Le Golfe, place forte mondiale de la médecine spécialisée dans les sports mécaniques ?

Les sports mécaniques connaissent une véritable montée en puissance dans le Golfe (Photo, AFP).
Les sports mécaniques connaissent une véritable montée en puissance dans le Golfe (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 11 février 2021

Le Golfe, place forte mondiale de la médecine spécialisée dans les sports mécaniques ?

  • Il existe une véritable culture du sport mécanique en Arabie saoudite
  • Des médecins d’élite formés dans le Golfe sont considérés comme des références par la très exigeante Fédération internationale automobile

MANAMA: On a beaucoup commenté la montée en puissance des sports mécaniques dans le Golfe avec, bien entendu, les Grands Prix de Formule 1 de Bahreïn et d’Abu Dhabi, puis l’événement de la saison 2021, qui verra Djeddah accueillir le premier Grand Prix sur le sol d’Arabie saoudite. Ces événements populaires ont beaucoup contribué à faire connaître la région du Golfe et à modifier les regards portés sur les pays qui la composent.

En Arabie saoudite, la venue du Dakar depuis deux ans, les grands prix de Formule E (voitures électriques) et les différentes compétitions régionales sont des événements qui non seulement promeuvent l’image du Royaume à l’étranger, mais qui attirent également, depuis quelques années, un public nombreux de Saoudiens. Ils constituent un loisir et un véritable spectacle populaire.

Il existe en effet une véritable culture du sport mécanique en Arabie saoudite qui se manifestera sans aucun doute à l’occasion de ce Grand Prix organisé dans les rues de Djeddah en novembre 2021, par une affluence record d’un public à la fois international et local.

Mais une course automobile de cette importance requiert une assistance médicale d’urgence d’un niveau exceptionnel et d’une réactivité extrême, ainsi qu’une sécurité optimale, dans un environnement où des bolides sont lancés à 300 km/h.

Chacun se souvient de ces images terribles: il y a quelques mois, lors du Grand Prix de Bahreïn, le Français Romain Grosjean était extrait de son véhicule en flammes par une équipe de sauveteurs. À quelques secondes près, c’était la mort assurée; mais une équipe professionnelle constituée d’Arabes du Golfe est allée le secourir au cœur du brasier.

medecine sportive
Le Dr Mohamed Daghistani, chef du service d’anesthésie de l’International Medical Center (centre médical international) de Djeddah sillonne les courses automobiles de la région. (Photo fournie).

Le Chief Medical Officer (médecin en chef), chargé de superviser les deux cent trente personnels médicaux, en majorité arabes, de ce Grand Prix, n’est autre que le Dr Amjad Obeid, un médecin urgentiste spécialiste de la Royal Commission de Jubail, dans l’Est de l’Arabie saoudite, non loin de Dammam. Ce Bahreïnien de 47 ans a occupé le même poste aux Grands Prix d’Abou Dhabi, d’Azerbaïdjan et d’Inde. Il a organisé des stages de formation auxquels les urgentistes saoudiens qui couvrent les courses du pays, sur piste ou sur circuit, participent. Ils acquièrent ainsi une expertise pointue dans un domaine où la moindre hésitation peut coûter une vie – et où le secouriste lui-même intervient dans des conditions extrêmes, et doit agir entouré de véhicules lancés à pleine vitesse.

Avec son ami et partenaire, le Dr Mohamed Daghistani, chef du service d’anesthésie de l’International Medical Center (centre médical international) de Djeddah, ils sillonnent les courses automobiles de la région, forment les services de sécurité à des interventions souvent périlleuses et leur enseignent les règles de sécurité. Mohamed Daghistani est le premier à se réjouir du succès populaire des sports mécaniques: «Pendant longtemps, les spectateurs étaient peu nombreux, car la couverture médiatique de ces événements étaient faible. Mais depuis quelques années, une nouvelle approche des sports mécaniques les a rendus plus populaires en Arabie saoudite.» Ce Saoudien est sans conteste, avec son ami Amjad Obeid, l’un des meilleurs experts mondiaux de la médecine d’urgence en sport automobile.

Il a ainsi à son actif un éventail complet de courses qui ont forgé son expérience, qu’il s’agisse d’endurance, de formule électrique, de Formule 1 et, plus récemment, de Rallye-Raid comme ceux d’Al Qasim, d’Ach-Charqiya ou de Haïl. Ce spécialiste reconnu de la gestion de la douleur se forme très régulièrement auprès de la Fédération internationale automobile, à l’occasion de symposiums spécialisés dans cette discipline rare et méconnue, mais à laquelle nombre de pilotes doivent la vie.

medecine sportive
Amjad Obeid et Mohammad Daghestani ont réussi à allier carrière et passion. (Photo fournie).

 «Être Chief Medical Officer requiert à la fois des compétences médicales, bien entendu, mais aussi une vraie capacité à gérer le stress, une conscience des enjeux de sécurité, et surtout une capacité à manager des équipes internationales de haut niveau», ajoute le Dr Amjad Obeid.

Que des médecins d’élite formés dans le Golfe soient considérés comme des références mondiales par la très exigeante Fédération internationale automobile est une nouvelle preuve de la diversité des talents saoudiens. Les performances des équipes qu’ils dirigent sont souvent bien supérieures aux exigeants standards de la fédération, c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Romain Grosjean est toujours en vie.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.