Comment le Bluetooth a pris le nom et les runes d'un roi de l'ère viking

Le bouton Bluetooth, l'une des technologies modernes les plus célèbres, doit son nom et son symbole à un roi nordique de l'époque des Vikings qui avait la dent bleue : il y a un quart de siècle, l'idée du nom "Bluetooth" est née dans l'esprit de deux ingénieurs. (Omar TORRES / AFP)
Le bouton Bluetooth, l'une des technologies modernes les plus célèbres, doit son nom et son symbole à un roi nordique de l'époque des Vikings qui avait la dent bleue : il y a un quart de siècle, l'idée du nom "Bluetooth" est née dans l'esprit de deux ingénieurs. (Omar TORRES / AFP)
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Publié le Mercredi 03 mars 2021

Comment le Bluetooth a pris le nom et les runes d'un roi de l'ère viking

  • L'ingénieur, qui avait fait tout le trajet depuis la Suède pour cette réunion d'une heure, passe alors la soirée avec son compère avant de rentrer au pays
  • "C'est à ce moment que j'ai réalisé que nous avions besoin d'un nom de code pour le projet que tout le monde pourrait utiliser", explique Jim Kardach

STOCKHOLM : Une des plus célèbres technologies modernes doit son nom et son symbole à un roi nordique de l'ère viking à la dent bleue: il y a un quart de siècle, l'idée du nom "Bluetooth" naît dans l'esprit de deux ingénieurs après une réunion décevante... et une virée consolatrice dans un bar.

A la fin des années 90, le Suédois Sven Mattisson, ingénieur chez Ericsson et l'Américain Jim Kardach, employé chez Intel, sont quelques-uns de ceux qui travaillent d'arrache-pied pour concrétiser ce qui deviendra la technologie révolutionnaire permettant aux équipements électroniques de communiquer entre eux sans être reliés par des câbles.

Aux prémices du "wireless", les deux hommes intègrent bientôt un consortium qui compte également parmi ses promoteurs IBM et Nokia pour se mettre d'accord sur un standard commun. Mais la norme, développée dès 1994 par l'équipementier suédois Ericsson, peine à se faire baptiser.

Biz-RF, MC-Link, Low Power RF ? Plusieurs programmes aux noms un peu barbares sont proposés au cours d'un séminaire à Toronto, au Canada, à l'automne 1997.

"Jim et moi nous sommes dit que les gens n'avaient pas apprécié ce que nous avions présenté", se souvient pour l'AFP Sven Mattisson, 65 ans aujourd'hui -- au crépuscule de sa carrière chez Ericsson.

L'ingénieur, qui avait fait tout le trajet depuis la Suède pour cette réunion d'une heure, passe alors la soirée avec son compère avant de rentrer au pays.

"C'est à ce moment que j'ai réalisé que nous avions besoin d'un nom de code pour le projet que tout le monde pourrait utiliser", explique Jim Kardach, qui a consacré un long récit de l'épisode sur son site internet.

 

Histoire chauvine 

Pour tromper leur amertume, les deux comparses prennent le chemin d'un bar de la ville, l'occasion de discuter Histoire, la passion de Jim.

"On buvait quelques bières en papotant et Jim m'a interrogé sur les Vikings, donc on a longuement parlé de ça", se souvient Sven, qui confesse n'avoir aujourd'hui qu'un souvenir un peu embrumé de cette soirée fondatrice.

Ignorant pratiquement tout, Jim dit avoir en tête l'image de "chefs fous", casques à cornes vissés sur la tête, s'adonnant aux pillages.

Pour parfaire ses connaissances, Sven lui recommande un livre, un récit nordique d'aventures très connu en Suède, "The Long Ships" (Orm le rouge, en français).

Dans l'ouvrage qui se déroule chez les Vikings au Xe siècle - plutôt chauvin reconnaît Sven - un nom retiendra l'attention de Jim Kardach: celui du roi Harald Ier Blåtand - en anglais Harald... Bluetooth. 

Unification

Figure historique marquante dans la région nordique au Xe siècle, le roi du Danemark devrait son surnom à une dent dévitalisée, ou selon d'autres sources à son goût immodéré pour les mûres et le myrtilles ou peut-être à une moins romantique erreur de traduction.

Sous son règne, le Danemark tourne le dos à Odin et Thor en rejetant les croyances païennes pour adopter progressivement la religion chrétienne.

Mais son fait d’armes le plus connu est l’unification de la Norvège avec le Danemark, une union qui durera bon an mal an jusqu'en 1814.

Un roi unificateur de rivaux scandinaves? Le parallèle plaît à ceux qui cherchent à unir les industries des PC et des téléphones portables avec une liaison sans fil à courte portée.

