Le PDG de la Commission saoudienne de la mode dévoile ses projets pour l'avenir

Burak Cakmak avait été nommé à la tête de la Commission de la mode en Arabie saoudite. (Photo, Getty Images).
Burak Cakmak avait été nommé à la tête de la Commission de la mode en Arabie saoudite. (Photo, Getty Images).
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Le PDG de la Commission saoudienne de la mode dévoile ses projets pour l'avenir

  • «L'Arabie saoudite possède tous les éléments essentiels pour établir aujourd'hui une industrie de la mode prospère» a expliqué Cakmak
  • «L'un de mes principaux domaines d'intervention est d'identifier les opportunités pour le Royaume de créer des solutions de mode innovantes, axées sur la technologie, durables et en accord avec les attentes du consommateur mondial du 21e siècle»

DUBAI: La semaine dernière, le ministère de la Culture d’Arabie saoudite a annoncé que Burak Cakmak avait été nommé à la tête de la Commission de la mode du Royaume, l’un des 11 organes relevant du ministère de la Culture, afin de contribuer au développement de l’industrie de la mode en plein essor dans le pays.

« J'ai été honoré d'avoir la chance de rejoindre l'équipe de la Commission de la mode dans le but de diriger la mise en œuvre d'une stratégie ambitieuse visant à instaurer une industrie de la mode robuste en Arabie saoudite », a déclaré Cakmak, ancien doyen de la mode à l’École de design Parsons de New York, à Arab News.

« L'Arabie saoudite possède tous les éléments essentiels pour établir aujourd'hui une industrie de la mode prospère. Avec des traditions et un héritage à inspirer, sa communauté créative désireuse de mettre en œuvre de nouvelles entreprises et une jeune population soucieuse de la mode et engagée dans le commerce de détail et les médias sociaux relatifs à la mode. L'Arabie saoudite est bien placée pour devenir un influenceur déterminant dans la région et dans le monde », a ajouté Cakmak.

Dans son nouveau rôle de PDG de la Commission de la mode, Cakmak sera responsable d'une série de tâches, en particulier le soutien et l'autonomisation des talents, des professionnels et des entrepreneurs de l'industrie de la mode locale, le développement et la réglementation du secteur de la mode ainsi que la stimulation des financements et des investissements dans le secteur de la mode.

Des mannequins dans les coulisses du défilé Arwa al Banawi à Fashion Forward en octobre 2017. (Photo, Getty Images).

« L'un de mes principaux domaines d'intervention est d'identifier les opportunités pour le Royaume de créer des solutions de mode innovantes, axées sur la technologie, durables et en accord avec les attentes du consommateur mondial du 21e siècle », a souligné Cakmak à propos de certains changements qu'il aimerait entreprendre dans son nouveau rôle.

«Pendant que nous construisons et développons une industrie relativement nouvelle dans le pays, nous devons nous assurer de ne pas répéter les mêmes erreurs de l'Occident du siècle dernier. Cela signifie que nous devons nous concentrer sur la création de nouveaux modèles commerciaux capables de gérer les impacts sociaux et environnementaux, et qui sont transparents et innovants dans la manière dont ils attirent le consommateur ».

En plus de gérer et de développer le secteur de la mode en Arabie saoudite, Cakmak espère également braquer les projecteurs sur la scène de la mode en plein essor du Royaume d’une manière positive.

« Pour le moment, le reste du monde n’est pas suffisamment informé de la créativité du Royaume», a-t-il signalé. « La richesse du patrimoine et de l’artisanat du pays, ainsi que ses créateurs, avec une approche à la fois traditionnelle et moderne de la mode saoudienne, est un excellent point de départ pour nous permettre de commencer à façonner les perceptions autour de l’industrie créative saoudienne ».

Au cours des deux dernières années seulement, l'Arabie saoudite a déployé une série de changements liés à sa Vision 2030, un plan qui se concentre sur la modernisation de la culture saoudienne, la diversification de son économie hors pétrole, l'attrait de nouveaux investissements mondiaux et le soutien aux petites entreprises locales. L’un des domaines qui fait preuve d’un réel potentiel est le secteur de la mode du royaume.

