Face au virus en France, l'exécutif joue la carte de la vaccination élargie

Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, à l'Assemblée nationale française à Paris le 2 mars 2021 (Photo, AFP)
Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, à l'Assemblée nationale française à Paris le 2 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 03 mars 2021

Face au virus en France, l'exécutif joue la carte de la vaccination élargie

  • Deux millions et demi de personnes supplémentaires sont éligibles à la vaccination contre la Covid-19, avec l'élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca
  • «Rien que sur le mois de mars, nous comptons proposer une première vaccination à 6 millions de Français», a insisté le ministre de la Santé Olivier Véran

PARIS: Le gouvernement étend au maximum la vaccination contre la Covid-19, toujours sur sa ligne d'éviter un reconfinement national malgré de possibles nouveaux tours de vis en fin de semaine dans les zones où l'épidémie galope.  

Deux millions et demi de personnes supplémentaires deviennent ainsi éligibles, avec l'élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, suite aux résultats encourageants d'études menées en phase d'utilisation en Grande-Bretagne.  

Jusqu'ici réservé aux professionnels de santé et aux deux millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes d'une comorbidité (diabète, hypertension, antécédents de cancer...), ce vaccin va désormais être proposé aux 65-75 ans présentant ces mêmes pathologies. Il avait suscité la méfiance, et 25% seulement des doses reçues ont été à ce jour injectées, selon le ministère de la Santé.  

Cet élargissement a été annoncé lundi soir par le ministre de la Santé Olivier Véran, conformément à un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu public mardi. La HAS a également recommandé que tous les vaccins puissent à l'avenir être administrés par les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes, en plus des médecins, et a étendu la liste des publics considérés comme prioritaires.  

« Rien que sur le mois de mars, nous comptons proposer une première vaccination à 6 millions de Français », a insisté M. Véran, ce qui « fera 9 millions au total depuis le début ».  

« L'enjeu aujourd'hui reste d'accélérer la vaccination, de faire le plus vite possible, en ciblant toujours en priorité les personnes qui ont des facteurs de risques de faire des formes graves », a renchéri mardi la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.  

Lumière  

Une accélération de la campagne de vaccination, très critiquée lors de son lancement fin décembre, sur laquelle l'exécutif mise pour « tenir » «les quatre à six semaines » évoquées lundi par Emmanuel Macron comme horizon d'un éventuel assouplissement.  

Car à l'approche de l'anniversaire du premier confinement général du pays, le gouvernement est conscient que « c'est très difficile aujourd'hui pour les Français » de vivre avec des restrictions à répétition, comme l'a reconnu mardi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en visite à l'hôpital Saint-Louis à Paris.  

« On a une lumière au bout du tunnel avec la vaccination qui va progressivement permettre de protéger les personnes les plus vulnérables vis-à-vis de la maladie et donc, on l'espère, au printemps, d'alléger la pression sur l'hôpital et donc de pouvoir alléger un certain nombre de restrictions. Mais dans l'intervalle, l'important c'est de continuer à tenir, » a-t-il souligné.  

De fait, le nombre de malades en réanimation est repassé lundi au-dessus de la barre des 3 500, niveau similaire à celui de début décembre. Il reste toutefois encore loin du pic de la 2e vague de l'automne (4.900) et, surtout, de la 1ère vague au printemps (7 000). Le total des personnes hospitalisées était de 25 430 lundi.  

Pour gérer cet « équilibre, certes précaire, certes difficile », le gouvernement « poursuit la stratégie de territorialisation, en adaptant au mieux la réponse, » comme l'a rappelé mardi matin le Premier ministre Jean Castex devant les députés LREM, selon des propos rapportés par des participants.  

C'est ce qui motive les confinements localisés le week-end sur tout le littoral des Alpes-Maritimes et dans la communauté urbaine de Dunkerque, touchés par la progression des variants plus contagieux du virus.  

Dans cette dernière agglomération, le taux d'incidence de la Covid-19 continue d'augmenter (plus de 1 000 cas pour 100 000 habitants)  et l'hôpital a du transférer deux premiers patients de réa hors région par hélicoptère.  

Le gouvernement a placé 20 départements, qui couvrent notamment Paris, Lyon et Marseille, sous surveillance accrue, avec la possibilité d'y durcir aussi les restrictions.  

Le traditionnel conseil de défense sanitaire doit se tenir mercredi pour examiner la situation, après des concertations entre représentants de l'Etat et élus locaux en début de semaine.  

