L’investissement du PIF dans Lucid Motors se chiffre à des milliards de dollars

En 2018, le Fonds d’investissement public (PIF) a investi un milliard de dollars dans la compagnie Lucid Motors, alors qu’elle commençait à concevoir des voitures électriques de luxe
En 2018, le Fonds d’investissement public (PIF) a investi un milliard de dollars dans la compagnie Lucid Motors, alors qu’elle commençait à concevoir des voitures électriques de luxe
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Publié le Jeudi 25 février 2021

L’investissement du PIF dans Lucid Motors se chiffre à des milliards de dollars

  • Depuis l’année dernière, les véhicules électriques constituent l’un des grands pôles d’investissement
  • Rawlinson pourrait choisir l’Arabie saoudite comme premier site de production

DUBAÏ : Le Fonds d’investissement public (PIF), la principale institution d’investissement d’Arabie saoudite, a enregistré une augmentation de plusieurs milliards de dollars (1 dollar = 0,82 euro) de la valeur de son investissement dans Lucid Motors, le fabricant californien de véhicules électriques en pleine croissance, en raison de ses dernières transactions.

En 2018, le PIF a investi un milliard de dollars dans Lucid Motors, ce qui lui a conféré une participation majoritaire dans la société californienne alors qu’elle commençait à concevoir des voitures électriques de luxe. Cette participation représente aujourd’hui une valeur nettement plus importante, avec l’introduction du premier modèle, la Lucid Air, dont la livraison est prévue pour cette année.

Dans le cadre d’une opération financière complexe récemment dévoilée aux États-Unis, la compagnie Lucid fusionnera avec une société d’acquisition à vocation (Spac) spécialement conçue pour réaliser l’introduction en Bourse (IPO) d’une compagnie privée et une évaluation sur le marché boursier.

La Spac concernée dans Lucid est la Churchill Capital Corp IV (CCIV) créée par le banquier d’affaires Michael Klein, célèbre pour son activité de conseil en investissement dans le Royaume, notamment pour l’introduction record en Bourse de Saudi Aramco en 2019.

Cette fusion avec la Spac CCIV conférera à Lucid une valeur officielle de 24 milliards de dollars. De son côté, le PIF conservera la majorité des parts dans la nouvelle structure.

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Le Fonds d’investissement public (PIF), la principale institution d’investissement d’Arabie saoudite, a enregistré une augmentation de plusieurs milliards de dollars de la valeur de son investissement dans Lucid Motors. (Fourni)

Le PIF ne fournit pas la ventilation détaillée de la valeur de son investissement, mais les documents présentés dans la transaction de la CCIV indiquent que le montant de cet investissement s’élève à environ 15 milliards de dollars – et qu’elle augmentera probablement de manière significative lorsque commencera la vente des véhicules.

Quelques jours avant l’annonce officielle de l’accord avec Lucid, les actions de la CCIV ont connu une forte volatilité. Toutefois, leur valeur a été largement supérieure au prix auquel le FIP et d’autres grands investisseurs avaient préalablement investi dans la société.

Selon la célèbre chronique Lex du quotidien Financial Times : «Le grand gagnant est le plus gros actionnaire actuel de Lucid, le PIF d’Arabie saoudite».

Peter Rawlinson, le directeur général de Lucid qui a travaillé auparavant pour Tesla, la compagnie de voitures électriques rivale, a déclaré aux journalistes qu’il ne pensait pas que «cette valorisation reflète la qualité de notre technologie».

Depuis l’année dernière, les véhicules électriques constituent l’un des grands pôles d’investissement. En effet, Tesla – le leader de ce marché – affiche une capitalisation boursière de 670 milliards de dollars, supérieure à celle de tous les constructeurs automobiles traditionnels réunis. Cela fait de son fondateur, Elon Musk, l’un des hommes les plus riches du monde.

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Peter Rawlinson, le directeur général de Lucid Motors. (Fourni)

M. Rawlinson ne se laisse pas intimider par la taille ou la réputation de Tesla. L’année dernière, à la veille du lancement du modèle Lucid Air, il avait confié à Arab News : «Nous possédons la meilleure voiture du monde, mais ce qui me réjouit le plus, c’est que nous disposons d’une technologie qui peut déboucher sur des modèles plus abordables pour M. Tout-le-Monde. C’est ce qui va changer la donne.»

En ce qui concerne le PIF, l’investissement dans Lucid témoigne de la pertinence de sa décision de réaliser des prises de participation stratégiques dans des entreprises étrangères. L’année dernière, le fonds a dépensé 10 milliards de dollars dans l’achat d’actions américaines et européennes dont la valeur a chuté après le krach provoqué par la pandémie. Par la suite, il a revendu ces actions lorsque les marchés se sont redressés.

La relation entre le PIF et Lucid est aussi susceptible de générer un avantage industriel. On entend de plus en plus souvent dire que Rawlinson choisira l’Arabie saoudite comme premier site de production et qu’un site à proximité de Djeddah pourrait servir d’usine de fabrication.

«Ils nous font confiance, voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui, et que nous prospérons», dit Rawlinson au sujet du PIF.

L’accord avec la CCIV fournira à Lucid le capital nécessaire pour lancer la production à grande échelle du modèle Air à partir d’une nouvelle usine implantée dans l’Arizona, et pour faire évoluer son projet de création d’un SUV électrique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.