Le livre va bien, la preuve: des maisons d'édition se créent

L'écrivain français Jean Teulé pose lors d'une séance photo le 30 janvier 2019 à Paris. (Joel Saget / AFP)
L'écrivain français Jean Teulé pose lors d'une séance photo le 30 janvier 2019 à Paris. (Joel Saget / AFP)
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Le livre va bien, la preuve: des maisons d'édition se créent

  • On compte près de 200 parutions chaque jour en France, de la part de 7.000 maisons différentes
  • La certitude qu'ont en commun toutes les maisons d’édition, c'est que la matière première - les textes à publier - ne manquera jamais

PARIS : Qu'importent les restrictions, pourvu qu'on ait l'envie. Le livre, dans un secteur culturel frappé de plein fouet, a relativement bien résisté à la crise sanitaire, ce qu'illustre la création de maisons d'édition.

Grandes, petites et moyennes, toutes sont le bébé de passionnés qui espèrent se faire une petite place sur un marché encombré. On compte près de 200 parutions chaque jour en France, de la part de 7.000 maisons différentes.

"On voulait se lancer sur le segment de la littérature blanche (qui ne relève pas d'un genre en particulier, NDLR), qui est la vitrine, la référence pour tous les éditeurs", dit à l'AFP Romain Naudin, directeur éditorial de Faubourg Marigny, une maison qui fera paraître en mars ses deux premiers romans.

Elle est adossée à un groupe, La Geste, implanté dans les Deux-Sèvres, qui a créé ces dernières années six autres labels, comme les Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine (recherche) ou Marmaille & Compagnie (jeunesse).

Que ce groupe ait perdu près d'un tiers de chiffre d'affaires en 2020 ne l'a pas découragé: "Au contraire, on a vu ce réflexe citoyen des Français qui se sont précipités dans leur librairie quand elle était ouverte. Je n'espérais même pas voir ça dans ma vie. On nous avait tellement répété, dans les années 2000, que le numérique allait tout emporter sur son passage...", affirme M. Naudin.

Faubourg Marigny compte être une maison de taille moyenne, avec une douzaine de romans par an, d'auteurs qui ne feront pas la une des magazines ou le tour des télévisions.

Plus ambitieuse, Mialet-Barrault s'est invitée directement à la table des grands de l'édition parisienne. Son premier titre, "Crénom, Baudelaire!" de Jean Teulé, en octobre, s'est placé sur le podium des livres les plus vendus en France.

"Savoir tout faire"

Derrière ce nouvel arrivant, deux éditeurs chevronnés qui venaient d'une autre maison, Julliard: Betty Mialet et Bernard Barrault. "Bernard et moi, nous n'avions pas envie de retraite. Tout a commencé par une boutade, d'Antoine Gallimard, qui nous disait qu'il nous trouvait des locaux quand nous voulions. Et puis c'est devenu sérieux", raconte Mme Mialet.

Ces locaux sont au cœur de la rive gauche, place de l'Odéon. Et Mialet-Barrault est devenu une filiale de Flammarion, elle-même intégrée dans le groupe Madrigall (Gallimard, POL, Casterman, etc.). Et des auteurs ont suivi – Philippe Jaenada, Yasmina Khadra, Mazarine Pingeot, Lionel Duroy – en quittant Julliard et donc sa maison mère Editis (groupe Vivendi).

"Le lecteur ne se préoccupe pas de l'éditeur, il recherche un auteur. Mais un label, ça compte. Et ça, chez Editis, ils ne le comprenaient pas bien", selon l'éditrice.

A l'autre bout du spectre, les plus petits doivent s'armer d'une foi inébranlable. C'est le cas de Marina Anca, qui crée une maison qu'elle appelle Blinkline, "sans aucune aide publique".

Son premier titre, à paraître en mai, est un récit de la Première Guerre mondiale, "La Grande Guerre à 18 ans", par le jeune soldat Paul Pourcelot, revu par son fils Léandre.

"Seule dans une maison d'édition, il faut savoir tout faire: écrire, mettre en page, le commercial, la comptabilité, un site internet, la gestion des commandes et l'envoi des factures, la négociation des contrats avec les chaînes, etc. C'est vrai que c'est épuisant, mais c'est aussi un bonheur, avec l'idée qu'on va peut-être apporter quelque chose, ce récit d'un être à part, j'allais dire mon soldat, qui était un homme d'un tel caractère!", explique Marina Anca.

La certitude qu'ont en commun toutes ces maisons, c'est que la matière première - les textes à publier - ne manquera jamais.

"Le confinement a eu cet effet de libérer l'écriture. Nous ne sommes pas les plus connus, et nous recevons dix manuscrits par jour", relève Betty Mialet.

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.