«Traite d'êtres humains» et «vols»: prison ferme pour 21 Roms à Nancy

La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) a condamné les prévenus pour des faits de vols ou de complicité de vols, ainsi que deux couples pour "traite d'êtres humains". (AFP)
La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) a condamné les prévenus pour des faits de vols ou de complicité de vols, ainsi que deux couples pour "traite d'êtres humains". (AFP)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

«Traite d'êtres humains» et «vols»: prison ferme pour 21 Roms à Nancy

  • les 21 membres de trois clans de Roms ont été condamnés mercredi à Nancy à des peines allant de un à 10 ans de prison, parfois assorties de mandats d'arrêt, pour avoir contraint leurs enfants à voler ou avoir vendu des femmes comme épouses
  • Au procès, les débats avaient notamment porté sur des vols commis en 2012 et 2013 un peu partout en France, notamment en Alsace et dans le Sud, mais aussi en Belgique, en Suisse ou en Allemagne

NANCY: les 21 membres de trois clans de Roms ont été condamnés mercredi à Nancy à des peines allant de un à 10 ans de prison, parfois assorties de mandats d'arrêt, pour avoir contraint leurs enfants à voler ou avoir vendu des femmes comme épouses.

La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) a condamné les prévenus pour des faits de vols ou de complicité de vols, ainsi que deux couples pour "traite d'êtres humains".

Deux prévenus ont écopé de peines de 10 ans de prison, assorties d'interdictions définitives du territoire français.

La JIRS a également ordonné la confiscation de trois immeubles, deux en France et un en Croatie.

Un seul des prévenus était présent dans la salle à la lecture du délibéré d'un procès qui s'est tenu en novembre. Il a été condamné à 3 ans de prison. La JIRS a également décerné quatorze mandats d'arrêt à l'encontre de prévenus absents.

"Les peines sont à la hauteur des faits reprochés et de l'atteinte portée à l'ordre public", s'est félicitée Coralie Coenen, substitut du procureur de la JIRS.

"Il s'agissait d'un dossier important", a-t-elle insisté, rappelant que certains faits de "traites d'êtres humains" concernaient "de jeunes enfants". Le dossier comprenait également "de nombreux faits de cambriolages, le tout organisé par un vaste réseau international", a-t-elle souligné.

Au procès, les débats avaient notamment porté sur des vols commis en 2012 et 2013 un peu partout en France, notamment en Alsace et dans le Sud, mais aussi en Belgique, en Suisse ou en Allemagne.

Selon Me Liliane Glock, avocate des quatre prévenus, l'accusation reprochait à certains prévenus d'autres faits de traite d'êtres humains, à savoir "la vente de leurs épouses", dont "le prix était fixé en fonction de leurs qualités de voleuse".

Selon Me Glock, l'un des prévenus serait mort en Italie où il résidait, mais il a toutefois été condamné à douze mois de prison mercredi. 

Selon Mme Coenen "les autorités italiennes n'ont pas été en mesure de confirmer ce décès en l'état". Ce décès demeure ainsi présumé car il ne repose que "sur les déclarations de certains prévenus" et sur la "photographie d'un acte de décès qui n'était pas à son nom".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".