Afghanistan : des centaines de camions-citernes détruits dans un incendie à la frontière iranienne

Environ 20 blessés ont été emmenés à l'hôpital suite à l'incendie, qui a débuté samedi en début d'après-midi au poste-frontière d'Islam Qala (Photo, AFP).
Environ 20 blessés ont été emmenés à l'hôpital suite à l'incendie, qui a débuté samedi en début d'après-midi au poste-frontière d'Islam Qala (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Afghanistan : des centaines de camions-citernes détruits dans un incendie à la frontière iranienne

  • Selon le ministère des Finances, le feu a débuté dans un camion selon des rapports prémilitaires, avant de se répandre rapidement
  • Prenant avantage de la situation, les talibans ont attaqué un poste de sécurité voisin après le début de l'incendie

KABOUL : Plusieurs centaines de camions-citernes ont été détruits samedi dans un incendie en Afghanistan à l'un des plus importants postes-frontières avec l'Iran, causant des millions de dollars de pertes, ont annoncé des responsables dimanche. 

Selon le chef de la chambre de commerce de Herat (ouest de l'Afghanistan), Younus Qazi Zada, ce sont quelque 500 camions qui ont été détruits dans l'immense brasier, soit une perte d'environ 50 millions de dollars, « mais un chiffre plus précis sera disponible dans les prochains jours ». 

Plus tôt, Jailani Farhad, porte-parole de gouverneur de la province de Herat, avait indiqué après s'être rendu sur les lieux qu'au moins « entre 100 et 200 camions ont été détruits ». 

« Nous avons besoin de plus de temps pour déterminer l'ampleur des dommages », avait-il dit.  

Environ vingt blessés ont été emmenés à l'hôpital à la suite de l'incendie, qui a débuté samedi en début d'après-midi au poste-frontière d'Islam Qala, a ajouté M. Farhad, un chiffre confirmé par des responsables de santé.  

Alors que les pompiers s'employaient à éteindre le feu, des pilleurs se sont introduit sur les lieux, a aussi raconté M. Zada. 

« Malheureusement, des voleurs sans vergogne ont pillé un grand nombre de biens », a-t-il ainsi dénoncé. 

Samedi soir, des vidéos postées en ligne montraient l'incendie gigantesque et les énormes nuages d'épaisse fumée noire qui s'élevaient dans le ciel. 

Un photographe qui s'est rendu sur les lieux de l'incendie dimanche a décrit des flammes et de la fumée flottante toujours au-dessus des carcasses calcinées des véhicules. 

Les forces de sécurité ont ouvert dimanche le feu sur un véhicule, tuant un homme, car le conducteur ne s'était pas arrêté à un poste de contrôle établi pour protéger le bureau de douane des pilleurs.  

Des centaines de personnes se disant propriétaires de camions se sont rassemblées autour du cordon de police dans l'espoir de s'approcher du site de l'incendie. 

Selon le ministère des Finances, se référant à des premiers rapports, le feu aurait pris dans un camion.  

Une délégation a été envoyée de Kaboul pour enquêter, a encore précisé le ministère. 

Une grande partie de la province de Herat n'avait pas d'électricité dimanche, car des lignes électriques ont été endommagées.  

Fuites vers l'Iran 

Islam Qala est l'un des plus importants passages frontaliers d'Afghanistan.  

Kaboul a reçu une exemption de la part de Washington lui permettant d'importer de l'essence et du gaz iraniens malgré les sanctions américaines. 

La frontière « était ouverte pour les camions, voitures et personnes fuyant l'incendie vers l'Iran », a raconté Saeed Khatibzadeh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien.  

Selon le vice-président afghan Amrullah Saleh, des centaines de camions ont pu entrer en Iran pour se mettre à l'abris.  

Des pompiers afghans et iraniens sont toujours sur les lieux, a précisé M. Farhad. 

Prenant avantage de la situation, les talibans ont attaqué samedi un poste de sécurité voisin pendant l'incendie, a-t-il déploré. 

Ces derniers attaquent régulièrement les camions-citernes qu'ils soupçonnent d'approvisionner les troupes étrangères en Afghanistan. 

En 2014, les insurgés ont revendiqué une attaque près de Kaboul qui a détruit plus de 200 camions-citernes mais rien n'indique que le groupe soit responsable de l'incendie de samedi.  

Des forces de sécurité ont tout de même été déployées autour du poste-frontière. 

Malgré les pourparlers de paix entre les talibans et Kaboul ouverts en septembre à Doha, pas une journée ne se passe dans le pays sans une explosion, des attaques contre les forces gouvernementales ou un assassinat ciblé. Ces négociations inter-afghanes sont aujourd'hui au point mort. 

Sitôt le président des Etats-Unis Joe Biden entré en fonction, son administration a ordonné un réexamen de l'accord signé avec les talibans en février 2020 à Doha, qui prévoit le retrait total des forces américaines d'Afghanistan d'ici le 1er mai. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.