L'Instagrammer qui récompense les actes de gentillesse au Liban

The World Sucks (TWS) - une chaîne de vidéo sociale libanaise consacrée à la documentation des actes de gentillesse - a été créée il y a un peu plus d'un an. (Capture d'écran: YouTube)
The World Sucks (TWS) - une chaîne de vidéo sociale libanaise consacrée à la documentation des actes de gentillesse - a été créée il y a un peu plus d'un an. (Capture d'écran: YouTube)
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Publié le Vendredi 26 février 2021

L'Instagrammer qui récompense les actes de gentillesse au Liban

  • Bien qu’ils soient tous confrontés à des fermetures et à une perte d'activité importante dans les semaines à venir, chacun d'eux s’est exécuté avec gaieté de cœur
  • Les chauffeurs de taxi et les restaurateurs sont stupéfaits lorsque leurs petits gestes de générosité sont immédiatement récompensés en argent liquide

DUBAÏ: Comme le veut le dicton, «les bonnes actions sont toujours récompensées».  Mais grâce à un philanthrope de Beyrouth, certaines bonnes actions finissent par être non seulement récompensées mais également diffusées.

The World Sucks (TWS), une chaîne de vidéo sociale libanaise dédiée à la documentation des actes de gentillesse, a été créée il y a un peu plus d'un an afin de motiver les bénéficiaires à de passer le relais et à redonner à la communauté.

«Quoi que vous fassiez pour aider, vous ne pourrez jamais résoudre tous les problèmes», a déclaré le fondateur de TWS, qui préfère rester anonyme, à Arab News. « Mais un moyen de se rapprocher de cet objectif est de créer des vidéos dans le but d’inciter les gens à payer pour la nourriture de quelqu'un ou à lui offrir un trajet gratuit».

Dans l'une des premières vidéos de la chaîne, le fondateur supplie les chauffeurs de taxi locaux de le ramener à sa destination gratuitement car il n’a pas d'argent. En récompense de leur gentillesse, les conducteurs qui ont pitié du passager «sans le sou» reçoivent une grosse somme d'argent - et leur agréable surprise est filmée.

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En récompense de leur gentillesse, des chauffeurs de taxi qui ont eu pitié d'un passager «sans le sou» ont reçu une grosse somme d'argent. (Capture d'écran: YouTube)

«C'était vraiment amusant», a-t-il déclaré, se rappelant la montée d'adrénaline de cette première rencontre. « Je n'ai pas pu dormir de la nuit en pensant à ce qui s'était passé».

Les six premières vidéos ont été financées par le fondateur. Mais à mesure que la popularité de la chaîne augmentait, avec au moins 31 600 abonnés d’Instagram et 5 200 abonnés de YouTube, les dons ont rapidement commencé à affluer, permettant à la TWS de devenir plus grand et plus sophistiqué.

«Nous essayons toujours de trouver différentes personnes à surprendre, comme des chauffeurs de taxi, des vendeurs ambulants, ou même des gens au hasard», révèle le fondateur.

«Nous nous sommes ensuite tournés vers les personnes qui travaillent dur, ou qui occupent des emplois en manque de valorisation sociale, car les temps sont devenus vraiment difficiles au Liban avec la situation financière et les périodes de confinement causées par la pandémie du coronavirus».

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Bien que la chaîne ait commencé comme un passe-temps, son créateur, un entrepreneur, affirme qu'il n'a pas l'intention d'arrêter de faire des vidéos. (Capture d'écran: YouTube)

À ce jour, la TWS a publié 43 vidéos, toutes enregistrées l'année dernière. Elle prévoit à présent d'augmenter la production d'une fois par mois à une fois par semaine.

Bien que la chaîne ait commencé comme un passe-temps, son créateur, un entrepreneur, affirme qu'il n'a pas l'intention d'arrêter de faire des vidéos qui ont un grand succès dans toute la région, et même parmi la diaspora libanaise à l’étranger.

«Produire cette émission est très amusant», avoue-il. «Les gens m'envoient toujours des messages pour me remercier et nous rencontrons tellement de gens sympathiques».

Lorsque la chaîne est devenue virale pour la première fois, elle récoltait en moyenne des dons mensuels d'environ 500 dollars. Aujourd'hui, ce montant est passé à 1 886 dollars, offerts par 68 fidèles contributeurs.

En mai 2020, la TWS avait collecté 15 000 dollars auprès de diverses organisations non gouvernementales pour aider les sans-abris.

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Lorsque la chaîne est devenue virale pour la première fois, elle récoltait en moyenne des dons mensuels d'environ 500 dollars. Aujourd'hui, ce montant est passé à 1 886 dollars, offerts par 68 fidèles contributeurs. (Photo, AFP/Archives)

«Les vidéos ne sont pas faites pour aider quelqu'un en particulier, mais pour rappeler aux gens qu'il y a des gens comme ceux-ci dans chaque village et dans chaque région», a signalé le fondateur. «Descendez dans la rue et payez-les directement - c'est ça la beauté de la chose».

Au fur et à mesure que le message se répandait sur la philanthropie de TWS, les ONG locales ont commencé à en bénéficier. À titre d’exemple, Beit El-Baraka, une organisation caritative qui prend soin des personnes âgées, a reçu des dons d’une valeur de 5 000 dollars après avoir republié l’une des vidéos de la TWS.

