Biden décrète des sanctions contre la junte birmane

Le président des Etats-Unis Joe Biden annonçant les sanctions lors d’une déclaration à Washington le 10 février (Photo, AFP).
Le président des Etats-Unis Joe Biden annonçant les sanctions lors d’une déclaration à Washington le 10 février (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 février 2021

Biden décrète des sanctions contre la junte birmane

  • «Aujourd'hui, j'appelle une nouvelle fois l'armée birmane à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement, dont Aung San Suu Kyi», a lancé Biden
  • L'ouverture du pays asiatique après des années de fermeture avait été considérée comme un succès diplomatique majeur de l'ex-président Barack Obama, dont Joe Biden fut le bras droit

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi des sanctions contre la junte militaire qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, tandis que la mobilisation des Birmans dans la rue se poursuit en dépit de l'interdiction de se rassembler. 

« Aujourd'hui, j'appelle une nouvelle fois l'armée birmane à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement, dont Aung San Suu Kyi », a lancé Biden dans une brève allocution depuis la Maison Blanche.

« L'armée doit rendre le pouvoir », a-t-il martelé, annonçant le rétablissement de sanctions après la levée progressive de ces dernières au cours de la décennie écoulée, après la libération d'Aung San Suu Kyi en 2010 et un début de démocratisation.

Annonçant voir signé un décret permettant de sanctionner « immédiatement » les responsables militaires qui ont organisé le coup d'Etat du 1er février ainsi que leur famille proche, il a précisé qu'une première série de cibles seraient identifiées cette semaine.

L'ouverture du pays asiatique après des années de fermeture avait été considérée comme un succès diplomatique majeur de l'ex-président Barack Obama, dont Joe Biden fut le bras droit pendant huit ans.

Le nouveau locataire de la Maison Blanche a aussi annoncé le gel des avoirs américains qui bénéficient aux généraux, tout en maintenant l'aide dans le domaine de la santé et tout « ce qui bénéficie directement au peuple birman ».

« Pas rester sous la dictature »

Mercredi, les Birmans sont descendus par dizaines de milliers dans la rue pour le cinquième jour consécutif, au lendemain d'un raid nocturne de l'armée contre le siège du parti d'Aung San Suu Kyi.

« Nous ferons tout pour rejeter le gouvernement militaire », a déclaré Kyaw Kyaw, un employé d'hôtel rencontré dans un cortège à Rangoun, où la mobilisation a été la plus forte mercredi, malgré l'interdiction.

« Nous ne voulons pas rester sous la dictature. J'ai aussi un peu peur après la répression d'hier », a déclaré Khin Nyein Wai, un étudiant.

Une manifestation réunissant plusieurs milliers de personnes a également eu lieu à Naypyidaw, la capitale administrative de la Birmanie, dans le centre du pays.

Dans la ville de Loikaw, dans l'Etat de Kayah (Est), des policiers se sont joints à la manifestation, selon des médias locaux.

Femme blessée par balle

Les manifestations se sont déroulées dans le calme, alors que la veille la répression était montée d'un cran avec l'utilisation par les forces de l'ordre de balles en caoutchouc et de canons à eau à Naypyidaw et Mandalay (centre) contre les manifestants. 

Le rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie, Tom Andrews, a condamné l'usage de la force, et assuré que la police avait tiré sur une jeune femme à Naypyidaw, la blessant. Les images de cette action ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux.

« Ils peuvent tirer sur une jeune femme, mais ils ne peuvent pas voler l'espoir et la détermination d'un peuple », a écrit l'envoyé des droits de l'homme. « Le monde est solidaire des manifestants de Birmanie ».

Les militaires ont par ailleurs porté un nouveau coup à la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi, en menant un raid mardi soir contre les locaux de la formation à Rangoun.

Un membre de la LND, Soe Win, a déclaré qu'un gardien avait vu le raid mené par les forces de sécurité via un système de vidéosurveillance à distance, mais qu'il n'avait pas pu intervenir en raison du couvre-feu. 

Les autorités ont interdit depuis lundi soir les rassemblements de plus de cinq personnes à Rangoun, Napypidaw et dans d'autres villes. Un couvre-feu a été décrété et les manifestants se sont dispersés en début de soirée.

Ces derniers jours, des centaines de milliers de manifestants ont défilé à travers le pays, réclamant la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l'abolition de la constitution de 2008, très favorable à l'armée.

Depuis le coup d'Etat le 1er février, le nombre de personnes arrêtées a atteint 190, selon une ONG d'aide aux prisonniers politiques.

Ce vent de contestation est inédit depuis le soulèvement populaire de 2007, la « Révolution de safran » menée par les moines et violemment réprimée par les militaires.

Le risque de répression est réel dans le pays qui a déjà vécu près de 50 ans sous le joug des militaires depuis son indépendance en 1948.

Suu Kyi « en bonne santé »

L'armée conteste la régularité des législatives de novembre, remportées massivement par la LND. Mais des observateurs internationaux n'ont pas constaté de problèmes majeurs lors de ce scrutin.

En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire d'Aung San Suu Kyi, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution.

Très critiquée il y a encore peu par la communauté internationale pour sa passivité lors des exactions contre les musulmans rohingyas, la prix Nobel de la paix, en résidence surveillée pendant 15 ans pour son opposition à la junte, reste adulée dans son pays.

L'ex-dirigeante serait « en bonne santé », assignée à résidence à Naypyidaw, d'après son parti.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.