Le juge écarté, l'enquête sur l'explosion de Beyrouth revient à la case départ

Les proches des victimes de l'explosion du port de Beyrouth lors d'un sit-in devant le Palais de Justice, à Beyrouth, le jeudi 18 février 2021 (Photo, AP)
Les proches des victimes de l'explosion du port de Beyrouth lors d'un sit-in devant le Palais de Justice, à Beyrouth, le jeudi 18 février 2021 (Photo, AP)
Short Url
Publié le Vendredi 19 février 2021

Le juge écarté, l'enquête sur l'explosion de Beyrouth revient à la case départ

  • Les médias et les militants qui critiquent les performances de l’État font également l’objet de pressions politiques
  • L'explosion a tué 202 personnes, blessé plus de 6000 et détruit des milliers de maisons

BEYROUTH: Six mois après l'explosion meurtrière du port de Beyrouth, l'enquête sur ses causes est revenue à la case départ. La Cour de cassation libanaise a écarté jeudi le juge Fadi Sawan de l’affaire, à la demande de deux des anciens ministres qu’il avait accusés - Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaiter.

Youssef Fenianos, ancien ministre des Travaux publics, devait être interrogé jeudi mais il a déclaré qu'il ne se présenterait pas car il n'avait pas reçu de convocation officielle, a-t-il affirmé.

La décision unanime du tribunal était attendue. Il y a deux mois, Khalil et Zeaiter, qui avaient également refusé d'être interrogés sur l'explosion de Beyrouth, ont soumis une requête de retrait de Sawan de l'affaire en raison de «soupçons légitimes» sur sa neutralité.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que: «La décision du tribunal était fondée, en plus de 'soupçons légitimes', sur un autre argument: la maison de Sawan à Achrafieh a été endommagée par l'explosion, (pour laquelle) le juge a reçu 13 millions de livres libanaises du Haut Comité de Secours en compensation».

Sawan a fait face à des pressions politiques depuis le début de l’enquête sur l’explosion - qui a tué 202 personnes, blessé plus de 6 000, détruit des milliers de maisons et démoli le principal silo à grains du Liban - après avoir lancé plusieurs mandats d’arrêt contre de hauts responsables du port ainsi que des hauts responsables de la sécurité.

Il a également été critiqué pour avoir convoqué le Premier ministre du gouvernement intérimaire, ainsi que les ministres actuels et anciens, pour les interroger sur les 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium, qui avaient été dangereusement stockées pendant plus de six ans au port.

Les médias ont également fait campagne contre Sawan. Jeudi, il a été accusé par le journal libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar d ’«hérésie».

Marie-Claude Najm, ministre libanaise de la Justice, devrait nommer un autre juge pour succéder à Sawan, mais toute nomination doit être approuvée par le Conseil supérieur de la magistrature.

La source judiciaire a en outre révélé à Arab News que: «Le nouveau juge étudiera certainement à nouveau l'affaire et pourrait même annuler les décisions de Sawan concernant les mesures prises contre ceux qui ont été détenus».

La source a qualifié tout nouveau juge qui accepte de mener l'enquête, d’un «acte suicidaire».

Les médias et les militants qui critiquent les performances de l’État font également l’objet de pressions politiques.

Jeudi, l'activiste Rami Fanj a été libéré après avoir été arrêté mercredi pour avoir nourri les pauvres de la ville. Une campagne a ainsi été lancée sur les réseaux sociaux et à Tripoli pour exprimer son soutien et sa solidarité avec Fanj.

Fanj a annoncé avoir été interrogé sur «la source de financement pour distribuer de la nourriture». Il a ajouté: «Même s'ils considèrent que nourrir les pauvres est un crime, nous n’allons pas nous arrêter».

Pendant ce temps-là, la commission parlementaire des médias et de la communication a convoqué les présidents des chaînes de télévision locales dans le but d’«expliquer certains incidents médiatiques survenus ces derniers temps», selon le chef de la commission et le législateur du Hezbollah Hussein Al-Haj Hassan.

Al-Haj Hassan a déclaré: «Certaines erreurs doivent être corrigées, telles que conspirer pour inciter à la sédition, menacer la stabilité et la sécurité nationales, inciter à des conflits sectaires et confessionnels et accuser à tort quelqu'un de meurtre, sans preuves issues d’enquêtes». Hassan faisait probablement référence à des accusations répandues selon lesquelles le Hezbollah était responsable du meurtre de l'éminent critique et activiste anti-Hezbollah Loqman Slim il y a deux semaines. Plusieurs personnalités pro-Hezbollah ont lancé leurs propres objections contre ces accusations.