La référence au roi dépasse d’ailleurs le nom: le logo à première vue un brin mystérieux du Bluetooth est lui issu à la superposition des deux runes proches d'un "H" et d'un "B", comme les initiales du souverain médiéval.

Pas cher et faible en consommation d'énergie, le Bluetooth sera finalement lancé en mai 1998.

Le premier appareil équipé de cette technologie grand public sera commercialisé en 1999, et son nom - d'abord temporaire faute de mieux - sera finalement conservé.


La culture saoudienne s’exporte avec « Art Bridges » dans quatre pays

La Commission des arts visuels annonce le lancement de l'initiative "Art Bridges" en Écosse, au Japon, en Corée du Sud et en Espagne. (X : @MOCVisualArts)
La Commission des arts visuels annonce le lancement de l'initiative "Art Bridges" en Écosse, au Japon, en Corée du Sud et en Espagne. (X : @MOCVisualArts)
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  • Un programme culturel porté par la Commission des arts visuels du Royaume
  • Accueilli en Écosse, au Japon, en Corée du Sud et en Espagne

DJEDDAH : La Commission saoudienne des arts visuels a lancé son initiative « Art Bridges » pour 2025–2026, une série de programmes internationaux destinés à promouvoir les échanges culturels.

Les événements auront lieu en Écosse, au Japon, en Corée du Sud et en Espagne.

Le premier se tiendra en Écosse du 22 au 27 septembre, en partenariat avec le British Council Scotland.

Le Japon accueillera la deuxième édition du 31 octobre au 7 novembre, suivi de la Corée du Sud du 19 au 27 novembre, et enfin l’Espagne du 2 au 9 mars 2026.

Dans un communiqué, Dina Amin, directrice générale de la Commission des arts visuels, a déclaré que cette initiative offre une opportunité unique aux professionnels de la culture pour partager leur créativité avec le monde.

Chaque édition d’« Art Bridges » sera adaptée au contexte du pays hôte.

Le programme inclut des rencontres avec des leaders d’opinion, des visites d’institutions culturelles majeures, musées, galeries et ateliers d’artistes, ainsi que des ateliers, des sessions d’échange de connaissances et des discussions avec des figures locales de l’art contemporain.

Les éditions 2025–2026 exploreront des thématiques spécifiques :

Au Japon, le lien entre art et environnement, avec une réflexion sur l’interaction des artistes avec la nature, les villes et les traditions.

En Corée du Sud, le thème de l’identité à travers l’art et la société, via l’étude des mouvements culturels communautaires, des espaces indépendants et des plateformes collaboratives.

En Espagne, l’accent sera mis sur le patrimoine et les pratiques collaboratives, à travers des expressions artistiques partagées au service du lien social.

Les candidatures sont ouvertes depuis le 13 août. La date limite pour le Japon est le 21 août et le 31 août pour la Corée du Sud et l’Espagne.

Les candidats doivent avoir plus de 21 ans, justifier d’au moins cinq ans d’expérience professionnelle, présenter un portfolio solide, parler anglais couramment et s’engager à suivre l’intégralité du programme.

La Commission a précisé que « Art Bridges » est un pilier de sa stratégie visant à renforcer la présence culturelle de l’Arabie saoudite à l’international, développer des écosystèmes créatifs durables et établir des partenariats globaux sur le long terme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En RDC, l'inclusion du «liboke» dans le Larousse fait débat

Selon le dictionnaire français, le liboke "est une préparation à base de poisson ou de viande, enveloppée dans des feuilles de bananier et cuite au charbon de bois". (AFP)
Selon le dictionnaire français, le liboke "est une préparation à base de poisson ou de viande, enveloppée dans des feuilles de bananier et cuite au charbon de bois". (AFP)
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  • Selon le dictionnaire français, le liboke "est une préparation à base de poisson ou de viande, enveloppée dans des feuilles de bananier et cuite au charbon de bois"
  • Mais cette définition est considérée comme réductrice par certains Congolais, qui estiment qu'elle déshonore le sens profond d'un mot étroitement lié à l'identité nationale

KINSHASA: A l'heure du déjeuner, les clients affluent sur la terrasse du restaurant "100% Liboke, Chez Mère Antho Aembe", dans le quartier huppé de la Gombe, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Comme dans des centaines d'établissements de la capitale, ils viennent pour un plat : le liboke, une recette de poisson, fraîchement pêché dans le fleuve Congo voisin, épicé et emballé dans des feuilles de bananier. Ce plat national est tellement célèbre qu'il s'apprête à faire son entrée dans le Petit Larousse illustré en 2026.

