Inde: un forage pour tenter de sauver une trentaine d'hommes piégés dans un tunnel

Cette image satellite distribuée par Maxar Technologies montre les conséquences de l'effondrement glaciaire et de la crue éclair du 7 février 2021 qui ont frappé le nord de l'Inde le long de la rivière Dhauliganga dans la région de l'Uttarakhand le 10 février 2021. (Maxar Technologies / AFP)
Cette image satellite distribuée par Maxar Technologies montre les conséquences de l'effondrement glaciaire et de la crue éclair du 7 février 2021 qui ont frappé le nord de l'Inde le long de la rivière Dhauliganga dans la région de l'Uttarakhand le 10 février 2021. (Maxar Technologies / AFP)
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Publié le Jeudi 11 février 2021

Inde: un forage pour tenter de sauver une trentaine d'hommes piégés dans un tunnel

  • Dans la vallée défigurée de l'Etat de l'Uttarakhand, à Tapovan, les équipes se démènent jour et nuit pour déblayer les tonnes de magma de roches, de boue et de neige qui obstruent le tunnel d'une centrale hydroélectrique dévastée
  • Il faudra peut-être des jours pour retrouver d'autres corps sous les tonnes de décombres boueux et de gravas. 

INDE : Les opérations de sauvetage dans le nord de l'Inde tentaient jeudi un forage dans l'espoir d'atteindre la trentaine de personnes piégées dans un tunnel depuis qu'une crue dévastatrice, imputée à la rupture d'un glacier, a ravagé dimanche une vallée faisant au moins 32 morts et 170 disparus.

Dans la vallée défigurée de l'Etat de l'Uttarakhand, à Tapovan, les équipes se démènent jour et nuit pour déblayer les tonnes de magma de roches, de boue et de neige qui obstruent le tunnel d'une centrale hydroélectrique dévastée. 

Plus de 170 autres personnes sont portées disparues dans cet État himalayen, légèrement plus petit que la Suisse, depuis la catastrophe, et seuls 32 corps ont pu être retrouvés à ce jour. 

Dans le tunnel, alors que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise, les opérations progressent avec lenteur, en raison de son exigüité et de la quantité de décombres qui entravent les sauveteurs.

Jeudi, un forage était tenté depuis un des tunnels adjacents dans l'espoir d'atteindre la trentaine d'hommes pris au piège, ont déclaré les autorités.

"Les tunnels communiquent au-delà des décombres et de la bouillasse", a expliqué Vivek Pandy, un sauveteur au quotidien Times of India, "nous espérons que les ouvriers piégés se trouvent dans un tunnel adjacent que nous pouvons atteindre."

Les parents et les proches de victimes rongés d'angoisse et de chagrin commençaient à perdre patience et espoir. Certains s'en sont pris mercredi aux autorités.

"Toute cette opération de sauvetage est une blague", a lâché Sanjay Pant, originaire de l'Uttar Pradesh, Etat voisin, dont le frère de 24 ans, Abhishek, se trouve vraisemblablement dans le tunnel.

"Ils utilisent un seul bulldozer !", s'est-il exclamé se plaignant de la lenteur des opérations et des moyens mis en oeuvre. "Nous ne sommes pas au XVIIIe siècle (...) où est notre technologie, où sont nos machines ?"

Un corps retrouvé à 110 km

Santosh Yadav, aussi de l'Uttar Pradesh, présent pour son beau-frère Sanjay coincé dans ce tunnel, s'étonne de l'absence silencieuse de la direction de "l'entreprise pour laquelle il a travaillé durant treize ans".

Pour lui, il est évident que les victimes "ne pourront pas y survivre bien longtemps, s'ils sont encore vivants (...) sans air, ni eau, ni nourriture dans ce tunnel et le froid glacial". 

Une énorme masse d'eau a dévasté dimanche la vallée de la rivière Dhauliganga, un confluent du Gange, détruisant tout sur son passage, submergeant un complexe hydroélectrique et emportant des routes et des ponts, selon les images filmées par des riverains terrifiés.

La catastrophe a été imputée à la rupture d'un glacier due au réchauffement climatique, mais la construction de barrages, le dragage du lit des cours d'eau pour en extraire le sable destiné à l'industrie du BTP ou encore les abattages d'arbres pour faire place à de nouvelles routes figurent parmi les hypothèses de l'origine du drame.

Il faudra peut-être des jours pour retrouver d'autres corps sous les tonnes de décombres boueux et de gravas. 

Le corps de Manoj Chaudhary, un officier de policier de 42 ans, a été retrouvé à 110 kilomètres près d'un ghât, lieu de crémation situé au bord de la rivière, aux abords du village de ses ancêtres cette semaine, a rapporté l'Indian Express. Il a été incinéré mardi avec les honneurs de l'Etat.

"C'est exactement ce ghât, celui où tous nos ancêtres ont eux-mêmes été incinérés", a déclaré son frère aîné Anil Chaudhary au quotidien. "C'est une coïncidence, mais c'est par la grâce de Dieu que son corps a trouvé le chemin du ghât de nos ancêtres." 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.