Les cyberattaques, plaie croissante de la société numérique

Le logo de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est photographié, le 20 fevrier 2014 à Paris. AFP PHOTO / PATRICK KOVARIK (PATRICK KOVARIK / AFP)
Le logo de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est photographié, le 20 fevrier 2014 à Paris. AFP PHOTO / PATRICK KOVARIK (PATRICK KOVARIK / AFP)
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Publié le Jeudi 18 février 2021

Les cyberattaques, plaie croissante de la société numérique

  • En 2020, le gardien de la sécurité informatique française, l'Anssi, a relevé une hausse de 255% des attaques au rançongiciel dans son périmètre d'intervention
  • Les attaquants utilisent des multitudes de serveurs différents et successifs, souvent eux-mêmes piratés

PARIS: Le plan que présente jeudi le gouvernement pour construire une solide industrie de la cybersécurité en France doit permettre de mieux faire face aux attaques informatiques. Quelques points de repères sur ce phénomène dont la recrudescence met en lumière les vulnérabilités d'une société toujours plus informatisée et connectée.

Pourquoi parle-t-on de plus en plus des cyberattaques?

Depuis 2018, les attaques aux rançongiciels, où des pirates bloquent le système informatique d'une entreprise ou d'une institution et leur réclament une rançon, ont littéralement explosé en France, comme dans le reste de l'Europe et aux Etats-Unis.

En 2020, le gardien de la sécurité informatique française, l'Anssi, a relevé une hausse de 255% des attaques au rançongiciel dans son périmètre d'intervention, la sphère publique, les grosses entreprises et celles qui sont importantes pour la sécurité nationale. 

Encore récemment en France, plusieurs attaques ont sévèrement affecté le fonctionnement d'hôpitaux à Dax et Villefranche-sur-Saône. Des  collectivités locales ont aussi été touchées depuis l'an dernier (Angers, La Rochelle, Marseille...). Et longue est la liste des entreprises ciblées (Altran, Fleury-Michon, Ouest-France, MMA, Sopra Steria...), avec un impact dépassant parfois plusieurs semaines. 

La petite délinquance informatique augmente aussi. La fréquentation du site cybermalveillance.gouv.fr --qui aide et informe les particuliers et les petites entreprises-- a augmenté de 155% en 2020. Les particuliers sont victimes notamment de hameçonnage (faux messages pour faire cliquer sur une pièce jointe), piratage de comptes, faux support technique...

Et la guerre larvée que se livrent les grandes puissances dans le cyberespace ne s'améliore pas. Les Etats-Unis ont découvert en décembre une attaque attribuée à la Russie, qui a permis à des pirates de pénétrer dans les systèmes informatiques d'agences gouvernementales ou d'entreprises, pour y mener des activités (espionnage? sabotage?) dont l'ampleur exacte reste encore à déterminer.

EN BREF Qui sont les pirates?

C'est la grande difficulté des cyberattaques: il est souvent difficile d'identifier avec certitude les attaquants, de faire le lien entre des fichiers, des lignes de code, et les êtres humains qui se cachent derrière.

Les attaquants utilisent des multitudes de serveurs différents et successifs, souvent eux-mêmes piratés - leurs légitimes propriétaires en ignorent l'activité criminelle.

Lors d'attaques aux rançongiciels et autres attaques à but lucratif, les pirates sont organisés de manière de plus en plus professionnelle, avec des méthodes calquées sur celles de l'industrie numérique légitime.

Ainsi certains rançongiciels sont disponibles pour les criminels sous forme "d'abonnement ou de partenariat", offrant "infrastructures de paiement et de distribution, ainsi qu'un ensemble de services back-office, support technique (...) interface d'échange avec les victimes", expliquait récemment l'Anssi.

Que font la police et la justice?

Elles se sont progressivement organisées pour poursuivre les auteurs d'attaques. La police et la gendarmerie disposent d'unités spécialisées dans la traque de ces criminels, et il existe aujourd'hui un parquet spécialisé à compétence nationale pour poursuivre les criminels numériques, comme pour les affaires terroristes.

Les polices occidentales ont marqué des points récemment contre les cybercriminels avec le démantèlement du logiciel malveillant Emotet ou l'arrestation la semaine dernière en Ukraine de suspects liés au rançongiciel Egregor.

Mais si l'Ukraine collabore aux enquêtes internationales, la Russie fait le dos rond, faisant dire à de nombreux experts qu'elle laisse sciemment prospérer les criminels informatiques sur son territoire, comme moyen de pression sur les pays occidentaux.

"Les groupes criminels sont des acteurs à part entière de la puissance cyber russe", estimait récemment le chercheur Julien Nocetti dans un séminaire en ligne sur les rapports de force internationaux. "Il y a une tolérance tacite qui peut se muer en délégation quand les services russes ont besoin de hackers très pointus", a-t-il avancé.

Quel impact économique et social?

Les attaques au rançongiciel peuvent coûter cher aux entreprises: le groupe informatique Sopra Steria, qui en a été victime en octobre 2020, avait par exemple estimé les coûts liés à l'attaque à environ 50 millions d'euros.

Elles perturbent aussi de plus en plus des activités clef pour les population, en empêchant d'assurer des soins dans des hôpitaux ou en paralysant des collectivités locales.

L'Anssi a averti récemment qu'il n'était plus possible de les considérer comme de "simples attaques à visées lucratives", une forme de délinquance regrettable pour les victimes mais aux effets somme toute limités.

Selon elle, les récentes attaques contre les entreprises de services informatiques font planer le risque d'une "déstabilisation de plusieurs grands groupes", voire d'un "pan d'activité économique tout entier", via certaines entreprises critiques.

Leur sophistication, leur intérêt pour les données de la victime ainsi que la perte de continuité d'activité qu'elles engendrent "les rapprochent d'attaques à visée d'espionnage ou de sabotage mises en œuvre par des attaquants de niveau étatique", soulignait également l'Anssi.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.