Des Libyens célèbrent le 10e anniversaire de leur révolte

Fayez al-Sarraj (C), président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale (GNA) de Libye, assiste à une cérémonie d'allumage de la torche sur la place des Martyrs à Tripoli, la capitale, à la veille du 10e anniversaire de la révolution, le 16 février 2021. (AFP)
Fayez al-Sarraj (C), président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale (GNA) de Libye, assiste à une cérémonie d'allumage de la torche sur la place des Martyrs à Tripoli, la capitale, à la veille du 10e anniversaire de la révolution, le 16 février 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

Des Libyens célèbrent le 10e anniversaire de leur révolte

  • Dans les principales villes de la Tripolitaine, grande région de l'Ouest, les autorités locales ont prévu plusieurs célébrations avec discours, chants et feux d'artifice
  • Partout à Tripoli, où vit la moitié de la population libyenne, les rues sont parées de banderoles, d'arches de lumières et de décorations, après un grand lifting mené tous azimuts ces derniers jours

TRIPOLI: Des Libyens célèbrent mercredi le dixième anniversaire du début de leur révolution qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, alors que leur pays reste miné par les divisions et englué dans un profond chaos.

Dans les principales villes de la Tripolitaine, grande région de l'Ouest, les autorités locales ont prévu plusieurs célébrations avec discours, chants et feux d'artifice.

La flamme inaugurant les célébrations officielles a été allumée dès mardi soir sur la Place des Martyrs en présence du chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées, drapeaux à la main, pour chanter et prendre des photos, malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19. 

Les principales festivités sont programmées sur cette vaste esplanade bordée de bâtiments à l'architecture italienne au coeur de la capitale, autrefois appelée "Place verte" où Kadhafi aimait prononcer des discours. Elle est entourée de strictes mesures de sécurité.

Un premier défilé militaire a également été organisé mardi à Tajoura, dans la banlieue de Tripoli.

Partout à Tripoli, où vit la moitié de la population libyenne, les rues sont parées de banderoles, d'arches de lumières et de décorations, après un grand lifting mené tous azimuts ces derniers jours.

La peinture des façades a été rafraîchie, des équipes de la Compagnie nationale des travaux publics se sont attelées pendant plus d'une semaine à repeindre la signalisation routière au sol et à remplacer réverbères et illuminations dans le vieux centre-ville.

A chaque coin de rue des vendeurs proposent ballons aux couleurs nationales et drapeaux: celui de l'indépendance de la Libye en 1951 mais aussi le drapeau amazigh (berbère), emblème culturel et identitaire d'une partie de la population.

Les autorités de l'Est du pays, région contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar, n'ont en revanche annoncé aucune célébration, pas même à Benghazi, pourtant berceau de la révolution et deuxième plus grande ville de ce pays d'Afrique du Nord.

Les villes en altitude y sont couvertes de neige et subissent depuis quelques jours une vague de froid inhabituelle.

"Catastrophe" 

"Sortir pour célébrer l'anniversaire de la révolution serait de la folie parce que cette révolution a été une catastrophe qui a gâché des années de stabilité", peste Khamis Al-Sahati, un militant basé en Cyrénaïque, grande région orientale.

Dix ans après le début du soulèvement et l'intervention internationale sous couvert de l'Otan conclue en octobre 2011 par la mort du "Guide" Kadhafi, la Libye continue d'être déchirée entre des pouvoirs rivaux et à subir des ingérences étrangères, aux dépens d'une population exsangue privée des immenses ressources énergétiques du pays.

"La justice n'a toujours pas été rendue pour les victimes de crimes de guerre et de graves violations des droits humains, notamment homicides, disparitions forcées, tortures, déplacements forcés et enlèvements commis par des milices et des groupes armés", a déploré mardi l'ONG Amnesty international.

Le quotidien des Libyens est marqué depuis plusieurs années par des pénuries de liquidités et d'essence, ainsi que par des coupures d'électricité et par une inflation galopante.

Le GNA, installé en 2016 à Tripoli au terme d'un fragile processus onusien, est fortement appuyé par la Turquie. Son rival, incarné par Khalifa Haftar et implanté en Cyrénaïque, est soutenu par les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Russie.

Depuis l'échec des pro-Haftar à s'emparer de Tripoli en 2020, après plus d'un an de combats, les tentatives de médiation se sont multipliées.

Un accord de cessez-le-feu a été arraché en octobre sous l'égide de l'ONU qui, contrairement aux précédents, semble globalement respecté.

Des pourparlers interlibyens ont débouché au cours des derniers mois sur un accord pour une élection présidentielle en décembre. Un exécutif de transition, composé du Premier ministre par intérim, Abdel Hamid Dbeibah, et d'un Conseil présidentiel transitoire, a été désigné le 5 février.

L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), Jan Kubis, a effectué sa première visite en Libye après sa nomination et rencontré mardi des responsables libyens.

Le processus politique interlibyen a ravivé l'espoir d'une pacification du pays recelant les plus importantes réserves d'or noir du continent africain.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.