Les partis et les électeurs kurdes de Turquie redoutent la répression

Des membres du Parti démocratique du peuple pro-kurde participent à une manifestation pour dénoncer la détention de militants du HDP à Istanbul. (Dossier/AFP)
Des membres du Parti démocratique du peuple pro-kurde participent à une manifestation pour dénoncer la détention de militants du HDP à Istanbul. (Dossier/AFP)
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Publié le Vendredi 19 février 2021

Les partis et les électeurs kurdes de Turquie redoutent la répression

  • Les maisons des membres du HDP, ayant participé à des manifestations pacifiques, « ont été transformées en prison »
  • En ce moment, le gouvernement tente de suspendre l'immunité parlementaire de tous les députés du HDP qui font l'objet de poursuites pour terrorisme

ANKARA - Le débat qui tourne autour de la dissolution du Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde - le troisième plus grand parti du Parlement turc - suscite des craintes au sujet de la répression des électeurs kurdes, comme ce fut le cas dans les années 1990.

Devlet Bahceli, le dirigeant du Parti d'action nationaliste (MHP), allié du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, appelle régulièrement à l'interdiction du Parti démocratique du peuple (HDP), arguant que ce parti maintient des liens « organiques » avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), accusé d’être hors-la-loi ; accusation que ce dernier réfute.

Cependant, des sources confient à Arab News que le gouvernement œuvre plutôt à élaborer des plans alternatifs visant à saper le soutien de la population au parti kurde et à paralyser ses activités politiques et financières.

Bon nombre de partis kurdes ont été interdits dans le passé, ce qui a favorisé la naissance de nouveaux partis disposant d'une base d'électeurs plus importante.

En ce moment, le gouvernement tente de suspendre l'immunité parlementaire de tous les députés du HDP qui font l'objet de poursuites pour terrorisme. À ce jour, 56 députés de ce parti sont soumis à 914 poursuites judiciaires.

Une fois ces dossiers examinés au parlement, et grâce au soutien de l'AKP et de son allié le MHP, les députés risquent d'être arrêtés en raison de liens de « terrorisme ».

Figen Yuksekdag et Selahattin Demirtas, anciens co-présidents du HDP, se trouvent toujours derrière les barreaux pour des accusations de terrorisme. En outre, des dizaines de responsables turcs du parti kurde ont été arrêtés lundi à la suite de la mort de 13 citoyens turcs, dont des policiers, des soldats et des agents de renseignement, qui étaient détenus par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le nord de l'Irak.

Jusqu'à présent, le gouvernement s'est emparé autoritairement de plus de 47 des 65 municipalités conquises auparavant par le HDP dans les provinces à majorité kurde lors des élections locales de 2019. En effet, le gouvernement a remplacé les maires par des administrateurs, au terme d’enquêtes « liées au terrorisme » engagées contre les maires du HDP.

Lors d'une conférence de presse tenue le 17 février, l'Association des droits de l'homme a averti que les maisons des membres du HDP ayant participé à des manifestations pacifiques, ont été transformées en prison en raison des peines d'assignation à résidence de plus en plus nombreuses.

Une nouvelle enquête menée par la société pro-gouvernementale Optimar a révélé que 66 % des personnes interrogées étaient favorables à l'interdiction du HDP. 

En outre, le seuil électoral en vigueur en Turquie risque d'être réduit de 10 à 5 %. Cela pourrait diminuer le soutien de la population au HDP, dans la mesure où les électeurs qui ne sont pas d'habitude des électeurs de base du parti kurde le soutiennent pendant les élections pour éviter qu'il ne reste en dessous du seuil.

Selon Roj Girasun, directeur du Centre de recherche Rawest basé à Diyarbakir, les discussions sur la suppression du HDP du paysage politique renforcent davantage les sentiments hostiles à l'AKP parmi les électeurs kurdes.

« Compte tenu du système exécutif présidentiel, le pouvoir des partis politiques ainsi que celui du parlement ont été quasiment anéantis. Si le HDP est dissous, ses électeurs seront davantage motivés à soutenir le camp anti-Erdogan lors des prochaines élections, en raison de la polarisation accrue dans le pays », déclare-t-il à Arab News.

Au cours des élections législatives et présidentielle de 2023, environ 2 millions de jeunes Kurdes voteront pour la première fois. « Selon nos estimations, le HDP représente le premier choix pour ces nouveaux électeurs. La part des électeurs qui lui sont fidèles se situe entre 7 et 8 % », affirme-t-il.

A présent, la question principale qui se pose en Turquie est de voir si le MHP, allié du gouvernement, exercera, à travers son potentiel de vote nationaliste, assez de pression sur le gouvernement pour obtenir la dissolution du HDP.

Le directeur de la communication du président turc, Fahrettin Altun, a tweeté dimanche une vidéo avec le message « Le PKK et le HDP ne font qu'un ».

Selon Galip Dalay, un chercheur et docteur diplômé de l'Université d'Oxford, les débats sur la dissolution du HDP doivent plutôt s'articuler autour de la différence entre ce qui convient à la Turquie et ce qui convient au gouvernement au pouvoir.

À la suite de la mort tragique d'officiers turcs dans le nord de l'Irak, la dissolution du HDP est désormais bien plus probable ...

 

Galip Dalay, Chercheur

« À la suite de la mort tragique d'officiers turcs dans le nord de l'Irak, la dissolution du HDP est désormais bien plus probable. Je prévois que le gouvernement adoptera une politique dure pour pallier l'échec de l'opération de sauvetage des 13 otages », déclare-t-il à Arab News.

Les experts soulignent que toute décision d'interdire le HDP prouvera que le gouvernement privilégie ses avantages électoraux au détriment des éventuelles réponses de la communauté internationale, notamment dans le cadre de l’attention accrue que l'administration du président américain Joe Biden porte aux lacunes en matière de démocratie dans les pays alliés des Etats-Unis.

Cependant, M. Dalay estime que le président turc Recep Tayyip Erdogan hésite à présent sur l’attitude à prendre pour s’assurer un soutien populaire plus important lors des prochaines élections. « Il ne s'oppose pas catégoriquement à l'interdiction du HDP. Cependant, il pourrait adopter des mesures amenant le Trésor à priver le HDP de toute aide financière », affirme-t-il.

« À la suite de la dernière vague d'arrestations, le gouvernement a en effet paralysé le HDP sur le plan politique en arrêtant des responsables du parti, haut placés et autres », précise M. Dalay.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com