Un prêtre chrétien détenu et torturé par les Houthis depuis quatre ans

Des militants houthis surveillent un rassemblement commémorant la fête religieuse chiite d'Achoura dans la capitale Sanaa, le 10 septembre 2019 (Photo, AFP/Archives)
Des militants houthis surveillent un rassemblement commémorant la fête religieuse chiite d'Achoura dans la capitale Sanaa, le 10 septembre 2019 (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mercredi 10 février 2021

Un prêtre chrétien détenu et torturé par les Houthis depuis quatre ans

  • Le prêtre de 50 ans est emprisonné à la suite d'une campagne d'arrestations menée par la milice contre les quelques deux mille chrétiens
  • La famille du religieux craint pour sa vie en raison de l’intolérance des Houthis envers les autres religions

DUBAÏ: Les chrétiens yéménites, aux côtés des adeptes bahaïs du pays et de ce qui reste de sa communauté juive, font face à une terrible persécution de la part de la milice houthie; comme en témoigne l’exemple de Mushir Khalidi.

Le prêtre de 50 ans est emprisonné par les services de renseignement des Houthis depuis quatre ans, à la suite d'une campagne d'arrestations menée contre les quelques deux mille chrétiens vivant sur le territoire contrôlé par la milice.

De l’ancienne communauté juive du Yémen, il ne reste personne, les Houthis ayant même tenu à déporter les deux dernières familles restées à Sanaa.

La milice a aussi expulsé les dirigeants bahaïs, et a poursuivi en justice dix-neuf membres de cette communauté religieuse, malgré une promesse faite l'année dernière de les épargner après quatre ans de détention.

Des sources à Sanaa confient au quotidien Asharq Al-Awsat que la milice houthie a ciblé les chrétiens yéménites et arrêté plusieurs d’entre eux, dont Khalidi, un converti, qui aurait été torturé en prison. Les services de renseignement continuent d'enquêter sur d'autres personnes dont les croyances religieuses n'ont pas encore été révélées, d'autant plus que la plupart des convertis yéménites au christianisme ont déjà quitté le pays.

La famille de Khalidi évite de mentionner son emprisonnement par crainte de répercussions contre lui, mais un ancien prisonnier, récemment libéré d'une prison houthie, raconte à Asharq Al-Awsat qu'il a rencontré Khalidi et d'autres détenus. Le prêtre a été arrêté après la chute de Sanaa, dit-il, et ajoute que ses geôliers l'ont placé à l'isolement des semaines durant. Il raconte aussi que d'autres détenus chrétiens ont été contraints de renoncer à leurs croyances religieuses sous la torture.

Deux amis de Khalidi expliquent à Asharq Al-Awsat, sous couvert d'anonymat, qu'il s’est converti au christianisme au milieu des années 1990. D’après eux, la communauté chrétienne yéménite, qui pratiquait auparavant ses rituels religieux dans divers endroits secrets à Sanaa, Taïz et Ibb, a pour la plupart fui au Liban, à Chypre et ailleurs depuis le déclenchement de la guerre.

Selon ces sources, l’épouse de Khalidi et ses cinq enfants vivent actuellement dans un appartement loué à Sanaa. La famille craint pour sa vie en raison de l’intolérance des Houthis envers les autres religions.

Les mêmes sources affirment qu'un haut responsable houthi du nom de Khaled Al-Madani gère le dossier de ce que le groupe décrit comme des «signes d'occidentalisation», et ses fonctions comprennent, en plus de poursuivre les adeptes d'autres religions, de contrôler la nature du travail que les femmes peuvent exercer , ainsi que les règlements sur le port des vêtements et la mixité dans les universités et les instituts.

La communauté internationale bahaïe a publié une déclaration qui indique que les autorités houthies continuent de harceler la minorité au Yémen, la terroriser, mettre sa vie en danger et saisir ses biens. C’est le cas des membres de cette communauté qui sont actuellement poursuivis.«Ce qui arrive à ces dix-neuf personnes est scandaleux, mais pour nous, c’est très familier», se désole Diane Alaei, la représentante de la communauté internationale bahaïe auprès de l'ONU à Genève, faisant référence à un cas antérieur de six bahaïs yéménites emprisonnés entre 2013 et 2017, libérés à la suite d’une campagne soutenue par l'ONU, pour être ensuite expulsés et fichés comme «fugitifs».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com