Visioconférence des pays donateurs : l’Élysée donne le ton

Emmanuel Macron rencontre Michel Aoun à Baabda lors de sa visite au Liban au lendemain de l’explosion du 4 août. (Thibault Camus/AFP)
Emmanuel Macron rencontre Michel Aoun à Baabda lors de sa visite au Liban au lendemain de l’explosion du 4 août. (Thibault Camus/AFP)
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Publié le Dimanche 09 août 2020

Visioconférence des pays donateurs : l’Élysée donne le ton

  • L’objectif de la conférence de cet après-midi sera de pourvoir aux besoins d’urgence au Liban à des conditions qui permettent que l’aide et les moyens de déblaiement et de reconstruction immédiate aillent directement à la population libanaise
  • La Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations-unies organiseront les aides directes sur le terrain, la Croix-Rouge aussi, ainsi que l’armée libanaise.

PARIS : L’Élysée annonce la mise en œuvre par le président Français Emmanuel Macron des engagements qu’il a pris à Beyrouth par la tenue aujourd’hui d’une visio-conférence pour Beyrouth et pour le soutien à la population libanaise avec les partenaires internationaux prêts à s’engager avec la France. Il s’agit d’une visio-conférence organisée à l’invitation du secrétaire général des Nations-unies Antonio Gutteres et du Président Macron. Le président Trump a déjà annoncé qu’il y participerait, de même que le roi de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre britannique Boris Johnson, les dirigeants des Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, la Chine, la Russie ainsi que les partenaires européens, le président du conseil européen M. Charles Michel et d’autres, l’Élysée ayant communiqué la liste des participants au fur et à mesure de leur confirmation.

Selon l’Élysée, l’objectif de la conférence de cet après-midi sera de pourvoir aux besoins d’urgence au Liban à des conditions qui permettent que l’aide et les moyens de déblaiement et de reconstruction immédiate aillent directement à la population libanaise. Ces moyens sont répartis en quatre catégories : d’abord les biens médicaux, médicaments, soins, expertise, moyens de déblaiement et de reconstruction d’un certain nombre d’infrastructures, notamment les écoles et les hôpitaux, et aussi l’aide alimentaire qui est un sujet crucial au Liban très dépendant des importations et dont l’explosion a détruit le silo. C’est un évènement qui témoignera de la mobilisation  internationale pour le Liban, posant les bases de ce qui viendra ensuite, avant le retour du président de la république le 1er septembre, jour anniversaire de la proclamation du Grand Liban par le général Gouraud, il y a cent ans, et qui permettra d’entrer dans une phase plus politique qui justifiera des démarches de la France et de pays partenaires auprès d’acteurs régionaux et internationaux mais aussi d’ acteurs libanais, de manière à pousser vers un gouvernement capable d’accepter les termes du contrat que le président propose et qui sont bien connus depuis la conférence Cèdre en 2017  qui consiste, pour le gouvernement libanais, à s’engager immédiatement sur un certain nombre de réformes essentielles comme l’électricité, la collecte des taxes dans les ports et aéroports, ce qui permettra d’assurer des revenus pour l’État dans des conditions de clarté et de bonne gouvernance, et permettra à la communauté internationale de s’engager en soutien du Liban pour traiter les causes de la crise économique et permettre aux partenaires internationaux de modérer le coût de l’ajustement .

C’est une des raisons pour laquelle le président a proposé à Beyrouth que la banque de France puisse expertiser la situation de telle manière que soient mis en place tous les moyens d’une objectivation des besoins et pour que la France puisse définir les termes du contrat. Les manifestations importantes qui ont lieu actuellement au Liban, selon l’Élysée, témoignent de l’exaspération et de la détresse qu’il y a dans le pays et de la demande populaire que les choses changent. La visite de Macron a permis de cristalliser ces aspirations au changement et de faire correspondre pression et offre internationale de telle manière que dans un contexte difficile il puisse y avoir des moyens possibles pour le rétablissement de la situation au Liban. C’est une démarche de confiance, selon l’Élysée, en l’avenir du Liban, que la France et son président engagent.

La Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations-unies organiseront les aides directes sur le terrain, la Croix-Rouge aussi, ainsi que l’armée libanaise.