« Les initiatives récentes dans le secteur du tourisme et un accent plus profond sur la diversification des secteurs économiques locaux ont été certes un excellent catalyseur pour stimuler l'industrie de la mode », a expliqué Cakmak.

Au cours des deux dernières années, le Royaume a organisé sa toute première semaine de la mode à Riyad en 2018, le Conseil de la mode arabe installée à Dubaï a ouvert un bureau à Riyad et les créateurs de mode saoudiens sont plus reconnus que jamais, préparant le terrain pour une développer une véritable industrie de la mode florissante.

Jory Al Maiman et Lujain portant la veste brodée Hindamme (Photo, Ekleel Al Fares).

« La marque de Mohammed Khoja, Hindamme (élégance), a produit une veste brodée des mots « 24 juin 2018 » - la date à laquelle les femmes saoudiennes ont commencé à conduire, qui a été acquise par le Victoria & Albert Museum de Londres dans le cadre de leur collection de mode permanente. Pendant ce temps-là, à la fin de l'année dernière, la marque des sœurs saoudiennes - Sarah et Siham Albinali - Lurline, a été déclarée deuxième vice-championne du Prix de la Mode d’Arabie chez Vogue. Et l'une des créations de Mohammed Ashi a été portée sur le tapis rouge par la réalisatrice et scénariste nominée aux Oscars Ava DuVernay aux Oscars en 2017 », a rappelé Cakmak, soulignant certaines des nombreuses réalisations couronnées de succès du royaume.

Mais malgré l'intérêt et le soutien croissants d'événements tels que la Semaine de la mode arabe, de nombreuses marques sont aux prises avec un manque d'accès aux capitaux et aux ressources nécessaires dans un écosystème de la mode fonctionnel. Cakmak espère changer tout cela dans son nouveau rôle.

« Une marque ne peut réussir que si elle est capable d'associer créativité et stratégie commerciale solide », a-t-il expliqué. « Je travaille en étroite collaboration avec l'équipe de la Commission de la mode et le ministère de la Culture afin de m'assurer que nous créons la bonne fondation pour développer l’industrie. Nous voulons avant tout soutenir les entrepreneurs de la mode avec les bons cadres réglementaires pertinents pour l'industrie de la mode. Pendant que nous évaluons l'écosystème de la mode local, nous identifions des domaines pour de nouvelles opportunités d'emploi et des entreprises de mode qui peuvent être créées localement en vue de soutenir une industrie de la mode en pleine croissance en Arabie saoudite ».

Cakmak a obtenu une licence à l’Université technique du Moyen-Orient en Turquie en 1997.

Sa carrière dans l’industrie de la mode a débuté en 2000, en tant que directeur principal de la responsabilité sociale chez Gap Inc. Après huit ans, il a déménagé à Londres où il a été embauché par le conglomérat européen Kering pour diriger les stratégies de développement durable pour les marques du groupe de luxe - notamment Gucci, Saint Laurent et Balenciaga - en tant que premier directeur de la durabilité d'entreprise.

En janvier, le créateur saoudien Ahmed Alwohaibi a organisé le tout premier défilé de mode indépendant du royaume à Riyad (Photo, fournie).

Il a été nommé doyen de la mode à l’école de design Parsons en 2016, où il s'est donné pour mission d'éduquer la prochaine génération de créateurs de mode sur l'importance de la responsabilité environnementale et sociale.

Du haut de ses 15 ans d'expérience dans le développement durable, Cakmak désire faire de ce sujet une priorité dans son nouveau rôle au royaume.

« En tant que Commission de la mode, nous souhaitons apporter les derniers outils de mesure   et de l’évaluation de l'impact sur le développement durable aux marques locales et partager nos connaissances sur la manière de créer des modèles commerciaux plus durables pour l'industrie de la mode », a-t-il souligné.

