McKennzie a Oman, avec l'Iran en ligne de mire

McKennzie a estimé que «les Iraniens devraient s'efforcer d'être reconnus comme des membres responsables de la communauté des nations et une nation stable dans la région», en renonçant à leur activités «néfastes» (Photo, AFP).
McKennzie a estimé que «les Iraniens devraient s'efforcer d'être reconnus comme des membres responsables de la communauté des nations et une nation stable dans la région», en renonçant à leur activités «néfastes» (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 février 2021

McKennzie a Oman, avec l'Iran en ligne de mire

  • Les Etats-Unis accusent l'Iran de déstabiliser la région en soutenant financièrement et militairement des groupes armés, notamment en Irak, au Liban ou encore au Yémen
  • Les Etats-Unis reprochent aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, de perturber le trafic maritime dans le détroit stratégique d'Ormuz

MASCATE: Un haut responsable militaire américain a profité d'une visite à Oman pour appeler l'Iran à s'abstenir de toute provocation, au moment où la nouvelle administration américaine de Joe Biden dit vouloir relancer le dialogue avec Téhéran.

«Je pense que c'est le moment pour que tout le monde fasse preuve de retenue et de prudence, et voit comment ça se passe», a déclaré le général Kenneth McKenzie, qui commande l'ensemble des forces américaines au Moyen-Orient, au cours d'un entretien avec l'AFP dimanche.

«Mais nous sommes prêts à toute éventualité», a-t-il prévenu.

«Beaucoup de choses vont être déterminées dans les prochains mois», a ajouté le général McKenzie, chef du commandement central de l'armée américaine (Centcom), alors que le gouvernement de M. Biden a fait plusieurs gestes ces derniers jours en direction de Téhéran pour relancer l'accord international de 2015, censé encadrer le programme nucléaire iranien.

Le général américain a estimé que «les Iraniens devraient s'efforcer d'être reconnus comme des membres responsables de la communauté des nations et une nation stable dans la région», en renonçant à leur activités «néfastes».

Les Etats-Unis accusent l'Iran de déstabiliser la région en soutenant financièrement et militairement des groupes armés, notamment en Irak, au Liban ou encore au Yémen.

Ils reprochent également aux Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, de perturber le trafic maritime dans le détroit stratégique d'Ormuz, par où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.

Le détroit d'Ormuz a ainsi figuré au centre de la visite du général américain à Oman, destinée officiellement à prendre contact avec le nouveau chef d'état-major du pays, le contre-amiral Abdallah Ben Khamis Al-Raissi.

Samedi, il a visité la base navale omanaise de Khassab, qui assure le contrôle du trafic maritime de ce détroit depuis la péninsule au paysage rugueux de Musandam, au nord du pays.

«Brumeux»

Le général McKenzie a même survolé le détroit à bord d'un hélicoptère, s'approchant à 45 km de l'île iranienne de Qeshm, de l'autre côté du détroit.

«C'était brumeux, je n'ai pas pu la voir», a-t-il souri.

La visite s'est déroulée sans incident mais elle avait été entourée de discrétion et le responsable militaire n'a pas exclu que l'Iran tente de nouveau de venger l'assassinat à Bagdad en janvier 2020 par l'armée américaine du général Qassem Soleimani, chef de la Force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution.

«Il y a un risque qu'ils soient tentés» de frapper des bases américaines dans la région, a-t-il admis. «Mais nous évaluons constamment les mesures de protection de nos forces».

Lui-même pourrait-il être visé par une attaque? «Je suis un vieux général des Marines. J'ai été confronté au risque à de nombreuses reprises et en de nombreux endroits. Je suis convaincu que nous avons de bonnes mesures de protection».

Un compte Twitter lié au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a publié le mois dernier un appel à la vengeance pour l'assassinat du général Soleimani semblant viser son commanditaire, l'ancien président américain Donald Trump. 

Mais de nombreuses attaques attribuées à des groupes pro-iraniens ont frappé ces derniers mois des bases militaires utilisées par l'armée américaine en Irak.

Le sultanat d'Oman est allié des Etats-Unis, qui y utilisent plusieurs bases aériennes ainsi que le port de Salalah (sud). Mais il a aussi des liens avec l'Iran, et les sanctions internationales contre Téhéran frappent directement l'économie omanaise.

Les interlocuteurs omanais du général McKenzie ne lui ont d'ailleurs pas caché leur satisfaction de voir l'administration Biden abandonner la politique de «pression maximale» contre l'Iran, qui a coûté très cher au sultanat en termes d'échanges commerciaux avec Téhéran.

Ce petit pays de 4,5 millions d'habitants a connu une transmission pacifique du pouvoir à la mort il y a un an de son dirigeant historique, le sultan Qabous.

Le sultan Haitham, qui lui a succédé, a mis en place une nouvelle équipe gouvernementale et a procédé à un large remaniement à la tête des forces armées, mais il a assuré vouloir maintenir la politique de neutralité et le rôle de médiateur du pays dans une région du Golfe sous tensions.


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com