Le nouveau chef d’Al-Qaïda, «un atout potentiel pour Téhéran»

Saif Al-Adel, l'un des membres les plus hauts placés d'Al-Qaïda, est pressenti pour succéder à Ayman Zawahiri. Ce dernier n'a pas été vu depuis des années, et serait mort selon les rumeurs. (Photos, FBI/Wikimedia Commons)
Saif Al-Adel, l'un des membres les plus hauts placés d'Al-Qaïda, est pressenti pour succéder à Ayman Zawahiri. Ce dernier n'a pas été vu depuis des années, et serait mort selon les rumeurs. (Photos, FBI/Wikimedia Commons)
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Publié le Vendredi 26 février 2021

Le nouveau chef d’Al-Qaïda, «un atout potentiel pour Téhéran»

  • Al-Adel aurait été impliqué dans la bataille de 1993 décrite dans le film «Black Hawk Down» dans la capitale somalienne Mogadiscio
  • La JNIM «s’active librement sur une vaste zone au Sahel, et mène régulièrement des attaques»

LONDRES: Un ancien général de l'armée égyptienne pourrait devenir le nouveau chef d'Al-Qaïda. Sa présence en Iran et sa valeur potentielle de pion dans les négociations américano-iraniennes signifient cependant que sa vaste expérience militaire et terroriste empêcheraient une résurgence du groupe semblable à celle de l'ère 9/11, selon un expert.

Saif Al-Adel, l'un des membres les plus hauts placés d'Al-Qaïda, est pressenti pour succéder à Ayman Zawahiri. Ce dernier n'a pas été vu depuis des années, et serait mort selon les rumeurs.

Al-Adel est un terroriste actif depuis plus de 30 ans. Washington a mis en place une prime de 7,5 millions de dollars sur sa tête pour son rôle dans les attentats à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998, et qui ont fait 224 morts.

Al-Adel aurait été impliqué dans la bataille de 1993 décrite dans le film «Black Hawk Down» dans la capitale somalienne Mogadiscio, en plus de jouer un rôle décisif dans la mise en place du réseau derrière les attentats du 11 septembre à New York.

Philip Riding, analyste principal pour le Moyen-Orient et l’Afrique au sein de la firme de renseignement Sibylline, explique à Arab News que, si la réputation d’Al-Adel en tant que leader qualifié et stratège militaire reste préoccupante, le fait qu’il soit isolé en Iran risque d’entraver ses capacités de leadership.

«Quelle que soit l'expérience militaire considérable d'Al-Adel - en tant qu'ancien général égyptien - son retranchement en Iran et sa capacité à communiquer avec les membres de son organisation dispersés à travers le monde sont bien plus pertinents», a-t-il révélé.

«Saif Al-Adel est l'un des nombreux leaders de haut rang d'Al-Qaïda en Iran. Al-Adel y était auparavant assigné à résidence, mais ces dernières années, il s'est clairement vu accorder une plus grande liberté, dont notamment la possibilité de voyager à l'étranger».

Riding a poursuivi: «Al-Adel est un atout potentiellement précieux pour les Iraniens, et ils ne voudront certainement pas le voir partir définitivement. Des hommes comme Al-Adel et la liberté qui leur est accordée sont une monnaie d'échange utile pour Téhéran dans ses négociations avec l'administration Biden.

«De plus, bien qu'ils puissent devenir des pions dans la confrontation américano-iranienne, Al-Adel et les autres leaders d'Al-Qaïda en Iran ont peu de bases d'opérations alternatives», ajoute-t-il, «… ces contraintes limiteront sans doute la capacité d'Al-Adel à mettre en œuvre une stratégie cohérente».

Cependant, Riding avertit qu'Al-Qaïda, malgré l’isolement de son chef, constitue toujours une menace pour la sécurité mondiale.

Il estime toutefois que le groupe «va essayer probablement de continuer à radicaliser des individus ou des petits groupes en Europe, mais il n'y a guère de raisons de penser qu'il réussira mieux maintenant qu'au cours des cinq à dix dernières années».

Les forces de sécurité européennes sont devenues plus habiles à contrecarrer les types d'attaques qu'Al-Qaïda cherche à mener, a confié Riding, et d'autres endroits peuvent ne pas être aussi efficaces.