«Ils sont tellement éthiques qu'ils voulaient nous donner cet argent, mais nous leur avons demandé de le dépenser eux-mêmes», a indiqué le fondateur de la chaîne.

«Les gens au Liban sont intrinsèquement bons. Ils le méritent parce qu'ils travaillent dur. Les gens pensent que 2020 a été une année difficile, mais au Liban, nous aurions aimé avoir la même année que d'autres ont eu. Cela n’est pas seulement lié à ce qui se passe au Liban, mais c’est un moyen de redonner à la communauté».

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En mai 2020, TWS avait collecté 15 000 dollars auprès de diverses organisations non gouvernementales pour aider les sans-abris. (Photo, AFP / Archives)

Pour la TWS, les imitateurs sont les bienvenus. L'équipe responsable de la TWS souhaite déclencher une réaction en chaîne de gentillesse, la logique étant que donner de l'argent à quelqu'un dans le besoin est une solution à court terme, tandis que proposer à quelqu'un un service gratuit pourrait changer sa vie à jamais.

Après avoir récompensé les gentils chauffeurs de taxi de Beyrouth, la chaîne a commencé à s'intéresser aux restaurants locaux. Se faisant passer pour un mendiant affamé, le fondateur de la chaîne a demandé à un restaurant local de la nourriture gratuite. Il a avoué que c'était l'une des choses les plus difficiles qu'il ait jamais eu à faire.

L’action désintéressée du propriétaire de restaurant a rapidement porté ses fruits lorsque l’équipe de la TWS est revenue le lendemain pour acheter la totalité du stock de son restaurant.

De plus, la publicité générée par la page Instagram de la TWS a conduit à un flot de nouveaux clients pour le restaurant. «C'est une bonne personne qui mérite de grandir», a signalé le fondateur de la chaîne.

La pandémie de la Covid-19 a rendu encore plus difficile une situation déjà désespérée pour des millions de Libanais. Et juste au moment où ils pensaient que les choses étaient au plus bas, l'explosion du port de Beyrouth le 4 août a entièrement rasé tout un quartier de la ville.

Trois jours avant que le gouvernement libanais ordonne des mesures de confinement pour freiner la propagation de la Covid-19, le fondateur de la chaîne mène une expérience. Il accoste dix chauffeurs de taxi pour un trajet gratuit et dix boulangeries pour de la nourriture gratuite. Et bien qu’ils soient tous confrontés à des fermetures et à une perte d'activité importante dans les semaines à venir, chacun d'eux s’est exécuté avec gaieté de cœur.

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La pandémie de la Covid-19 a rendu encore plus difficile une situation accablante pour des millions de Libanais. Et juste au moment où ils pensaient que les choses étaient au plus bas, l'explosion du port de Beyrouth le 4 août a entièrement rasé tout un pan de la ville (Photo, AFP/Archives)

«C'était incroyable de voir qu'avant le confinement, en pleine crise, les gens sont vraiment là les uns pour les autres, surtout après l'explosion», a-t-il déclaré à Arab News.

«Le Liban mérite votre aide. Les gens ici sont de bonnes personnes. Peut-être que dans la plupart des pays du monde, les gens n'offriront pas de biens ou de services gratuits, mais ce qui fait la beauté du Liban est cette générosité exemplaire».

La plupart des dons sont virés en dollars de l'étranger, pour garantir qu'aucune valeur ne soit perdue lors de la conversion en livres libanaises, car la monnaie locale est tombée en chute libre l'année dernière. Les donateurs mensuels gagnent le titre de «mécène», tandis que ceux qui souhaitent contribuer depuis le Liban lui-même sont invités à créer leurs propres projets communautaires.

Pour d'autres, regarder, «aimer» et souscrire à cette bonne cause suffit à faire passer la bonne parole. Pour ses bénéficiaires, le geste est bien plus qu'un divertissement en ligne moralement sain - c'est une vraie bénédiction.

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Un jeune libanais agite le drapeau du pays devant des pneus incendiés qui bloquent l'autoroute Beyrouth-Tripoli dans la ville côtière de Ghazir, au nord de la ville portuaire de Jounieh, lors de manifestations antigouvernementales qui se poursuivent à travers le Liban le 13 novembre 2019 (Photo, AFP/Archives)

«L’élément de surprise fait une telle différence dans la vie ou la journée de quelqu'un et parfois les gens vivent un changement énorme dans leur vie après cela», a souligné le fondateur. «Les surprendre en leur donnant de l'argent en fait une expérience inoubliable pour eux», affirme-t-il.

L’élément de surprise est l’une des principales raisons pour lesquelles le fondateur de la chaîne souhaite rester anonyme. S'il devient reconnaissable, les personnes que la TWS essaie d'aider ne seront pas si facilement dupées, ce qui gâche toute la magie de la mission.

Il préfère aussi garder l’anonymat pour maintenir la neutralité, dans une société divisée selon des principes confessionnels où même le nom d’une personne peut révéler son origine religieuse ou politique. «Il n'y a pas de place pour la politique ni pour le gain sur cette page», promet le fondateur de la chaine.

Mais par-dessus tout, l’anonymat est un acte d’humilité dans une culture où «montrer» sa charité est mal vu.

«Mon unique objectif est de redonner à l'humanité», a-t-il confessé.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Twitter: @CalineMalek


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.