Au Liban, les podcasteurs proposent d'échapper aux malheurs de la nation tout en essayant de les comprendre

Mouin Jaber et Médéa Azouri, animateurs du podcast libanais Sarde After Dinner (Photo Fournie)
Mouin Jaber et Médéa Azouri, animateurs du podcast libanais Sarde After Dinner (Photo Fournie)
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Mouin Jaber et Médéa Azouri, animateurs du podcast libanais Sarde After Dinner (Photo Fournie)
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Publié le Mardi 23 février 2021

Au Liban, les podcasteurs proposent d'échapper aux malheurs de la nation tout en essayant de les comprendre

  • Né de passions et de centres d’intérêt communs apparus lors des manifestations libanaises d’octobre 2019, le podcast a pour objectif d’aborder des sujets essentiels, mais souvent tabous, qui préoccupent de nombreux Libanais
  • «Lorsque nous découvrons des choses, les téléspectateurs les découvrent avec nous»

LONDRES: Le taux de change au marché noir de la livre libanaise par rapport au dollar a grimpé cette semaine à un niveau sans précédent de 9 500, alors que le pays commence lentement à se «déconfiner» après un mois et demi de «verrouillage strict» à la suite d’une aggravation de la pandémie de Covid-19.  

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'a toujours pas réussi à former un gouvernement après quatre mois de tentatives. Le peuple libanais demeure toujours sous le choc de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth, il y a plus de six mois, et l'enquête souffre d’importants retards et de suspicions de corruption.  

Il n'est donc pas surprenant que les citoyens libanais du monde entier se réjouissent de tout répit, aussi bref soit-il, au vu de la désastreuse situation actuelle de leur pays. C'est là qu'interviennent Mouin Jaber et Médéa Azouri, avec leur podcast Sarde After Dinner. 

Né de passions et de centres d’intérêt communs apparus lors des manifestations libanaises d’octobre 2019, le podcast a pour objectif d’aborder des sujets essentiels, mais souvent tabous, qui préoccupent de nombreux Libanais. Le but du podcast est également de fournir des analyses approfondies sur des problèmes qui existent depuis longtemps dans le pays. 

«Nous avons décidé de faire le podcast parce qu'il y a beaucoup de choses auxquelles Medée et moi pensons et dont nous discutons, et nous avons remarqué que personne n'en parlait», a déclaré Mouin Jaber à Arab News. «Nous avons remarqué que nous avons tous le même point de vue, mais peu de gens parlent ouvertement de sujets tels que le suicide, le sexe, les prisons, etc.» 

«Il existe un décalage important et un grand vide à combler entre ce que les auditeurs souhaitent entendre et ce que leur fournissent les médias traditionnels du pays, avec des animateurs outranciers, dont le seul but est de faire de l’audience. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas abordées et nous pensons que tout peut commencer par une conversation.»  

Enregistré dans la salle à manger de l'appartement de Médéa Azouri à Beyrouth, le podcast hebdomadaire, qui diffuse de nouveaux épisodes tous les dimanches, le soir, a rapidement commencé à se faire un public en partie grâce à ses invités locaux et internationaux, dont le blogueur-activiste Gino Riady, le célèbre économiste Karim Daher, l'animateur de talk-show émirati Anas Bukhash et le satiriste égyptien Bassem Youssef. 

L'émission tire son nom d'un terme d'argot libanais dont le sens se comprend sans doute mieux avec le verbe anglais hanging out («traîner»). Cela se reflète dans l'ambiance accueillante inspirée par les deux hôtes, permettant des conversations cruciales mais décontractées.  

«C'est le moment où vous finissez de dîner… Vous restez à table et vous commencez à parler. Parfois vous ne parlez pas parce que vous voulez écouter l'autre», explique Médéa Azouri, également chroniqueuse pour le quotidien libanais francophone L'Orient-Le Jour. 

