La «Covid longue» doit être une priorité face à la pandémie, exhorte l'OMS

L'OMS Europe a appelé les pays de la zone qu'elle couvre et les institutions européennes à mettre en place «un programme de recherche commun», et souhaite «une stratégie régionale» en la matière.(AFP)
L'OMS Europe a appelé les pays de la zone qu'elle couvre et les institutions européennes à mettre en place «un programme de recherche commun», et souhaite «une stratégie régionale» en la matière.(AFP)
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Publié le Jeudi 25 février 2021

La «Covid longue» doit être une priorité face à la pandémie, exhorte l'OMS

  • Les personnes souffrant de symptômes pendant une longue période «doivent être entendues si nous voulons comprendre les conséquences à long terme et la guérison de la Covid-19»
  • La question de la «Covid long» est «une priorité claire pour l'OMS, et de la plus haute importance. Cela doit l'être pour toutes les autorités sanitaires», a insisté M. Kluge pendant une conférence de presse

COPENHAGUE : Souvent mal compris, la «Covid long» doit être une priorité des autorités sanitaires dans la lutte mondiale contre la pandémie, a exhorté jeudi l'OMS, quelques heures avant un sommet virtuel au cours duquel les pays de l'UE tenteront de faire front commun face à la menace des variants.

Les personnes souffrant de symptômes pendant une longue période «doivent être entendues si nous voulons comprendre les conséquences à long terme et la guérison de la Covid-19», a ainsi estimé Hans Kluge, le directeur de la branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cet appel intervient à un moment où les autorités sanitaires sont notamment focalisées sur les campagnes de vaccination pour tenter de juguler la pandémie et scrutent l'essor de variants britannique et sud-africain qui font planer le spectre de nouvelles flambées des contaminations.

La question de la «Covid long» est «une priorité claire pour l'OMS, et de la plus haute importance. Cela doit l'être pour toutes les autorités sanitaires», a insisté M. Kluge pendant une conférence de presse, déplorant que ces symptômes de long terme se heurtent trop souvent à «de l'incrédulité ou à un manque de compréhension».

Si quelques études commencent à lever un coin du voile, on ne sait toujours pas vraiment pourquoi certains malades atteints de la Covid-19, affichent ensuite pendant des mois des symptômes comme une fatigue extrême, des difficultés respiratoires et des troubles neurologiques et cardiaques parfois très sévères.

L'OMS Europe a appelé les pays de la zone qu'elle couvre et les institutions européennes à mettre en place «un programme de recherche commun», et souhaite «une stratégie régionale» en la matière.

Vaccins de deuxième génération

En attendant, les dirigeants de l'Union européenne devaient se réunir jeudi après-midi en sommet virtuel pour tenter d'afficher une stratégie commune face à la menace des variants du coronavirus, en dépit de restrictions à la circulation non coordonnées et de vives divergences sur le futur «passeport vaccinal».

Les Européens veulent notamment être parés au cas où de nouveaux vaccins, de deuxième génération, seraient rendus nécessaires par les mutations du virus : Bruxelles a déjà promis un feu vert réglementaire accéléré.

L'alliance Pfizer/BioNTech a annoncé jeudi qu'elle allait tester l'efficacité d'une troisième dose de son vaccin contre la Covid face aux variants. La veille, la société américaine de biotechnologie Moderna avait fait savoir qu'une version modifiée de son vaccin, spécifiquement mise au point contre le variant sud-africain, était prête pour les essais cliniques.

Le même jour, les autorités américaines avaient de leur côté confirmé l'efficacité du remède unidose de Johnson & Johnson, y compris contre des variants circulant en Afrique du Sud et au Brésil, sur la base des données des essais cliniques.

Nouvelles restrictions

Pour endiguer une hausse du nombre des cas de Covid-19 sur tout ou partie de leur territoire, plusieurs pays continuent aussi d'annoncer des restrictions. La Finlande va ainsi fortement durcir les mesures en vigueur et fermer notamment ses bars et ses restaurants pendant trois semaines à compter du 8 mars.

La France va de son côté demander des tests PCR négatifs de moins de 72 heures à compter de lundi prochain pour les déplacements non professionnels de frontaliers entre l'Allemagne et le département de la Moselle, l'un des plus touchés par la pandémie.

Et le match de rugby du Tournoi des six nations opposant la France à l'Ecosse, prévu pour dimanche, a dû être reporté après la détection jeudi d'un nouveau cas positif à la Covid-19 dans les rangs français, déjà décimés par le coronavirus.

En Italie, le match du Championnat prévu pour vendredi soir entre le Torino et Sassuolo a lui aussi été reporté en raison de cas groupés de cette maladie dans le club turinois.

La Chine a par ailleurs démenti jeudi avoir infligé un dépistage anal de la Covid-19 à des diplomates des Etats-Unis, dans l'espoir de désamorcer une polémique naissante entre les deux puissances.

Selon des médias américains, des employés du département d'Etat en poste sur le territoire chinois se sont plaints d'avoir subi «par erreur» un dépistage rectal, jugé plus fiable que les méthodes traditionnelles, alors qu’ils en sont en principe exemptés.

 

 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com