite ces dix prochaines années.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.