Mouin Jaber ajoute: «Les conversations sont plus fluides; vous baissez la garde après le dîner. Lorsque vous partagez le pain avec quelqu'un, vous êtes plus en confiance, la conversation n'est pas formelle... Vous lâchez prise et la conversation devient plus authentique.» 

Azouri déclare que, souvent, les invités viennent à l'émission et sont autorisés à parler sans être interrompus ni sollicités par les animateurs, en raison de l'importance et du poids de leurs propos. Elle compare cela à une «masterclass». 

«Outre la politique, le Liban et la situation actuelle, nous avons décidé de briser certains tabous», précise Médéa Azouri. «Nous parlons de sexualité, et nous sommes le seul média du monde arabe à avoir accueilli Mia Khalifa (ancienne star de cinéma pour adultes) à l’époque où elle aidait le Liban.» 

Ce fut la même chose avec Ali Baroudy (activiste politique et défenseur de la justice sociale) qui n’a pas parlé de la situation politique libanaise mais de son expérience de détenu à la prison de Roumieh pendant cinq ans. 

De tels invités reflètent un aspect important de l'émission qui est, expliquent les animateurs, qu'ils veulent parler à des personnes qui peuvent les aider à apprendre et à comprendre. 

«Les personnes que nous rencontrons sur Sarde sont celles qui nous intéressent réellement, à qui nous voulons vraiment poser des questions», souligne Mouin Jaber. «Et ce n’est pas une dynamique de questions-réponses sèches, car nous avons aussi le sentiment que nous avons notre mot à dire, nous posons les questions et ne prétendons pas connaître (les réponses).» 

«Lorsque nous découvrons des choses, les téléspectateurs les découvrent avec nous», ajoute Medée. 

Compte tenu du paysage médiatique au Liban, où les chaînes de télévision et les journaux sont alignés sur les partis politiques, Sarde After Dinner est l'une des nombreuses sources d'informations alternatives vers lesquelles de nombreuses personnes se sont tournées après le début des manifestations dans le pays. 

«Nous voulons que les différences puissent enfin s’exprimer afin de pouvoir se réconcilier et démontrer que ce n’est pas difficile à faire», déclare Mouin Jaber qui étudie le droit des affaires internationales en ligne à la Sorbonne-Assas International Law School. «Il s’agit aussi de souligner que les médias traditionnels ne donneront jamais l’histoire complète – i celle-ci est toujours soumise à des récits extrêmement politisés ou la loi du plus offrant.»  

En plus des fans du Liban, des expatriés libanais de 115 pays écoutent le podcast, dont une majorité se trouve aux États-Unis, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite. 

«La majorité des messages que nous recevons de l'étranger sont très touchants», déclare Médéa Azouri. «Ils viennent d’expatriés qui nous disent que nous sommes leur lien avec le Liban, car beaucoup de gens n’ont pas accès à LBC et MTV à l’étranger. Nous sommes disponibles gratuitement sur Internet et sur les réseaux sociaux.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Hend Sabri animera une classe de maître à Djeddah

Hend Sabri est bien placé pour s'adresser aux professionnels de l'industrie lors de l'événement qui se tiendra à Djeddah vendredi. (SUPPLIÉ)
Hend Sabri est bien placé pour s'adresser aux professionnels de l'industrie lors de l'événement qui se tiendra à Djeddah vendredi. (SUPPLIÉ)
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  • Ll'actrice Hend Sabri animera une classe de maître organisée par la commission cinématographique du ministère saoudien de la Culture.
  • Cet atelier s'inscrit dans le cadre du programme pour les cinéastes du ministère de la culture et de la commission du film, qui se déroule jusqu'à la fin du mois de janvier.

JEDDAH : Le 17 janvier, l'actrice Hend Sabri animera une classe de maître organisée par la commission cinématographique du ministère saoudien de la Culture.

L'actrice égypto-tunisienne figure sur la liste des 100 femmes les plus influentes de la BBC pour 2024.

La BBC la décrit comme « l'une des femmes les plus célèbres du cinéma arabe ». En 2019, elle est devenue la première femme arabe à siéger en tant que juge à la Mostra de Venise.