Le Liban est en train de sombrer et beaucoup de Libanais pensent qu’ils ont touché le fond ; ils le disent et c’est le moment de remonter à la surface, et la France est là pour aider aux conditions de l’aide d’urgence et de réformes profondes. Le président a voulu en se rendant au Liban faire passer un message de confiance en l’avenir du Liban. Ce qui permet de croire que c’est possible, c’est la revendication du peuple libanais qui est courageux et pratique. Les Libanais, selon l’Élysée, ont les vertus de l’engagement sans attendre ni le soutien de leur gouvernement ni de la communauté internationale. Le président a vu cela, rue Gemmayzé. Macron s’est entretenu avec le président Trump, lui disant que la politique de désertion américaine du terrain au motif de la présence sur le terrain de l’Iran et du Hezbollah, faisait au contraire le jeu de ces derniers, et que donc il y avait un besoin de réinvestir au Liban pour la cause de la souveraineté et pour un Liban fonctionnel, capable de sortir de la crise.

Selon l’Élysée, il y a suffisamment d’éléments objectifs pour les experts français sur place pour dire que cette explosion du hangar est accidentelle. Le président Macron a parlé d’une enquête internationale qui permettra de mettre toute la lumière sur l’accident.

L’Élysée explique que le président Macron n’a pas vu le représentant du Hezbollah en aparté, mais autour de la table avec tous les autres chefs de partis. Il a tenu à son représentant des propos d’exigence, comme aux autres chefs de partis. C’est la première fois que le président rencontre un membre du Hezbollah pour des raisons d’équilibre des forces et dans le cadre d’un appel à l’engagement.

Sur le gouvernement d’union nationale, Macron, selon l’Élysée, a vu une immense colère populaire et il souhaite donc qu’il y ait un gouvernement capable de s’engager sur les termes d’un contrat clair, celui des réformes nécessaires à la restauration du Liban et de l’acheminement de l’aide dans ce pays, et que ce gouvernement puisse inclure l’ensemble des voix qui se font entendre au Liban ainsi que la voix du peuple, la voix qui porte le changement.

Voici la liste des participants à la visioconférence pour le Liban dont la présence a été confirmée, y compris le président libanais Michel Aoun :

- M. Emmanuel Macron, Président de la République

- Mme Amina Mohammed, Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies

- M. Mark Lowcock, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies et coordinateur de l’aide humanitaire d’urgence

- M. Donald Trump, Président des Etats-Unis d’Amérique

- M. Abdelfattah Sissi, Président de la République d’Egypte

- Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, Emir de l’Etat du Qatar

- Le roi Abdullah II de Jordanie

- M. Nikos Anastasiadis, Président de la République de Chypre

- Mme Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark

- M. Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre de Grèce

- M. Giuseppe Conte, Président du Conseil des ministres d’Italie

- M. Pedro Sanchez, Président du gouvernement d’Espagne

- M. Kjell Stefan Lofven, Premier ministre de Suède

- M. Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah, Premier ministre du Koweit

- M. Mustafa Al-Kadhimi, Premier ministre d’Irak

- M. Charles Michel, Président du Conseil européen

- M. Heiko Maas, Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne

- M. Faisal bin Farhan, Ministre des Affaires étrangères d’Arabie Saoudite

- Mme Ine Eriksen Søreide, Ministre des Affaires étrangères de Norvège

- Mme Karina Gould, Ministre du Développement international du Canada

- Mme Sigrid Kaag, Ministre du commerce extérieur et de la coopération pour le développement des Pays-Bas

- M. Peter Maurer, Président du Comité international de la Croix rouge

- Mme Katalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international

- M. Werner Hoyer, Président de la Banque européenne d’investissement

- M. Axel Van Trotsenburg, Directeur général des opérations de la Banque Mondiale

- Mme Anne-Marie Trevelyan, Secrétaire d’Etat au Développement international du Royaume-Uni

-  M. Norihiro Nakayami, Vice-ministre des Affaires étrangères du Japon

- M. Jun Zhai, Haut diplomate, envoyé spécial pour les affaires liées au Moyen-Orient de la République populaire de Chine


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.