Sri Lanka: l'interdiction d'importer les biens «non essentiels» mal supportée

La population vit de plus en plus mal d'être privée de curcuma, son épice favorite aux multiples vertus médicinales, qui donne sa couleur jaune ocre caractéristique aux plats à base de curry (Photo, AFP).
La population vit de plus en plus mal d'être privée de curcuma, son épice favorite aux multiples vertus médicinales, qui donne sa couleur jaune ocre caractéristique aux plats à base de curry (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Sri Lanka: l'interdiction d'importer les biens «non essentiels» mal supportée

  • Ces restrictions ont permis au Sri Lanka de surmonter la sévère pénurie de devises étrangères dont souffre le pays et de stabiliser la valeur de la roupie
  • L'interdiction, qui devait durer trois mois, est reconduite jusqu'à la fin 2021 au moins, mais les partenaires commerciaux de l'île menacent de représailles

COLOMBO: Plus de curcuma pour le curry, plus de pneus, pénurie de carrelages...: le Sri Lanka a interdit en mars dernier l'importation de produits "non essentiels" pour économiser ses devises, au grand dam de sa population mais aussi de l'UE qui menace de porter le dossier devant l'OMC.

Sur cette île dans l'océan Indien, la population vit de plus en plus mal d'être privée de curcuma, son épice favorite aux multiples vertus médicinales, qui donne sa couleur jaune ocre caractéristique aux plats à base de curry.

La racine aromatique a rejoint les produits "non essentiels" frappés d'interdiction et, depuis, voit son prix flamber. Multiplié par vingt ces derniers mois, un kilo de curcuma vaut actuellement 9 000 roupies (48 dollars). Le marché noir est florissant.  

Les douanes en ont récemment saisi 25 tonnes, importées clandestinement d'Inde dans des conteneurs chargés soi-disant d'"oignons". 

Depuis mars, de nombreux chargements de contrebande ont été découverts à bord de bateaux de pêche indiens, alors que la demande de curcuma devenait de plus en plus aiguë, les Sri Lankais cherchant à renforcer leurs défenses immunitaires dans l'espoir d'échapper à la Covid-19. 

"Nous n'avions jamais pensé que le curcuma pourrait devenir problématique. Nous le tenions pour acquis", confie Prathana Weerasinghe, employée du secteur de la santé.

Le pays de 21 millions d'habitants consomme environ 7 500 tonnes de curcuma par an, mais ne produit localement qu'un cinquième de ses besoins. 

Outre le curcuma, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa a interdit l'importation des outils, pneus, véhicules et tous les appareils électriques.

Le Sri Lanka, dont l'industrie du tourisme s'est effondrée subissant les répercussions de la Covid-19, peine déjà à honorer le service de sa dette colossale de 4,5 milliards de dollars.

Ses importations ont chuté de 20% sur les 11 premiers mois de 2020, soit une économie de 14,5 milliards de dollars mais en parallèle le pays accuse un recul record de 3,9% de son PIB.

Mise en garde de l'UE

L'interdiction, qui devait durer trois mois, est reconduite jusqu'à la fin 2021 au moins, mais les partenaires commerciaux de l'île menacent de représailles. 

A l'instar de l'Union européenne, deuxième plus gros exportateur au Sri Lanka, qui l'accuse de violer les règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). 

La mission diplomatique de l'UE à Colombo a fait récemment part de "graves inquiétudes", menaçant le Sri Lanka de porter le dossier devant l'OMC. 

Ces restrictions ont permis au Sri Lanka de surmonter la sévère pénurie de devises étrangères dont souffre le pays et de stabiliser la valeur de la roupie, frappée l'an dernier par l'assèchement des réserves de devises.

Le gouverneur de la Banque centrale, W. D. Lakshman, a prévenu que le contrôle des changes pourrait encore s'accentuer. 

Cependant, selon l'analyste économique W. A. Wijewardena, l'interdiction pourrait handicaper la croissance, générer de la corruption et devenir surtout préjudiciable aux populations les plus vulnérables. 

"L'interdiction est arbitraire parce que la sélection de biens à interdire est conduite par des bureaucrates, draconienne parce qu'elle va à l'encontre du libre arbitre de la population et anti-pauvres parce que ce sont eux qui subissent le manque", explique-t-il. 

Les autorités exigent désormais que toutes les banques commerciales vendent 10% de leurs rentrées en devises étrangères à la Banque centrale, à court de devises fortes. 

"Il n'est pas souhaitable que l'interdiction dure longtemps", estime M. Wijewardena, "tout cela signale que le gouvernement cumule les erreurs".

L'interdiction d'importer ces produits "non essentiels" favorise l'émergence de marchés noirs et affecte directement les entreprises locales.

A l'instar du service de taxi de Kasun Chaminda qui a perdu son plus gros client faute de "pouvoir changer ses pneus usés".  

"On ne trouve plus de pneus de marque étrangère pour les petites voitures", se plaint un concessionnaire de Colombo, "et ceux qui ont des stocks font flamber les prix". 

Les banques n'ayant plus le droit de débloquer des dollars pour les importations de voitures, le marché de l'occasion et de véhicules assemblés localement, rencontre un succès fulgurant. Le prix des voitures, motos et camions d'occasion a presque doublé. 

En l'absence de concurrence étrangère, le cours des actions des fabricants de carrelages et d'appareils sanitaires se sont envolés en moins de six mois à la petite Bourse de Colombo, devenue l'une des places les plus performantes malgré le chaos économique


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com