Joseph Kossaifi, président du Syndicat libanais des éditeurs de presse, a dévoilé à Arab News qu'une réunion se tiendrait vendredi en présence des chefs des bureaux des médias politiques, demandant aux politiciens de «choisir avec soin et de manière responsable leurs mots lorsqu’ils parlent sur les chaînes de télévision de manière à ne pas tenir les médias pour responsables d’insultes et d’accusations».

«Lorsque le député Al-Haj Hassan a convoqué les présidents des chaînes de télévision au parlement, il ne nous a pas consultés. Personne ne peut réduire au silence des journalistes ou de quiconque. Le pays est dans le chaos complet et les politiciens doivent choisir leurs mots avec soin», a ajouté Kossaifi.

Le parti Al-Kataeb et le Parti socialiste progressiste ont critiqué ce qu’ils ont qualifié de «tentative de faire du Liban un État policier et d’opprimer les opinions des autres ainsi que la liberté des médias».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux membres du Hezbollah tués par l'armée israélienne

De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, près de la frontière sud du Liban, au milieu des tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Majdel Zoun, près de la frontière sud du Liban, au milieu des tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
Short Url
  • Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Dans un communiqué, la puissante formation a déploré la mort d'un de ses membres dans la localité où la frappe de drone a eu lieu

BEYROUTH: Le Hezbollah a annoncé mardi la mort de deux de ses membres tués dans des frappes de l'armée israélienne, qui a indiqué avoir éliminé "deux terroristes importants" dans le sud du Liban.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.

Israël réplique en bombardant des cibles de plus en plus en profondeur au Liban et ses drones visent régulièrement des combattants et responsables du mouvement pro-iranien.

Un drone israélien a visé "un ingénieur du Hezbollah, membre de la défense aérienne", a indiqué à l'AFP une source proche du parti chiite.

La frappe s'est produite dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

Dans un communiqué, la puissante formation a déploré la mort d'un de ses membres dans la localité où la frappe de drone a eu lieu.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé un terroriste important de l'unité de défense aérienne du Hezbollah dans le sud du Liban" à une vingtaine de kilomètres de la frontière.

L'homme était "impliqué dans la planification et l'exécution d'attaques terroristes contre Israël et dans les activités de l'unité aérienne du Hezbollah", a ajouté l'armée israélienne.

L'armée israélienne a également annoncé avoir "éliminé un terroriste important des forces al-Radwan", l'unité d'élite du Hezbollah.

Tensions 

Le Hezbollah avait annoncé la mort d'un de ses combattants dans la nuit de lundi à mardi, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) faisant état de bombardements israéliens intensifs durant la nuit sur le sud du Liban.

Depuis environ une semaine, le Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses frappes contre des sites militaires israéliens sur fond de tensions entre Israël et l'Iran.

Dimanche soir, le Hezbollah avait annoncé avoir abattu un drone israélien au-dessus du Liban, et l'armée israélienne avait confirmé.

Lundi soir, la puissante formation a annoncé avoir visé un quartier général militaire dans le nord d'Israël avec des "dizaines" de roquettes Katioucha, "en réponse" à des raids sur des villages du sud du Liban.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre ont fait 378 morts du côté libanais, parmi lesquels 252 combattants du mouvement libanais ainsi que quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


Deux millions de visiteurs par an à AlUla d’ici à 2035, selon un haut responsable

Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, partage la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées lors du forum Hima à Riyad. (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Une session sur les aires protégées et le développement économique lors du forum Hima à Riyad (Photo AN/Abdelrahmane Alnajim)
Short Url
  • «Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant et en protégeant son paysage culturel»
  • «Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités»

RIYAD: La Commission royale pour AlUla a pour objectif d’accueillir deux millions de visiteurs par an et à créer 40 500 emplois d’ici à 2035: c’est ce qu’a déclaré un haut responsable de la commission. 

Lors du deuxième jour du forum inaugural des zones protégées de Hima, à Riyad, lors d’une session intitulée «Zones protégées et développement économique», l’intervenant principal, le Dr Stephen Browne, vice-président de la faune et du patrimoine naturel au sein de la Commission royale pour AlUla, a exposé la vision d’AlUla pour le développement des zones protégées et son impact économique. 

«Nos efforts s’inspirent d’une vision inspirante et notre mission est claire. Nous nous sommes fixé trois objectifs globaux pour 2035: deux millions de visiteurs par an, 40 500 nouveaux emplois à créer et 150 milliards de riyals saoudiens [soit 40 milliards de dollars; 1 dollar = 0,94 euro] de contribution cumulée au produit intérieur brut», a-t-il expliqué. 

