Origines de la pandémie: Washington et l'OMS font pression sur Pékin

Dans cette photo prise le 4 février 2021, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan prend la parole lors d'un point de presse dans la salle de briefing Brady de la Maison Blanche à Washington, DC (Photo, AFP)
Dans cette photo prise le 4 février 2021, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan prend la parole lors d'un point de presse dans la salle de briefing Brady de la Maison Blanche à Washington, DC (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 février 2021

Origines de la pandémie: Washington et l'OMS font pression sur Pékin

  • «Nous avons de fortes inquiétudes sur la façon dont les premiers résultats de l'enquête sur le Covid-19 ont été communiqués»
  • «Pour mieux comprendre cette pandémie et préparer la prochaine, la Chine doit rendre accessible ses données sur les premiers jours de l'épidémie»

WASHINGTON : Les Etats-Unis et l'Organisation mondiale de la santé ont fait pression samedi sur la Chine pour qu'elle fournisse davantage des données, alors que l'enquête de l'OMS à Wuhan sur les débuts de la pandémie s'est achevée sans conclusions définitives. 

« Nous voulons plus de données. Nous avons demandé plus de données », a déclaré Peter Ben Embarek, qui est allé avec son équipe pendant un mois à Wuhan, où le coronavirus responsable de l'épidémie a été découvert en décembre 2019. 

« Il y a un ensemble de frustrations mais aussi d'attentes réalistes quant à ce qui est faisable dans un délai donné », a-t-il ajouté, avant d'espérer que les données réclamées seraient fournies, permettant d'aller plus loin. 

« Fortes inquiétudes »  

De son côté, la Maison Blanche a fait savoir qu'elle avait « de fortes inquiétudes » concernant les premiers résultats de l'enquête de l'OMS sur les origines du coronavirus en Chine et demandait également à Pékin de fournir plus d'informations. 

« Nous avons de fortes inquiétudes sur la façon dont les premiers résultats de l'enquête sur le Covid-19 ont été communiqués et des questions sur la procédure utilisée pour y parvenir », a affirmé dans cette déclaration le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan. 

« Pour mieux comprendre cette pandémie et préparer la prochaine, la Chine doit rendre accessible ses données sur les premiers jours de l'épidémie », a-t-il ajouté. 

Dépêchés en Chine, les experts de l'OMS avaient semblé exclure l'hypothèse que le virus ait pu s'échapper de l'institut de virologie de Wuhan, comme l'administration Trump l'affirmait, lors d'une conférence de presse lundi dans cette ville du Hubei, à la fin de leur mission. Ils avaient estimé qu'il s'agissait d'une hypothèse « hautement improbable ». 

Mais le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a par la suite semblé rectifier le tir en affirmant vendredi que « toutes les hypothèses (restaient) sur la table » pour expliquer l'origine de la pandémie. 

Sous l'administration de Donald Trump, les Etats-Unis avaient quitté l'OMS. L'ancien président républicain accusait l'organisation d'être trop conciliante avec la Chine.  

Suspension des vols prolongée 

Dès son entrée en fonctions le 20 janvier, son successeur démocrate Joe Biden a annoncé le retour de Washington au sein de l'OMS. 

« Reprendre notre place dans l'OMS signifie aussi en exiger les normes les plus élevées. Et à ce moment critique, protéger la crédibilité de l'OMS est primordial », a précisé Jake Sullivan. 

Les experts de l'OMS pensent que la Covid-19 a son origine dans les chauves-souris et pourrait avoir été transmis à l'homme via un autre mammifère. 

Ils ne savent pas en revanche où et quand la pandémie a réellement commencé, même si aucun foyer d'importance n'a été signalé à Wuhan ou ailleurs avant décembre 2019. 

La pandémie a fait plus de 2,38 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi samedi par l'AFP à partir de sources officielles. 

Après les Etats-Unis (480 902 morts), les pays les plus endeuillés sont le Brésil (237 489), le Mexique (172 557), l'Inde (155 550) et le Royaume-Uni (116 287). 

Depuis un mois, la tendance des contaminations connaît une nette baisse en Europe. Si la courbe de la moyenne des décès quotidiens s’affaisse également, la dynamique reste plutôt constante lorsque replacée dans une temporalité plus longue.  

Le Portugal a néanmoins annoncé samedi prolonger la suspension des vols avec le Brésil et le Royaume-Uni jusqu'au 1er mars pour maîtriser l'explosion des cas de Covid-19 et la propagation des nouveaux variants du virus. 

En France, le département de Moselle (est) est durement touché par l'épidémie, avec une progression du variant sud-africain, mais les écoles restent ouvertes et il n'y a pas de confinement local, les mesures apparaissant « à ce jour suffisantes », selon les autorités. 

En Amérique latine, le Pérou, confronté à sa deuxième vague de Covid-19, a enregistré son record d'hospitalisations liées au coronavirus, avec 14 333 patients hospitalisés, selon le ministère de la Santé. 

« Rêve concrétisé » 

Au Proche-Orient, le Liban a reçu samedi les premières doses du vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19, à la veille du coup d'envoi des vaccinations dans le pays en crise où le secteur hospitalier est mis à rude épreuve.  

« Ce rêve s'est concrétisé grâce au soutien de nos partenaires internationaux », s'est-il félicité le ministre de la Santé, Hamad Hassan, à l'aéroport de Beyrouth pour la réception des 28.500 doses arrivées de Belgique. 

En Iran le président Hassan Rohani a mis en garde samedi contre une « quatrième vague » de la Covid-19 en Iran, après une hausse du nombre de cas dans certaines régions.   

Après plusieurs semaines de faibles niveaux de contamination, certaines villes de la province du Khouzestan, dans le sud-ouest du pays, sont désormais zones « rouges », a-t-il averti. 

L'Iran est le pays du Moyen-Orient le plus frappé par la pandémie de coronavirus avec près de 59 000 décès sur plus de 1,5 million de personnes contaminées. 

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.