Mais d'ores et déjà la maire de Paris Anne Hidalgo a réitéré lundi son opposition à un confinement de la capitale le week-end, prônant au contraire l'accès de la population aux espaces publics.   

Dimanche, les forces de l'ordre ont évacué des promeneurs qui se massaient sur les quais de Seine et d'autres lieux de promenade ou dans des parcs.  

Sur un terrain différent, mais très médiatisé, la Fédération française de rugby (FFR) doit remettre mardi ou mercredi au ministère des Sports ses conclusions sur l'apparition d'un « cluster » au sein du XV de France, entraînant le report du match France-Ecosse du Tournoi des six nations. 


Les Jeux de Paris ont coûté près de six milliards d'euros d'argent public

les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo AFP)
les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo AFP)
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  • La Cour a évalué les dépenses d'organisation à 2,77 milliards d'euros, dont 1,4 milliard pour la sécurité, et les dépenses liées aux infrastructures à 3,19 milliards d'euros.
  • « Cette première estimation prend un intérêt accru dans le contexte de la préparation des JO d'hiver 2030 » qui se tiendront dans les Alpes françaises, a commenté l'institution. 

PARIS : Selon la Cour des comptes, qui a publié une première estimation lundi, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont coûté près de six milliards d'euros d'argent public, dont une grande part a été dédiée à la sécurité de cet événement hors normes.

La Cour a évalué les dépenses d'organisation à 2,77 milliards d'euros, dont 1,4 milliard pour la sécurité, et les dépenses liées aux infrastructures à 3,19 milliards d'euros.

Il s'agit là d'une première estimation des coûts publics qui agrège de nombreuses dépenses de l'État, des collectivités ou d'entreprises publiques : primes aux policiers, construction du village olympique ou du centre aquatique olympique à Saint-Denis, ou encore l'accélération des travaux de la ligne 14 du métro ces dernières semaines pour arriver à temps près du village olympique.

Aucun chiffre n'avait été communiqué jusqu'à présent, à l'exception de l'estimation de Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui avait avancé en mars 2024 sur les ondes que ces Jeux pourraient coûter « entre trois, quatre, cinq milliards » de dépenses publiques, tout en précisant qu'on ne le saurait qu'à la fin des Jeux. 

Jusqu'à présent, seuls les comptes du comité d'organisation (Cojo) à 4,4 milliards d'euros de dépenses (76 millions d'euros d'excédent) reposant quasi essentiellement sur des financements privés, ainsi que ceux de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) comprenant une part publique, étaient connus.

« Cette première estimation prend un intérêt accru dans le contexte de la préparation des JO d'hiver 2030 » qui se tiendront dans les Alpes françaises, a commenté l'institution. 

La facture publique est un véritable casse-tête à calculer et à retracer sur plusieurs années, avec des périmètres à définir. Faut-il comptabiliser les dispositifs antidrones supplémentaires achetés avant les JO et qui seront également utilisés par la suite ? La Cour des comptes répond oui.

Un rapport plus détaillé sera publié d'ici octobre, car certaines dépenses ne sont pas encore entièrement connues, notamment celles des collectivités, mais aussi certaines dépenses fiscales.

De même, en raison de « l'indisponibilité des données », elle n'a pas inclus « les effets positifs et négatifs des Jeux sur l'activité économique », Jeux qu'elle qualifie par ailleurs « d'incontestable succès populaire et médiatique ». Un autre rapport sur « l'héritage » sera publié en 2026.

Parmi les plus grandes dépenses publiques, on compte celles liées à la sécurité, avec un grand nombre de forces de l'ordre mobilisées dans un contexte de risque terroriste, ce qui a représenté 1,4 milliard d'euros dont des primes pour près de 315 millions d'euros pour la police et la gendarmerie

Compte tenu du manque d'agents de sécurité privée, l'État a également investi 78 millions d'euros pour former de nouveaux personnels.

Viennent ensuite les dépenses liées aux transports et à la mobilité, soit 570 millions d'euros, dont 335 pour les « renforts d'offre » de la RATP et de la SNCF.

S'agissant des infrastructures, la part de l'État et des collectivités dans la Solideo s'élevait à 1,65 milliard d'euros en mars 2025.

La baignabilité de la Seine, qui a cumulé 1,4 milliard d'euros d'investissements publics, a suscité un petit flottement, mais certains de ces investissements peuvent être imputés à des obligations européennes. À ce stade, la Cour des comptes estime que les coûts de baignabilité de la Seine imputables aux Jeux « se situent entre 200 millions et un milliard d'euros ». Compte tenu de « cette incertitude », ces coûts ne sont pas intégrés dans cette première évaluation.