La marque « Fabriqué en Arabie Saoudite » sera un objectif clé pour créer des chaînes d'approvisionnement courtes où nous pouvons encourager la production à la demande et la personnalisation de masse afin de minimiser les retours et les stocks restants de l'industrie », a-t- il a ajouté en invoquant sa stratégie visant à minimiser l'impact de la chaîne d'approvisionnement de la mode dans le Royaume.

Quant à ses objectifs à long terme pour le secteur de la mode en Arabie Saoudite, Cakmak veut simplement placer le pays comme un acteur primordial de l'industrie mondiale de la mode.

« En collaboration avec l'équipe de la Commission de la mode, le ministère de la Culture et toutes les autres institutions gouvernementales concernées, j'espère mettre en place des incitations et des fondements pour atteindre cet objectif », a-t-il confié.

« J'ai travaillé avec des firmes de mode du monde entier et j'ai une bonne compréhension des opportunités et des défis auxquels elles sont confrontées. J'ai également une bonne idée des derniers développements dans l'industrie et j'ai accès à un réseau mondial d'experts dans lesquels nous pouvons puiser pour façonner l'avenir de la mode dans le Royaume.  Je suis vraiment ravi d'être un instigateur qui peut apporter un changement aussi positif au Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Imaan Hammam brille en demoiselle d'honneur

 Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
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  • Imaan Hammam assiste au mariage de sa meilleure amie et mannequin Cindy Bruna
  • Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux

DUBAI : Le mannequin Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue mannequin Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris.

Mme Bruna, mannequin franco-congolais connu pour son travail avec Victoria's Secret et de grandes maisons de couture, s'est mariée lors d'une célébration privée à laquelle ont assisté des amis proches et des membres de sa famille. Elle portait une robe personnalisée du créateur libanais Elie Saab.
Hammam faisait partie du cortège nuptial en tant que demoiselle d'honneur de Bruna. Le mannequin néerlando-maroco-égyptien portait une longue robe rouge bordeaux sans manches.

La robe a été associée à des gants longueur coude assortis dans la même teinte rouge foncé, créant un look coordonné et frappant qui se distinguait tout en étant conforme à l'événement formel.

Sur Instagram, elle a posté des images avec la légende : "Week-end très spécial pour célébrer ma sœur et Blondy. La plus belle des mariées ... vraiment. Mon cœur est tellement plein. Nous avons dansé, nous avons ri et nous avons aimé chaque moment".

La robe, longue comme le sol, présentait des lignes épurées et une coupe aérodynamique, permettant à la riche couleur d'occuper le devant de la scène. Hammam a opté pour un style minimal, laissant la robe et les gants faire le plus gros du travail.

Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux.

Hammam est l'un des mannequins les plus demandés de l'industrie. Elle a été repérée à la gare centrale d'Amsterdam avant de faire ses débuts sur les podiums en 2013 en participant au défilé de couture de Jean Paul Gaultier.

Hammam a défilé pour Burberry, Fendi, Prada, Bottega Veneta, Marc Jacobs, Moschino, Balenciaga et Carolina Herrera. Il a également participé à des campagnes internationales, notamment pour DKNY, Celine, Chanel, Versace, Givenchy, Giorgio Armani et Tiffany & Co.

Au début de cette année, elle a lancé Ayni, une plateforme d'archivage dédiée à la préservation et à la célébration de l'expression artistique arabe de son point de vue.

"Pour moi, cela a toujours été bien plus profond que la simple mode. Il s'agit de rester connectée à mes racines, de raconter des histoires qui me touchent et de mettre en lumière les voix qui ont besoin d'être entendues."

Elle a ajouté qu'elle espérait qu'Ayni dépasserait sa vision personnelle pour devenir une "véritable communauté".


Dans le «Paris du Moyen-Orient», le deuil de Brigitte Bardot côtoie les souvenirs d'une époque dorée

 Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
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  • La visite de Bardot en 1967 a coïncidé avec l'apogée culturelle du Liban
  • Le pays est considéré comme le centre du style mondial et de la sophistication

DUBAI, BEYROUTH : La mort de la légende du cinéma français Brigitte Bardot à l'âge de 91 ans a attiré l'attention sur l'une des icônes culturelles les plus captivantes du XXe siècle et sur un moment remarquable, quoique bref, où sa célébrité a coïncidé avec l'âge d'or du Liban.

