La lutte acharnée contre la contrebande à la frontière UE-Bélarus

Plus de 200 camions par jour traversent le poste frontalier letton de Paternieki, d'aucuns remplis de cigarettes de contrebande cachées au milieu d'autres marchandises (Photo, AFP).
Plus de 200 camions par jour traversent le poste frontalier letton de Paternieki, d'aucuns remplis de cigarettes de contrebande cachées au milieu d'autres marchandises (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 février 2021

La lutte acharnée contre la contrebande à la frontière UE-Bélarus

  • Les garde-frontières européens ont saisi un total de 370 millions de cigarettes illégales en 2020, dont environ un tiers en provenance d'Europe de l'Est et la moitié d'Asie
  • Ils leur arrive aussi d'utiliser des griffes en métal et des électroaimants télécommandés qui maintiennent des boîtes de tabac accrochées sous le matériel roulant

PATERNIEKI, Bélarus: A la frontière toute de glace et de neige entre l'UE et le Bélarus, les garde-frontières lettons luttent contre un flux croissant de cigarettes de contrebande qui pourraient profiter au crime organisé et aux alliés du président bélarusse Alexandre Loukachenko.

Plus de 200 camions par jour traversent le poste frontalier letton de Paternieki, d'aucuns remplis de cigarettes de contrebande cachées au milieu d'autres marchandises. 

«L'année dernière, nous avons confisqué à notre seul poste de passage 21 millions de cigarettes illégales en provenance du Bélarus, soit le double comparé à 2019», déclare Taivo Hanzens, chef adjoint des douanes à Paternieki. 

«Et la contrebande va toujours croissant», insiste-t-il, en montrant des piles de cartons de cigarettes saisies. 

Selon M. Hanzens, les garde-frontières trouvent des cigarettes dissimulées parmi des briques, des tuiles ou des aliments comme des pâtes. 

Pour parer à ce problème, le poste de Paternieki s'agrandit et embauche davantage de garde-frontières, douaniers et vétérinaires.

Etat impliqué?

Même si les inspections et les contrôles sont minutieux, les prix du tabac sont si bas en Biélorussie et si élevés dans l’Union européenne que la contrebande reste lucrative en dépit des millions de cigarettes confisquées chaque mois. 

Les garde-frontières européens ont saisi un total de 370 millions de cigarettes illégales en 2020, selon l'Agence européenne de lutte antifraude OLAF, dont environ un tiers en provenance d'Europe de l'Est et la moitié d'Asie.

Un rapport d'un groupe de journalistes d'investigation bélarusses et russes publié ce mois-ci accuse d'implication dans ce trafic l'Etat bélarusse et de proches collaborateurs de son président Loukachenko.

Selon les experts, la plupart des cigarettes de contrebande bélarusses proviennent de l'usine Neman, contrôlée par l'Etat. 

Une des deux autres usines de tabac au Bélarus, toutes les deux privées, appartient à un proche allié de M. Loukachenko. 

La consommation intérieure de cigarettes au Bélarus est estimée à environ un tiers du total produit par les trois usines, bien que des résultats précis soient difficiles à vérifier car ces données ne sont pas rendues publiques.

Selon les garde-frontières lettons, les contrebandiers achètent des cigarettes en vrac au Bélarus et les font passer par la frontière avec la Lettonie où elles sont entreposées avant d'être expédiées vers des marchés lucratifs d'Europe occidentale.

Pleins d'imagination

Dans la ville voisine d'Indra, un train de marchandises récemment arrivé attend sur une voie de service pendant que les douaniers fouillent les wagons. 

Dans les trains, des paquets de contrebande sont parfois cachés dans de la pâte de bois ou dans du charbon en vrac. 

Les contrebandiers ne manquent pas d'imagination.  

Ils leur arrive aussi d'utiliser des griffes en métal et des électroaimants télécommandés qui maintiennent des boîtes de tabac accrochées sous le matériel roulant.

Lorsque le train franchit la frontière et avant d'arriver en gare d'Indra pour inspection, les griffes lâchent, permettant aux passeurs qui guettent dans les buissons de récupérer les cigarettes. 