Avec des titres tels que Finding Ola et Four Daughters, nommé aux Oscars, Sabri est bien placée pour parler aux initiés de l'industrie lors de l'événement qui se tiendra à Djeddah vendredi.

Selon la Commission du film, elle discutera de l'interaction entre les acteurs et les réalisateurs et de la manière dont les premiers peuvent utiliser diverses techniques d'interprétation pour servir la vision du réalisateur.

La semaine dernière, les actrices saoudiennes Sumaya Rida, Adwa Bader et Mila Al-Zahrani ont participé à un atelier organisé par l'école d'art dramatique californienne Ivana Chubbuck Studio à Riyad. 

Cet atelier s'inscrit dans le cadre du programme pour les cinéastes du ministère de la culture et de la commission du film, qui se déroule jusqu'à la fin du mois de janvier.

Hend Sabry assiste à Women In Cinema pendant le Red Sea International Film Festival 2024 au Jeddah Yacht Club le 06 décembre 2024 (Photo /Getty Images pour le Festival international du film de la mer Rouge)
Hend Sabry assiste à Women In Cinema pendant le Red Sea International Film Festival 2024 au Jeddah Yacht Club le 06 décembre 2024 (Photo /Getty Images pour le Festival international du film de la mer Rouge)

Ivana Chubbuck, fondatrice et directrice du studio, est une coach d'acteurs américaine et la créatrice de la technique Chubbuck, largement adoptée et connue pour son rôle dans les performances récompensées et nominées aux Oscars. 

Elle dirige l'école d'art dramatique de Los Angeles et anime des ateliers dans le monde entier.

Chubbuck a travaillé avec des acteurs de renom tels que Charlize Theron, Brad Pitt, Sylvester Stallone, Terrence Howard, James Franco, Jake Gyllenhaal, Elisabeth Shue, Catherine Keener, Halle Berry et Jared Leto, pour n'en citer que quelques-uns. 

Elle est également l'auteur du best-seller The Power of the Actor, publié par la division Gotham de Penguin Books et traduit en 20 langues.

L'acteur et comédien saoudien Fahad Albutairi a lui aussi suivi l'atelier de Chubbuck à Riyad et a partagé un carrousel d'images de l'événement sur Instagram. Parmi les photos, on trouve une note signée Chubbuck qui se lit comme suit : « Fahad, tu es si talentueux et j'ai hâte de poursuivre notre voyage ensemble ».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 

 


Truffes et tradition : Le chef Bartolini élève l'expérience gastronomique chez Roberto's

 Avec une philosophie de "classique contemporain", le chef Enrico Bartolini a redéfini la gastronomie italienne au menu du Roberto's 5 SAPORI, où l'art culinaire occupe le devant de la scène. (Photo fournie)
Avec une philosophie de "classique contemporain", le chef Enrico Bartolini a redéfini la gastronomie italienne au menu du Roberto's 5 SAPORI, où l'art culinaire occupe le devant de la scène. (Photo fournie)
Les truffes Albachiara Chiaro di Alba ont ajouté de la profondeur aux plats. Chaque truffe, avec sa saveur distincte, a transformé les recettes en chefs-d'œuvre culinaires. (Photo fournie)
Les truffes Albachiara Chiaro di Alba ont ajouté de la profondeur aux plats. Chaque truffe, avec sa saveur distincte, a transformé les recettes en chefs-d'œuvre culinaires. (Photo fournie)
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  • Pour créer le menu 5 SAPORI, Bartolini a travaillé en étroite collaboration avec les chefs de Roberto's de tout le CCG, mêlant leurs diverses influences à son propre savoir-faire
  • "Chaque chef a apporté sa passion, ses compétences et son point de vue unique", a-t-il déclaré. Cette collaboration a permis de créer un menu à la fois authentique et innovant