En mars 1967, Bardot arrive à Beyrouth pour une visite de quatre jours qui placera brièvement la légende de l'écran français au cœur d'un haut lieu du glamour et de la modernité au Moyen-Orient.
À l'époque, Beyrouth était célébrée comme le "Paris du Moyen-Orient", connue pour ses hôtels luxueux, sa vie nocturne animée et son mélange cosmopolite de cultures.

Mimi Raad, une célèbre consultante libanaise en image qui dirige le département image de la chaîne MBC1, a déclaré à Arab News : "Les années 60 étaient considérées comme l'âge d'or de Beyrouth. Les femmes libanaises, connues à l'époque comme les plus avant-gardistes et les plus élégantes du Moyen-Orient, étaient fascinées par le style emblématique de Brigitte Bardot ainsi que par son insouciance et sa liberté. La haute société libanaise s'inspirait du glamour européen et Brigitte Bardot représentait ce souffle de nouveauté dans le style et l'attitude".

"Ses visites au Liban ont renforcé l'image du Liban en tant que destination méditerranéenne glamour, souvent comparée à Saint-Tropez, renforçant la réputation de Beyrouth en tant que centre cosmopolite et destination de vacances à la mode qui reflétait les endroits les plus chics d'Europe à l'époque.

De son côté, Hadia Sinno, consultante libanaise en matière de style, a parlé à Arab News de l'admiration qu'elle voue depuis toujours à Bardot. "Depuis mon plus jeune âge, Brigitte Bardot est une icône que j'admire profondément, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son style sans effort, sa simplicité naturelle et cet art de vivre français incomparable. J'ai toujours été captivée par son look, en particulier par les bandeaux qu'elle portait dans les cheveux et les hauts à épaules découvertes qui la caractérisaient", a-t-elle déclaré.

"Pour nous, Libanais, il y a toujours eu un lien spécial. Nous aimons profondément le style français, et sa visite au Liban reste un événement légendaire qui a jeté un pont entre nos deux cultures. Au-delà du grand écran, elle est devenue une force de la nature, en prenant la tête du mouvement anti-fourrure qui a choqué le monde et l'industrie de la mode.

"Avec ses jupes fluides, ses cheveux en désordre et son assurance enjouée, elle ne s'est pas contentée de porter des vêtements, elle a défini une époque. Une véritable icône.

"Et même si nous n'avions pas beaucoup entendu parler d'elle ces dernières années, c'est avec une profonde tristesse que nous avons appris son décès.


Le romancier Hassan Daoud a déclaré à Arab News : "À l'époque, Beyrouth grouillait de vie artistique et culturelle, et certains des plus anciens restaurants de la ville affichent encore les photos des célèbres artistes français et américains qui les fréquentaient".

M. Daoud a raconté l'histoire d'un ami qui travaillait à l'époque à la Direction générale de la sécurité. Il raconte que lorsque Bardot est arrivée à Beyrouth par bateau et qu'elle a dû être transférée dans un petit bateau pour atteindre la côte, il l'a aidée en lui tenant la main. Il ne s'est pas lavé les mains de la journée pour garder la sensation de sa main contre la sienne.

Bardot séjourna au célèbre hôtel cinq étoiles Phoenicia, où des célébrités internationales se prélassaient au bord de la piscine et côtoyaient les élites de la jet-set. Les paparazzis l'ont photographiée au bord de la piscine, en mode célébrités détendues, emblématique à la fois de son attrait mondial et de la scène vibrante de Beyrouth.

Pendant son court séjour, l'actrice s'est promenée dans le vieux souk de Beyrouth, le marché animé qui était à l'époque une fusion de marchands vendant des bijoux, des montres et des produits de luxe.

Elle a visité Assaad Georges Daou, un bijoutier célèbre pour avoir créé des pièces pour la royauté et les stars de cinéma, ce qui témoigne de la réputation de Beyrouth en tant que centre de la mode et du style dans la région.