Al-Qaïda «souhaitera peut-être concentrer ses efforts là où ses alliés locaux ont connu le plus de succès ces dernières années».

L’expert pointe du doigt la région du Sahel, en particulier le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont souffert aux mains de l'allié d'Al-Qaïda Jama'at Nasr Al-Islam wa-l'Muslimin (JNIM) pendant des années, comme une zone d'expansion potentielle pour Al-Adel d’Al-Qaïda.

Riding précise que la JNIM «s’active librement sur une vaste zone au Sahel, et mène régulièrement des attaques».

Il avertit: «Si Al-Adel était suffisamment intelligent et influent, et disposé à le faire, il pourrait éventuellement pousser la JNIM à lancer des attaques contre des cibles occidentales au Sahel».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.


Une délégation de l'UNESCO visite le géoparc de Riyad Nord après son inscription au réseau mondial

La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
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  • Selon un responsable de l'UNESCO, la destination met en valeur la diversité naturelle et culturelle du Royaume.
  • En avril, l'UNESCO a inscrit le géoparc de Riyad Nord et Salma à son réseau mondial de géoparcs.

RIYAD : Lidia Brito, la sous-directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, a visité dimanche le Géoparc de Riyad Nord, faisant l'éloge de cette destination qui préserve à la fois la nature et l'histoire.

En avril, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné le Géoparc de Riyad Nord dans le cadre de son Réseau mondial des géoparcs, qui vise à protéger les sites du patrimoine géologique et à promouvoir le développement durable.

Hussam Zuhair Al-Turki, directeur de l'Initiative saoudienne pour les géoparcs, et Hamoud Alnughaymishi, directeur du secteur des sciences à la Commission nationale saoudienne pour l'éducation, la culture et les sciences, ont accompagné Mme Brito lors de sa visite. 

Ils ont exploré les principales caractéristiques géologiques du géoparc de Riyad Nord, telles que la grotte d'Abu Shaddad et la falaise du bord du monde. Ils se sont également arrêtés pour explorer le village de Ghamra, connu pour ses parcours d'aventure dans la banlieue de Riyad.

M. Brito a déclaré que le géoparc de Riyad Nord mettait en valeur la diversité naturelle et culturelle de l'Arabie saoudite et qu'il renforcerait l'écotourisme dans le royaume, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

En avril, l'UNESCO a désigné le géoparc de Riyad Nord et le géoparc de Salma comme faisant partie de son réseau mondial de géoparcs. Le royaume espère inscrire 13 autres sites au réseau de l'UNESCO, a ajouté la SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Gaza: le plan israélien de distribution d'aide «contraire aux principes humanitaires» selon une ONG norvégienne

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  • Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés
  • Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages

OSLO: Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré lundi à l'AFP le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a dit Jan Egeland à l'AFP.

"Les agences des Nations unies et tous les autres groupes humanitaires internationaux ont dit non à cette idée émanant du cabinet israélien et de l'armée israélienne", a-t-il ajouté.

Le cabinet de sécurité israélien estime qu'il y a "actuellement suffisamment de nourriture" dans la bande de Gaza et a consenti à la "possibilité d'une distribution humanitaire" si cela venait à être "nécessaire", a indiqué lundi une source officielle israélienne.

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages.

Selon le responsable de l'ONG norvégienne, le gouvernement israélien "veut militariser, manipuler et politiser l'aide en ne l'autorisant que dans quelques centres dans le sud, un système où les gens seront contrôlés et où il sera impossible d'agir".

Cela "obligera les gens à se déplacer pour obtenir de l'aide, ce qui prolongera la famine parmi la population civile. Nous ne prendrons donc pas part à cela", a ajouté M. Egeland.

"Si l'une des parties tente de contrôler, de manipuler et de rationner l'aide destinée aux civils de l'autre camp, cela va à l'encontre de toutes nos valeurs", a-t-il encore ajouté.

De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), a souligné que le "plan qui nous est présenté signifie que de vastes zones de Gaza (...) resteront privées d'approvisionnement".

Les organisations d'aide internationale, de même que les Palestiniens de Gaza, témoignent depuis des semaines d'une situation humanitaire dramatique, notamment en raisons des pénuries de biens de première nécessité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a annoncé le 25 avril y avoir "épuisé tous ses stocks".