Des vaccins en priorité pour les députés libanais suscitent l'ire de la Banque Mondiale

Abdel Rahman Bizri, président du Comité scientifique de la campagne de vaccination contre le coronavirus à l’origine de la Covid-19, au Liban lors d'une conférence de presse à Saïda, au Liban, le 23 février 2021 (Photo, Reuters).
Abdel Rahman Bizri, président du Comité scientifique de la campagne de vaccination contre le coronavirus à l’origine de la Covid-19, au Liban lors d'une conférence de presse à Saïda, au Liban, le 23 février 2021 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 24 février 2021

Des vaccins en priorité pour les députés libanais suscitent l'ire de la Banque Mondiale

  • La controverse a éclaté après qu’un nombre de députés aient secrètement reçu le vaccin contre la Covid-19 au Parlement, bien qu’ils ne fassent pas partie des groupes prioritaires
  • «Sans une rectification de tir, le Liban va sans aucun doute faire face à une épouvantable catastrophe»

BEYROUTH: La Banque mondiale a fait écho mardi au tollé soulevé par des politiciens libanais accusés de ne pas respecter leurs tours pour recevoir le vaccin contre le coronavirus, et a menacé de suspendre son soutien, de plusieurs millions de dollars, à la campagne de vaccination du pays.

La controverse a éclaté après qu’un nombre de députés aient secrètement reçu le vaccin contre la Covid-19 au Parlement, bien qu’ils ne fassent pas partie des groupes prioritaires. Leur inoculation aurait violé l’inscription obligatoire, via la plate-forme dédiée, pour un rendez-vous à l'hôpital.

Les allégations de favoritisme se sont multipliées quand il a été révélé que le président Michel Aoun et son épouse ont été vaccinés vendredi dernier par une équipe médicale, dépêchée au palais de Baabda.

Ces accusations ont amplifié la frustration généralisée des Libanais face aux retards et aux violations de la campagne de vaccination.

Le directeur régional de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, a tweeté que si les allégations s'avèrent exactes, «ce serait une violation directe du plan national». «Ceci n'est pas conforme au plan national établi avec la Banque mondiale. Nous considérons ceci comme une violation des conditions sur lesquelles nous nous étions entendues pour une vaccination juste et équitable. Tout le monde doit s'inscrire et attendre son tour», a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs averti que la Banque pourrait interrompre le financement des vaccins, ainsi que le soutien accordé au Liban pour faire face au coronavirus.

«Je vous appelle, quel que soit votre poste, à vous inscrire et attendre votre tour», a ajouté Jha.

Les 34 millions de dollars attribués par la Banque mondiale ont permis au Liban de recevoir ses deux premiers lots d’environ 60 000 doses de Pfizer-BioNTech ce mois-ci. L’institution avait indiqué qu'elle surveillerait la distribution du vaccin, et mis en garde contre toute forme de favoritisme.

La première étape de la campagne de vaccination, qui a entamé sa dixième journée mardi, cible les médecins, les infirmières et le personnel paramédical impliqués auprès des patients infectés par le virus, ainsi que les personnes de plus de 75 ans.

La violation commise par les députés a toutefois déclenché une réaction furieuse sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #NoWasta (pas de favoritisme).

Le Dr Abdel Rahman Bizri, président du Comité scientifique de la campagne de vaccination contre le coronavirus à l’origine de la Covid-19, a menacé de démissionner afin de protester contre l’incident. Il a cependant indiqué plus tard qu'il patienterait jusqu’à mercredi pour obtenir une explication officielle.

Moins de deux heures plus tard, des informations ont été soufflées aux médias du pays selon lesquelles Aoun, son épouse, ainsi que 16 personnes de son équipe présidentielle, auraient reçu le vaccin vendredi dernier.

Une liste fuitée des députés qui ont secrètement reçu le vaccin indique que beaucoup ne faisaient pas partie des groupes prioritaires.

Parmi les politiciens qui ont tenté de se justifier, Anis Nassar a expliqué qu'il s'était enregistré via la plate-forme, et qu’il avait reçu un appel téléphonique du Parlement. «Je n'étais au courant d'aucune violation, et si une violation a eu lieu, je me confonds en excuses. Malgré cela, je ne suis pas responsable de ce qui s'est passé» dit-il.

Le secrétaire général du Parlement, Adnan Daher, explique que l’opération était supervisée par une équipe du ministère de la Santé et de la Croix-Rouge libanaise.

Daher insiste par ailleurs que l'objectif était «d’éviter l’encombrement des hôpitaux».

Néanmoins, la Croix-Rouge a déclaré qu'elle n'avait ni supervisé ni assisté à la vaccination.

«Nos équipes sont présentes dans tous les centres de vaccination essentiellement pour assister ou aider les citoyens de 75 ans et plus en cas d'urgence», a -t-expliqué.

Bizri a déclaré plus tard lors d'une conférence de presse: «C’est une chose terrible qui doit être expliqué. La Banque mondiale a de son côté souligné qu'il y aurait certainement des conséquences. Le ministère de la Santé a commis cette erreur, il doit absolument se justifier».

Bizri a aussi ajouté: «C’est de la discrimination pure et simple».

Le président de l’Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a déclaré que la campagne de vaccination «a été lente, chaotique et loin d’être transparente».

Le médecin insiste que sans une rectification de tir, le Liban va sans aucun doute «faire face à une épouvantable catastrophe».

«Nous devons accélérer le plan de vaccination pour atteindre l'immunité collective», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com