Mme Bardot s'est également aventurée au-delà de la capitale pour se rendre à Byblos, une ancienne ville portuaire phénicienne qui offre des vues étincelantes sur la mer et des ruines historiques.

Elle y a flâné dans le port pittoresque et le vieux souk, dégusté des fruits de mer locaux et profité des loisirs en bord de mer qui reflétaient l'allure méditerranéenne décontractée qu'elle incarnait à l'écran.

Son départ du Liban s'inscrivait dans le cadre d'une croisière en Méditerranée. Selon certains témoignages, le voyage a été interrompu par des problèmes mécaniques qui ont bloqué le navire brièvement en mer.

Le chercheur et écrivain Walid Nuwayhid, spécialisé en philosophie et en histoire, a évoqué cette époque où Beyrouth était un pôle d'attraction pour les acteurs, les artistes et les intellectuels de diverses nationalités.  

"Ils venaient se détendre sur ses célèbres plages, dont la piscine Saint-Georges et les piscines du quartier Ramlet Al-Bayda, qui ont disparu avec le déclenchement de la guerre civile dans les années 1970.

Nuwayhid ajoute : "Des artistes célèbres, dont Johnny Hallyday, fréquentaient les hôtels Phoenicia et Vendome, ainsi que la rue Zaytouna, qui regorgeait de bars et de lieux de vie nocturne animés. Ils fréquentaient également le Casino du Liban, le seul casino du Moyen-Orient à l'époque."

"Le Liban était un lieu de tournage de films étrangers et accueillait le Festival international du film de Beyrouth. Malgré les ressources limitées du Liban, le festival occupait une place importante sur la scène artistique mondiale", a-t-il ajouté.

L'aéroport de Beyrouth était à l'époque la seule grande porte d'entrée entre l'Europe et l'Asie. Il n'y avait pas d'aéroport à Dubaï et l'Égypte était en cours de nationalisation socialiste, ce qui a provoqué l'exode des communautés étrangères vers le Liban ou vers l'Europe. Le Liban était le seul refuge en raison de son ouverture et de la liberté dont il jouissait. Les générations qui nous ont précédés connaissaient l'importance de ce pays, ils ont donc construit une économie basée sur la fourniture de services qui répondent aux besoins, une économie basée sur l'aéroport, le port, l'imprimerie, l'hôpital, l'école, le café, qui tous fournissaient des services à la région et à ses environs, ils ont donc quitté Alexandrie et sont venus à Beyrouth".

Bardot est devenue une star mondiale après avoir joué dans "Et Dieu créa la femme" en 1956. Elle a joué dans une cinquantaine d'autres films avant de prendre sa retraite en 1973.

Bardot a ensuite consacré plus de quatre décennies à la protection des animaux, une mission qui a trouvé un écho auprès des groupes de protection des animaux dans le monde entier, y compris au Liban.

L'association Beirut for the Ethical Treatment of Animals a publié sur les réseaux sociaux un hommage sincère, saluant sa mort avec une "immense tristesse" et soulignant son "engagement inébranlable" dans leur mission.

"Aujourd'hui, nous disons au revoir à Brigitte Bardot - une âme légendaire dont l'amour pour les animaux a transformé d'innombrables vies. Du grand écran aux premières lignes de la protection animale, elle a consacré plus de quatre décennies à la protection de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", peut-on lire dans le message.

"Grâce à la Fondation Brigitte Bardot, elle a transformé la compassion en action et a inspiré le monde à se préoccuper davantage des animaux, à les aimer plus férocement et à défendre ceux qui n'ont pas de voix.

"Chez BETA, nous exprimons notre profonde gratitude à Brigitte Bardot et à la Fondation Brigitte Bardot pour leur soutien généreux et leur engagement inébranlable.

"Votre gentillesse a renforcé notre mission, a apporté de l'espoir là où il y avait du désespoir, et a aidé à sauver tant de vies précieuses.

La visite de Brigitte Bardot a laissé une image durable du Liban en tant que centre de style international et de sophistication.


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com