Déclaration d'Emmanuel Macron lors de la conférence internationale de soutien à Beyrouth

Emmanuel Macron lors de la visio-conférence internationale de soutien au Liban (Christophe Simon / Pool / AFP)
Emmanuel Macron lors de la visio-conférence internationale de soutien au Liban (Christophe Simon / Pool / AFP)
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Publié le Lundi 10 août 2020

Déclaration d'Emmanuel Macron lors de la conférence internationale de soutien à Beyrouth

  • « Israël a manifesté son souhait d'apporter une aide. Je le signale ici à toutes et tous, même si les conditions géopolitiques rendent plus difficiles les choses, mais il faudra les organiser »
  • « L'explosion du 4 août a sonné comme un coup de tonnerre. Le temps du réveil et de l'action est venu. Les autorités libanaises doivent maintenant mettre en place des réformes »

FORT DE BREGANÇON : Ouvrant la visioconférence internationale de soutien et d'appui à Beyrouth et au peuple libanais, le président français Emmanuel Macron, initiateur de cette réunion de chefs d’État et de ministres pour organiser les aides à destination du Liban, après l’explosion dramatique qui a détruit une partie de la capitale, s’est appuyé sur un texte dont nous reproduisons ci-dessous l’intégralité, communiquée par l’Élysée :

« Madame la Vice-Secrétaire générale des Nations Unis, chère Amina Mohammed, Mesdames, Messieurs les chefs d’État et de gouvernement, Mesdames, Messieurs les ministres. D’abord je voulais vous remercier pour vous être rendus disponibles aujourd’hui, avoir répondu présents si nombreux en un temps record à cette conférence internationale de soutien à Beyrouth et aux Libanais.

Cet engagement, c’est celui que nous devons au peuple libanais. Il y a quelques jours, j'étais à Beyrouth où j'ai vu de mes yeux les conséquences de la tragédie du 4 août dernier. Je veux saluer aussi plusieurs dirigeants qui se sont rendus sur place, le président Charles Michel qui y était hier, le secrétaire général de la Ligue arabe également.

Beyrouth était déjà une ville éprouvée. Elle est aujourd'hui touchée en plein cœur, avec un peuple fort et souverain qui pleure ses morts, exprime sa colère et veut relever la tête. Et je veux ici dire, au nom de nous tous, le soutien que nous apportons aux familles, aux proches des victimes ainsi qu'à tous ceux qui, en ce moment même sur le terrain, soignent, portent secours, font face en première ligne aux urgences et aux conséquences de la tragédie du 4 août.