Le comité d'organisation des JO, qui fermera ses portes le 30 juin, trouve que la Cour a ratissé large, avec un « parti pris » qui risque de « créer un biais de perception ».

« Un chiffrage disproportionné par rapport à la réalité », estime auprès de quelques journalistes son directeur financier Fabrice Lacroix, qui évalue la facture publique plutôt « autour de deux milliards d'euros ».

Dans sa réponse à la Cour des comptes, le président du Cojo Tony Estanguet exprime son regret que « l'impact économique positif des Jeux » ne soit pas pris en considération. « La publication précipitée de ce document introduira hélas une confusion dans l'esprit du public quant à la réalité de cet événement majeur qui a montré le meilleur de notre pays il y a à peine un an. » 


France: fin du conclave sur les retraites, sujet explosif pour le gouvernement

François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
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  • Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord.
  • Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

PARIS : Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France, sujet explosif pour le gouvernement, doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d'une concertation impulsée par le Premier ministre François Bayrou.

Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

Durant plusieurs mois en 2023, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue partout en France pour protester contre la réforme des retraites.

Le défi auquel sont confrontés les partenaires sociaux est de taille : ils doivent trouver un terrain d'entente pour rendre la réforme des retraites de 2023, qui porte progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, moins impopulaire.

Le système des retraites doit également être rééquilibré sans contre-mesure, car il plongerait dans un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2030, selon la projection du Conseil d'orientation des retraites (COR). 

Depuis le début, le « conclave » voulu par le Premier ministre a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route : le syndicat Force Ouvrière a tourné les talons dès la première séance, et la CGT et l'U2P (patronat des artisans) ont jeté l'éponge mi-mars.

Mais selon les informations du journal économique La Tribune Dimanche, le Medef, organisation patronale, s'y rendra bien lundi avec une ultime proposition d'accord.

Seul le syndicat CFDT voit une issue favorable, évoquant des « avancées sociales à concrétiser ».

Le sujet de la réforme de l'âge du départ à la retraite, qui avait mis le feu aux poudres, n'est plus abordé. Le Medef s'est montré inflexible sur son maintien à 64 ans, sans surprise. Quoi qu'il arrive à l'issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare et impopulaire de la réforme de 2023 restera donc en vigueur pour les salariés nés à partir du 1^(er) janvier 1968.

La quête de compromis doit maintenant principalement s'articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité. 

Le premier point, consensuel, porte sur la revalorisation des pensions en fonction du nombre d'enfants. Dans le second, la prise en compte des ports de charge lourde, des vibrations mécaniques et des postures pénibles est proposée par la CFDT, qui défend des critères ergonomiques poussés.

Mais la finalité d'une reconnaissance de l'usure professionnelle n'est pas la même pour tous : les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, tandis que le patronat privilégie d'autres pistes.

Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste en faveur de la pénibilité.

La fin du « conclave » est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après avoir trouvé un compromis avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Le Premier ministre s'était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.


La France mobilise des avions militaires A400M pour évacuer les ressortissants français d'Israël

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.
  • « 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

PARIS : La France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre », ont annoncé dimanche soir les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont-ils précisé.

Cette décision a été prise lors du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) qui s'est tenu dimanche à l'Élysée, à la demande du président Emmanuel Macron. 

Interrogé par l'AFP, le ministère des Armées a indiqué que le nombre de vols serait ajusté « en fonction des besoins ».

La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.

Les équipes du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères ont répondu à plus de 4 500 appels en une semaine.

Parallèlement, dimanche, 160 ressortissants français, « pour la plupart en situation d'urgence et de vulnérabilité », accompagnés par un médecin du CDCS, sont arrivés à l'aéroport de Paris-Orly après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie.

« 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui les a accueillis. 

« D'autres vols suivront, en complément des liaisons commerciales directes ou indirectes au départ d'Amman (Jordanie) et de Charm el Cheikh (Égypte) », selon le Quai d'Orsay.

Lundi, la Royal Jordanian mettra ainsi en place un vol commercial supplémentaire depuis Amman à la demande de la France, permettant le retour de 150 ressortissants français.

Mardi, un autre vol affrété par le ministère des Affaires étrangères permettra à plus de 150 personnes en situation de vulnérabilité de revenir en France.