Parfois, les agents sont plus rapides et arrivent à les confisquer.

Des radeaux de cigarettes

A 20 kilomètres de la frontière entre la Lettonie et le Bélarus coule la rivière Daugava dont les eaux sont utilisées en été par des passeurs pour transporter des cartouches de cigarettes en Lettonie, sur des radeaux et dans des barils de fortune.

«Nous avons saisi de nombreux radeaux constitués de cartouches de cigarettes, pourvus d'un appareil GPS, recouverts de branches, de troncs d'arbres, de roseaux et d'autres camouflages naturels, leur donnant l'apparence d'objets flottants ordinaires», indique Aigars Stelmaks, chef du poste frontalier de Piedruja. 

Quand la rivière est gelée, les garde-frontières patrouillent le long de la berge en motoneige pour empêcher les passeurs de transporter la marchandise à pied, sur la glace. 

«La neige facilite notre travail: si nous voyons des empreintes dans la neige, nous pouvons les suivre», sourit M. Stelmaks. 

Mais alors, certains essaient de se faire passer pour des pêcheurs étant donné que la rivière est accessible à tous. 

«Nous soupçonnons qu'un certain nombre de habitants des petits villages du côté letton participent aussi à la contrebande», regrette M. Stelmaks


Réunion vendredi à Genève entre des ministres européens et leur homologue iranien

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
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  • La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade
  • Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit"

BRUXELLES: Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade après les bombardements israéliens visant à briser le programme nucléaire iranien.

Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit".

Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l'Iran, son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Le président américain Donald Trump a dit ne pas exclure une intervention militaire américaine, suscitant de vives réactions, dont celle de Pékin qui s'est dit opposé à tout "usage de la force".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio doit rencontrer jeudi à Washington le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.

Depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné que le France et ses partenaires étaient prêts à participer à des négociations visant à obtenir de la part de l'Iran "un retour en arrière durable de son programme nucléaire et de son programme balistique".

Il a insisté sur une "volonté de reprendre les discussions" côté iranien, "y compris avec les Etats-Unis, à condition qu'un cessez le feu puisse intervenir".

L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi. Téhéran enrichit son uranium à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action).

La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.


«Peut-être», «peut-être pas»: Trump entretient l'incertitude sur ses intentions en Iran

Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien
  • "Je n'ai pas encore pris de (décision) définitive", a répondu le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale. Interrogé sur la possibilité que le régime iranien tombe, il a répondu "ça pourrait arriver"

WASHINGTON: Donald Trump a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l'installation d'un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d'échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Donald Trump a plus tard lancé: "Je n'ai pas pris (de décision) finale". Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus Turin.

"J'aime prendre une décision finale une seconde avant la limite", a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire. Et peut-être que nous n'aurons pas à nous battre", a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Le président américain, interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, a estimé que cela "pourrait se produire".

Selon le Wall Street Journal, Donald Trump a dit mardi à des conseillers qu'il avait approuvé des plans d'attaque contre l'Iran mais qu'il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

"Toutes les options sont sur la table", a indiqué à l'AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

"Grosse différence" 

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

"Oui", a-t-il répondu à la question de savoir si l'Iran avait contacté les Etats-Unis. "Je leur ai dit que c'était très tard pour discuter (...). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n'est-ce pas?".

"Je leur ai dit: +Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions?", a-t-il assuré, estimant qu'il n'était "pas trop tard".

"Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche", a ajouté Donald Trump.

L'Iran a rapidement démenti. "Aucun responsable iranien n'a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche", a écrit sur X la mission iranienne à l'ONU.

"L'Iran ne négocie PAS sous la contrainte" et "n'acceptera PAS la paix sous la contrainte", a-t-elle encore répondu à l'"ultime ultimatum" décrit par Donald Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis, alliés d'Israël, contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention américaine.

Au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il s'entretient "tous les jours", Donald Trump a dit mardi de "continuer".

Le président américain a en revanche repoussé l'offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s'était pourtant dit "ouvert" au cours du week-end.

"Il a proposé de faire le médiateur, j'ai dit +Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d'abord, ok? Tu peux t'occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient) plus tard+", a dit Donald Trump.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.