Notre rôle à tous est d'être là à leurs côtés, aux côtés de Beyrouth et du peuple libanais et c'est pourquoi je tiens à vous remercier tout particulièrement pour votre présence. Je salue la présence du président Trump qui a tenu malgré le décalage horaire être là en personne. Nous avons eu l'occasion d'échanger il y a 2 jours, mais il y a des chefs d'État et de gouvernement de tous les continents qui sont autour de la visio pour apporter leur soutien. Les Nations unies ont établi clairement, dans un document qui vous a été communiqué, les besoins, les besoins du peuple libanais. Premièrement, la santé. Plusieurs hôpitaux et infrastructures médicales ont été touchées et nous devons répondre aux besoins immédiats en matériel et en médicaments. Deuxièmement, l'alimentation. L'explosion a détruit les réserves et il nous faut assurer la sécurité alimentaire de toute urgence. Troisièmement, l'éducation. De nombreuses écoles ont été détruites et de nombreux enfants ont été affectés. Ils doivent être prises en charge avec leurs familles et retrouver le plus rapidement possible le chemin de l'école. Quatrièmement, le logement. Des centaines de milliers de personnes sont aujourd'hui à la rue. Plus de 300 000 selon les derniers chiffres, et nous devons leur apporter assistance pour l'hébergement et la reconstruction d'urgence, avec là aussi des besoins très concrets, dans un pays qui, je le rappelle, est touché par la crise migratoire compte tenu de la guerre en Syrie, tout comme la Jordanie et la Turquie. Je salue la présence du roi de Jordanie également autour de cette visio et ce sont des pays qui ont eu à vivre une crise profonde ces dernières années. L'objectif de la conférence qui nous réunit aujourd'hui est donc de mettre en commun nos moyens pour répondre très concrètement, dans les prochains jours, les prochaines semaines, aux besoins de la population de Beyrouth. Et nous le pouvons tous ensemble sous la coordination des Nations unies sur le terrain, en réponse aux appels d'urgence des agences et en mettant en commun les moyens matériels que nous pouvons déployer d'ores et déjà et que nous avons mobilisés. La France a d'ores et déjà organisé 8 rotations aériennes. Nous avons 2 bateaux qui sont d'ores et déjà partis, plusieurs coopérations privées, un porte-hélicoptères amphibie qui partira dans les prochaines heures avec des moyens. Et je sais que beaucoup d'entre vous ont déjà organisé beaucoup de réponses de court terme. L'objectif aujourd'hui est de faire vite, avec efficacité, de coordonner notre aide sur le terrain pour qu'elle aille le plus efficacement possible à la population libanaise. Cette offre d'assistance inclut également un soutien à une enquête impartiale, crédible, indépendante sur les causes de la catastrophe du 4 août. C'est une demande forte et légitime du peuple libanais. C'est une question de confiance et les moyens sont disponibles et doivent être mobilisés. Et je remercie toutes celles et ceux qui sauront répondre aux demandes des autorités libanaises. Aujourd'hui, nous allons, j'en suis convaincu, adresser ensemble un message clair de soutien au Liban, à nos amis libanais pour leur dire que nous sommes là tous ensemble pour faire face aux conséquences de la tragédie. Je le disais, le président Trump est mobilisé, plus de 15 chefs d'État et de gouvernement, de nombreux ministres quand les chefs d'État et de gouvernement ne sont pas là. La Turquie et la Russie ont été aussi sollicitées. La Turquie n'a pas pu se joindre à la visio, mais apportera une aide. Je suis sûr que la Russie fera de même. Israël a manifesté son souhait d'apporter une aide. Je le signale ici à toutes et tous, même si les conditions géopolitiques rendent plus difficiles les choses mais il faudra les organiser, car c'est véritablement, je crois, une conférence d'unité que nous devons organiser aujourd'hui où malgré les divergences de vues, tout le monde doit venir en soutien au pays qui est le Liban et à son peuple. Cette aide que nous apportons au peuple libanais, à ses dirigeants n'est pour autant pas la fin de l'histoire. Elle implique d'abord cette organisation. Je pense que les Nations unies y reviendront. Ce que nous devons apporter, c'est cette aide avec un monitoring très étroit des Nations unies qui ont permis de définir les besoins qui vont permettre de l'organiser sur place avec le soutien de la Banque mondiale. Et je salue l'implication de ces organisations et avec le soutien aussi sur beaucoup d'opérations du FMI. Il est important que cette aide puisse aller le plus vite possible aux acteurs publics, privés, aux acteurs, non gouvernementaux, à la société civile, compte tenu de ses besoins d'ores et déjà évalués et le plus vite possible.

Mais nous savons et je terminerai là-dessus. Nous savons tous aussi que cette tragédie a frappé un pays qui traverse depuis plusieurs mois une crise politique et économique très profonde qui n'a cessé de s'aggraver. L'explosion du 4 août a sonné comme un coup de tonnerre. Le temps du réveil et de l'action est venu. Les autorités libanaises doivent maintenant mettre en place des réformes politiques et économiques demandées par le peuple libanais et qui, seules, permettront à la communauté internationale d'agir efficacement aux côtés du Liban pour la reconstruction.

Je leur ai dit il y a quelques jours à Beyrouth et le président Aoun que je salue ici le sait : il y a des réformes sur le secteur de l'énergie et des marchés publics, de la lutte contre la corruption, il y a l’audit de la Banque centrale et du secteur financier à conduire, l'implication pleine et entière du FMI et de l'ensemble des acteurs internationaux. Le peuple libanais est libre, fier et souverain. Et il appartient aux autorités du pays d'agir pour que le pays ne sombre pas et pour répondre aux aspirations que le peuple libanais exprime en ce moment même légitimement dans les rues de Beyrouth. Nous devons tous ensemble tout faire pour que ni la violence ni le chaos ne puissent l'emporter. Or, aujourd'hui, ceux qui ont un intérêt à cette division et au chaos, ce sont les puissances qui voudraient en quelque sorte mettre à mal le peuple libanais, la paix et la stabilité du Liban comme de toute la région. C'est pourquoi je crois que en ce moment même et ces jours-ci, c'est bien l'avenir du Liban qui se joue, c’est bien l'avenir du peuple libanais, mais aussi celui de toute une région. Je ne veux pas être plus long. Je vous remercie une fois encore de votre mobilisation. »

 

 Le président Macron a ensuite laissé la parole à la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed.

 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".