DUBAI : Avec une philosophie de "classique contemporain", le chef Enrico Bartolini a redéfini la gastronomie italienne au menu du Roberto's 5 SAPORI, où l'art culinaire occupe le devant de la scène.
Avec un menu qui inclut la truffe blanche dans chaque plat, y compris le dessert, le chef Bartolini a offert aux convives un voyage à travers la riche histoire culinaire de l'Italie.
"La truffe blanche est un mets unique et saisonnier, qui atteint son apogée de la mi-octobre à Noël", a déclaré le chef Bartolini.
Les truffes Albachiara Chiaro di Alba ont ajouté de la profondeur aux plats. Chaque truffe, avec sa saveur distincte, a transformé les recettes en chefs-d'œuvre culinaires.
Pour créer le menu 5 SAPORI, Bartolini a travaillé en étroite collaboration avec les chefs de Roberto's de tout le CCG, mêlant leurs diverses influences à son propre savoir-faire.
"Chaque chef a apporté sa passion, ses compétences et son point de vue unique", a-t-il déclaré. Cette collaboration a permis de créer un menu à la fois authentique et innovant.
"Ensemble, nous avons élaboré un menu qui célèbre notre engagement collectif en faveur de l'excellence", a ajouté M. Bartolini.
Le style "classique contemporain" est le fondement de mon approche culinaire", a déclaré M. Bartolini. "Il allie l'élégance intemporelle de la cuisine italienne traditionnelle aux techniques modernes et à l'innovation créative.
Bartolini travaille avec le célèbre restaurant Roberto's depuis une dizaine d'années.
Au fil des ans, cette collaboration n'a cessé d'évoluer, établissant de nouvelles normes en matière de restauration italienne contemporaine.
"Parmi les moments marquants, citons le lancement de concepts culinaires emblématiques tels que le dîner 5 SAPORI", a déclaré M. Bartolini. Cet événement a rassemblé des chefs des restaurants Roberto's du CCG, unissant ainsi leur créativité.
Si les influences françaises et même asiatiques ont inspiré ses débuts dans la gastronomie, Bartolini s'est toujours attaché à représenter l'identité culinaire italienne.
"Au fur et à mesure que j'ai mûri en tant que chef, j'en suis venu à penser que chaque chef devait rester fidèle à ses racines", a-t-il déclaré.
Le travail du chef Bartolini chez Roberto's démontre la puissance du mélange de la tradition et de l'innovation, comme le montre très bien le menu 5 SAPORI.


L'histoire a marqué de son empreinte le paysage du nord de l'Arabie

Souvent négligée par les touristes, la région septentrionale de l'Arabie saoudite est un trésor de paysages époustouflants et d'un passé qui ne demande qu'à être exploré. (Photo fournie)
Souvent négligée par les touristes, la région septentrionale de l'Arabie saoudite est un trésor de paysages époustouflants et d'un passé qui ne demande qu'à être exploré. (Photo fournie)
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  • On peut découvrir un pays riche en histoire et en mystères, en particulier dans les étendues septentrionales du pays
  • La ville de Hail, située dans le nord du Najd, est célèbre pour ses monuments, notamment dans des villes comme Jubbah et Shuwaymis

RIYAD: Quand on pense à l'Arabie saoudite, les premières choses qui viennent à l'esprit sont peut-être les métropoles animées de Riyad et de Djeddah, ou les sites islamiques sacrés comme la Kaaba à La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine.

Mais en s'aventurant plus loin, on peut découvrir un pays riche en histoire et en mystères, en particulier dans les étendues septentrionales du pays. Souvent négligée par les touristes, cette région est un trésor de paysages époustouflants et d'un passé qui ne demande qu'à être exploré.

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La ville de Hail, située dans le nord du Najd, est célèbre pour ses monuments, notamment dans des villes comme Jubbah et Shuwaymis. (Photo fournie)

La province de Hail, située au nord du Najd, est célèbre pour ses monuments, notamment à Jubbah et Shuwaymis.

Hussain al-Khalifah, archéologue saoudien ayant plus de 30 ans d'expérience, a évoqué, dans un entretien accordé à Arab News, quelques-uns des joyaux cachés de la région.