Suite à des tirs de ballons incendiaires, Israël ferme l'entrée des marchandises vers Gaza

Un camion empruntant le passage de Kerem Shalom, dans le sud de la bande de Gaza. (Said KHATIB/AFP)
Un camion empruntant le passage de Kerem Shalom, dans le sud de la bande de Gaza. (Said KHATIB/AFP)
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Publié le Mardi 11 août 2020

Suite à des tirs de ballons incendiaires, Israël ferme l'entrée des marchandises vers Gaza

  • « Le terrorisme des ballons paiera un lourd tribut, nous ne le tolérerons pas; ils devraient se rappeler ce que nous avons fait par le passé car nous pouvons encore le faire aujourd'hui », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
  • Le Hamas a dénoncé une mesure « agressive » d'Israël qui « témoigne de son insistance à assiéger » la population de l'enclave et qui ne peut que contribuer à « aggraver » la situation humanitaire

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont fermé mardi pour une période indéterminée le point d'entrée des marchandises entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza en guise de représailles à de nouveaux tirs de ballons incendiaires depuis l'enclave palestinienne paupérisée.

Au cours de la semaine dernière, des ballons incendiaires ont été lancés à plusieurs reprises depuis l'enclave palestinienne vers Israël, ce qui a mené à des frappes de représailles israéliennes contre des positions du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.

Dans la foulée, l'Etat hébreu a annoncé la fermeture du point de passage stratégique de Kerem Shalom sauf pour « l'aide humanitaire essentielle et le carburant ».

« Cette décision a été prise en raison des lancers incessants de ballons incendiaires depuis la bande de Gaza vers Israël », a précisé dans un communiqué l'organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat), qui accuse le Hamas d'être « responsable » de ces lancers depuis l'enclave de deux millions d'habitants.

« Le terrorisme des ballons paiera un lourd tribut, nous ne le tolérerons pas (...) Ils devraient se rappeler ce que nous avons fait par le passé car nous pouvons encore le faire aujourd'hui », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l'adresse du Hamas et du Jihad Islamique palestinien, autre grand groupe islamiste armé de Gaza.

Dans un communiqué, le Hamas a dénoncé une mesure « agressive » d'Israël qui « témoigne de son insistance à assiéger » la population de l'enclave et qui ne peut que contribuer à « aggraver » la situation humanitaire.

Selon la Banque Mondiale, environ 53% de la population de Gaza vivait sous le seuil de pauvreté avant la crise du nouveau coronavirus, mais ce nombre pourrait passer à 64% en raison du ralentissement économique lié à la pandémie.   

Si le point de passage pour les marchandises de Kerem Shalom a fermé, le poste-frontière de Rafah entre Gaza et l'Egypte, fermé en avril en raison de la pandémie, a lui rouvert pour trois jours mardi. 

Le terminal de Rafah avait été ouvert en avril pour permettre l'entrée de Gazaouis de l'étranger, mais cette fois le poste frontière a été ouvert dans les deux sens, autorisant ainsi une partie de la population à quitter Gaza pour la première fois depuis le début de la pandémie.   

Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres (2008, 2012, 2014) depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas en 2007 qui a poussé Israël à imposer un blocus sur ce territoire palestinien frontalier de l'Egypte. Malgré une trêve l'an dernier, favorisée par l'ONU, l'Egypte et le Qatar, les deux camps s'affrontent sporadiquement avec des tirs de roquettes, d'obus de mortier ou de ballons incendiaires depuis Gaza et des frappes de représailles de l'armée israélienne.

Selon des analystes palestiniens, les tirs depuis Gaza visent à faire pression sur l'Etat hébreu pour qu'il donne son feu vert à l'entrée de l'aide financière du Qatar dans l'enclave.

« Ces roquettes et ces ballons incendiaires sont des messages du Hamas à Israël pour améliorer les conditions économiques dans l'enclave, alléger le blocus et mettre en œuvre une partie des accords conclus par les deux camps via l'Egypte », a dit à l'AFP Jamal Al-Fadi, professeur de sciences politiques à l'Université al-Azhar de Gaza.

« Je ne m'attends pas à une guerre car aucun camp ne souhaite de guerre » à ce stade, a-t-il ajouté.


L'Iran promet une réponse si Washington tente de franchir une « ligne rouge »

Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • « Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).
  • L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

GENEVE : L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les États-Unis d'être « complices » des agissements d'Israël en Iran, promettant une riposte si une « ligne rouge » est franchie.

L'armée israélienne mène depuis le 13 juin des frappes sans précédent sur l'Iran, disant vouloir empêcher Téhéran d'obtenir l'arme nucléaire. En riposte, l'Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu'à la fin des attaques.

« Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

« Nous suivons les actions des États-Unis. Et à tout moment, si nous arrivons à la conclusion que les États-Unis sont directement impliqués dans les attaques contre l'Iran, nous commencerons à répondre aux États-Unis », a-t-il prévenu.

Il a également indiqué que l'Iran restait vigilant face aux propos de Donald Trump.

« Nous le prenons en compte dans nos calculs et évaluations », a-t-il dit, affirmant que « si une ligne rouge est franchie, il y aura une réponse ».

Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire. 

L'Iran, qui dément toute intention de fabriquer l'arme nucléaire, a déclaré qu'il riposterait à ce qu'il considère comme une « guerre » lancée par Israël, qu'il accuse d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.

« L'Iran va répondre. L'Iran est déterminé à répondre aux attaques d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, ajoutant que « nous répondons très sérieusement et fermement, et c'est ce que nous faisons maintenant ». 

L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

« Quand vous regardez les positions des différents pays, non seulement ils ne condamnent pas les attaques et l'agression, mais ils essaient aussi de justifier l'agression par des allégations et des excuses infondées. C'est honteux », a-t-il affirmé.

Interrogé sur une possible reprise des négociations, il a indiqué que « pour l'instant, nous n'envisageons aucun scénario, si ce n'est celui de nous défendre ».

Mercredi également, lors de son discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'ambassadeur a mis en garde les soutiens d'Israël.

« Les partisans du régime israélien et les États-Unis en premier lieu devraient savoir que soutenir ce régime signifie soutenir directement les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il dit.


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.