«Notre mission est de permettre à AlUla de prospérer au profit de ses communautés et de ses visiteurs en régénérant ainsi qu’en protégeant son paysage culturel et en offrant une certaine qualité de vie», a-t-il ajouté. 

«Nous favorisons la mise en place d’une communauté dynamique et prospère pour soutenir le développement d’un avenir durable pour AlUla grâce au renforcement des capacités: fournir une formation de classe mondiale, créer des possibilités d’emploi pour les résidents d’AlUla dans le tourisme et d’autres secteurs économiques, promouvoir les entrepreneurs locaux en établissant des incubateurs de start-up et améliorer la qualité de vie en fournissant des services de santé de haute qualité et en créant des possibilités passionnantes en matière d’engagement communautaire», a soutenu M. Browne. 

«La nature et la vie sauvage sont des piliers essentiels de la stratégie d’AlUla. Elles sont tout aussi importantes que le développement économique et social, le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture. AlUla aspire à devenir une destination mondiale. Les réserves naturelles et la faune sauvage en sont une grande partie», a-t-il précisé. 

«Notre stratégie repose sur sept piliers stratégiques: le tourisme, le patrimoine, l’art et la culture, la nature et la faune, le développement économique et social, le développement spatial, ainsi que la promotion des services et de l’excellence institutionnelle.» 

Le Dr Talal al-Harigi, PDG de la Réserve royale de l’imam Abdelaziz ben Mohammed, a fait savoir lors de cette session: «De nombreuses zones protégées fonctionnent souvent comme des centres de coûts. L’enjeu est de passer de ce modèle à un modèle générateur de profit ou de trouver un équilibre harmonieux entre les deux. Le fait de tirer parti de l’écotourisme et d’explorer d’autres activités économiques présente des voies viables pour atteindre cet objectif.» 

Nada al-Tamimi, adjointe aux affaires nationales au ministère saoudien du Tourisme, a évoqué les répercussions positives du tourisme durable sur les zones protégées et les communautés locales. 

«L’écotourisme durable, méticuleusement organisé et géré de manière réfléchie, répond aux désirs des voyageurs, mais il constitue également un moteur essentiel pour la génération de revenus, la création d’emplois et la prospérité économique», a-t-elle précisé. 

Le Dr Stuart Williams, conseiller principal à la direction des zones protégées du Centre national pour la faune sauvage, a déclaré pour sa part: «Nous devons adopter une perspective à long terme: lorsque le bien-être et le bonheur de notre population seront assurés, nous aurons plus que démontré aux économistes que chaque riyal investi permettra de réaliser des bénéfices importants.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Diriyah Co. dévoile son dernier projet, Zallal

Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
Zallal proposera également un accès direct à Wadi Hanifah. (Photo fournie)
Short Url
  • Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m²
  • Il comprendra douze commerces et restaurants, répartis sur une superficie de quelque 8 000 m²

RIYAD: La société saoudienne Diriyah Co. a révélé les plans de son premier projet de développement de bureaux commerciaux et de commerces à usage mixte, Zallal, qui devrait être lancé dans le district de Bujairi au cours du premier semestre de l’année 2025. 

Ce projet comprendra deux immeubles de bureaux peu élevés d’une surface locative combinée d’environ 6 000 m². En outre, il y aura douze commerces et restaurants répartis sur une superficie de quelque 8 000 m². 

Situé à côté des célèbres terrasses Bujairi, Zallal bénéficiera de la proximité d’un lieu qui attire quotidiennement des milliers de visiteurs. 

Le projet est également situé près de l’espace Diriyah Art Futures, récemment achevé, et de l’hôtel Bab Samhan, qui ouvrira bientôt ses portes. 

Jerry Inzerillo, PDG du groupe Diriyah Co., confie: «Nous sommes ravis que Zallal ait été si bien accueilli au sein du secteur commercial et nous sommes en négociations avancées avec des entreprises internationales et locales désireuses de tirer parti de l’emplacement central au cœur de Diriyah ainsi que de la gamme diversifiée d’espaces commerciaux, de restaurants et de bureaux disponibles.» 

Il ajoute: «La construction suit son cours et Zallal maintient l’élan prometteur de Diriyah. Une fois lancé, le projet accueillera des milliers de visiteurs au quotidien dans les terrasses de Bujairi, devenant ainsi le dernier espace achevé dans le cadre de notre plan directeur en développement rapide.» 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com