XV de France: un cluster qui fait toujours plus question

Le XV de France, l’équipe nationale de rugby décompte plusieurs cas d’infections au coronavirus (Photo, AFP).
Le XV de France, l’équipe nationale de rugby décompte plusieurs cas d’infections au coronavirus (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 01 mars 2021

XV de France: un cluster qui fait toujours plus question

  • Comment un cluster a-t-il émergé au sein du XV de France et qui sont les éventuels responsables ?
  • La ministre déléguée aux Sports a exhorté la Fédération française de rugby (FFR) à assumer ses responsabilités et faire la lumière sur d'éventuelles défaillances

PARIS: Comment un cluster a-t-il émergé au sein du XV de France et qui sont les éventuels responsables ? La ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu a exhorté dimanche la Fédération française de rugby (FFR) à assumer ses responsabilités et faire la lumière sur d'éventuelles défaillances, en attendant la nouvelle date de France-Ecosse.

Qui est le « patient zéro »? 

Seize cas positifs en un peu plus d'une semaine ont provoqué le report du match du Tournoi des six nations France-Ecosse, prévu initialement ce dimanche.

Une question demeure : qui est le premier contaminé ? La FFR plaide la thèse de l'entrée du virus via un joueur de l'équipe de France à sept qui avait participé à des entraînements des quinzistes à Marcoussis (Yvelines) avant le duel en Irlande (15-13) le 14 février. 

Mais le vice-président de la FFR Serge Simon tenait un autre discours lundi dans un entretien à Midi Olympique : « Notre seule certitude est qu'aucun joueur du XV n'a été contaminé par un joueur de France 7, puisque les cas positifs de cette semaine sont des transmissions à l'intérieur du groupe XV de France. » Et d'assurer : « Le patient zéro, on le connaît : c'est notre préparateur physique. »

Si ce dernier était le premier cas de Covid-19 communiqué mardi 16 février, Galthié avait lui aussi été diagnotisqué positif le même jour. Laporte a confirmé dimanche sur France 3 que Galthié, soupçonné d'avoir enfreint le protocole sanitaire, avait quitté la bulle pour assister, masqué, à un match de son fils à Paris. « Je ne vois pas où il y aurait un problème là-dessus », a estimé Laporte en lui réaffirmant son soutien.

« On a envie de comprendre qui a fait renter ce virus et comment il s'est propagé aux autres », a insisté quant à elle Roxana Maracineanu dimanche sur Europe 1. L'enquête interne demandée par la ministre à Laporte, tout en sollicitant le ministre de la Santé, doit permettre de le déterminer. Un rapport de la FFR doit être rendu « mardi », a indiqué Laporte.

Une bulle ou du gruyère ? 

Maracineanu a été claire vendredi sur la chaine L'Equipe : « Une bulle, il faut faire attention à ne pas en sortir (...) Dans le protocole qui nous a été présenté, il y a des conditions très strictes pour les sorties et les retours. Il faut être testé à son retour dans la bulle ». 

Bernard Laporte a reconnu sur RMC Sport vendredi que lui-même et des joueurs « se sont promenés dans la rue » à Rome « avec des masques », avant le match face à l'Italie le 6 février (50-10). « Mais cela ne veut pas dire casser la bulle ça ! », a-t-il estimé. 

Le journal L'Equipe affirme avoir vu des joueurs manger des gaufres dans une rue de la capitale italienne. « Ils ont été retestés en rentrant », a assuré Laporte dimanche.

Les clusters dans d'autres sélections françaises renforcent les soupçons sur des manquements. Durant l'automne, le XV de France féminin n'avait pu jouer son dernier match du Tournoi face à l'Irlande en raison de cas positifs. En janvier, les U20 avaient été touchés lors d'un stage au Portugal. Samedi, la FFR a fait état de deux cas « suspicieux » dans les rangs des septistes féminines. Cas finalement négatifs. 

Des sanctions en cas de manquements ?

« C'est la FFR qui a un pouvoir disciplinaire. J'attends d'elle qu'elle l'exerce. Pour ma part je n'ai fait qu'autoriser la tenue de cette compétition (Tournoi), c'est le seul levier que j'ai, cette autorisation à faire exception aux sportifs professionnels », a expliqué la ministre dimanche. 

« Il faut qu'on montre, quand cela se passe mal, que les gens assument, qu'ils expliquent en toute transparence pourquoi, qu'ils fassent leur mea culpa, et puis derrière qu'on reparte sur des bonnes bases, car la compétition n’est pas encore terminée », a-t-elle ajouté.

Quelle date pour France-Ecosse ?

Pour le manager des Bleus Raphaël Ibanez, « fin mars, ce serait l'idéal, c'est-à-dire une semaine après la fin officielle du Tournoi, le 26, 27 ou 28 mars ». 

Problème : le Top 14 joue. Ce qui induit de nouvelles négociations avec les clubs qui ne seraient pas enchantés par cette perspective. Les discussions entre les parties avant la tournée automnale avaient été tendues et Galthié avait dû chambouler son effectif à mi-parcours, les internationaux ne pouvant alors dépasser trois feuilles de match maximum sur les six rencontres prévues. 

D'autres pistes sont en réflexion comme celle de jouer le mardi 9 mars. Il reviendra au comité des Six nations de trancher.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.