Selon le dictionnaire français, le liboke "est une préparation à base de poisson ou de viande, enveloppée dans des feuilles de bananier et cuite au charbon de bois".

Mais cette définition est considérée comme réductrice par certains Congolais, qui estiment qu'elle déshonore le sens profond d'un mot étroitement lié à l'identité nationale.

En lingala, "liboke" signifie avant tout "un petit groupe", explique à l'AFP Moïse Edimo Lumbidi, animateur culturel et professeur de lingala. Se référer uniquement au sens gastronomique de ce mot est "très réducteur", juge le trentenaire.

Ainsi, explique-t-il, "on peut parler de 'liboke ya bato'", ce qui veut dire un petit groupe de personnes, "ou encore de 'liboke ya mbisi'", pour évoquer des poissons regroupés ou emballés dans un paquet.

Pendant les 32 années de règne sans partage du maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997), le mot "liboke" faisait partie d'un slogan appelant à l'unité nationale du Zaïre (aujourd'hui RDC) : "Tolingi Zaïre liboke moko, lisanga moko" ("Nous voulons un Zaïre uni et indivisible").

"Je ne suis pas fier (de voir limité) ce mot très précieux, si essentiel à notre culture, à notre être, à notre transcendance", à une simple allusion à la "nourriture", s'agace l'écrivain congolais Pépin-Guillaume Manjolo auprès de l'AFP.

"Le liboke moko, c'est avant tout cette communion, cette unité nationale (...) Et le limiter à l'aspect culinaire est très bien pour les Français. Mais pas pour nous", ajoute-t-il.

Pour lui, la démarche devrait être menée en accord avec les académies respectives du Congo-Kinshasa et du Congo-Brazzaville, région d'origine du mot, en Afrique centrale.

Unité, communion 

Il appartiendrait ensuite à ces institutions de définir "l'origine, les racines, l'étymologie, la philosophie et la philologie du mot 'liboke' afin de l'expliquer correctement", estime M. Manjolo, qui fut ministre de la Coopération internationale, de l'Intégration régionale et de la Francophonie de la RDC entre 2019 et 2021.

Selon lui, décrire uniquement sous l'angle gastronomique un mot qui renvoie davantage à "l'unité ou à la communion" est "très limité" et "ne reflète pas la vérité".

Le débat ne fait pas encore rage sur les terrasses de Kinshasa, où l'on se presse pour déguster le fameux plat à la pause déjeuner.

Mère Antho assure qu'elle n'était pas au courant de l'annonce du Larousse, dictionnaire encyclopédique français considéré comme un arbitre de tout ce qui touche à la langue française. La restauratrice de 41 ans espère seulement que cette inscription lui amènera davantage de clients.

Attablé dans une terrasse du centre-ville, Patrick Bewa, fonctionnaire, considère pour sa part que l'inclusion du liboke dans le dictionnaire français est une "source de fierté".

"Nous l'adorons, c'est vraiment un plat typiquement africain et congolais", lance-t-il, assis à table avec deux collègues.

Le poisson "vient tout juste du fleuve, il est bon, avec sa saveur fumée qui a pris l'arôme de la feuille, c'est un goût inimitable. Il faut le goûter pour le savoir", dit-il.

Mais cet enthousiasme gourmand n'est pas partagé par les intellectuels et universitaires congolais qui critiquent ce qu'ils considèrent comme une décision unilatérale de l'Académie française, non concertée avec la partie congolaise.

L'inclusion de "liboke" dans le dictionnaire est une bonne chose, mais les équipes du Larousse devraient "approfondir leurs recherches afin de nous donner la véritable étymologie du mot", ce qui serait "une façon pour eux d'exprimer leur respect pour notre culture", suggère ainsi Edimo Lumbidi.

Contactée par l'AFP, la maison Larousse n'a pas réagi dans l'immédiat.


De Madrid à Riyad : l’histoire d’amour de Ronaldo et Georgina couronnée par des fiançailles

Le couple a annoncé ses fiançailles après huit ans de vie commune. (Instagram)
Le couple a annoncé ses fiançailles après huit ans de vie commune. (Instagram)
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  • Ronaldo offre à Rodriguez une bague en diamant taillée en ovale
  • « Yes I do. In this and in all my lives », répond-elle

DUBAÏ : Le mannequin argentin Georgina Rodriguez et son compagnon de longue date, le footballeur portugais Cristiano Ronaldo, partagent une histoire d’amour qui séduit depuis près d’une dizaine d’années.

Le couple, désormais installé en Arabie saoudite, a annoncé ses fiançailles cette semaine à Riyad. Rodriguez a publié sur Instagram : « Yes I do. In this and in all my lives. »

Une photo accompagne cette annonce : une époustouflante bague en diamant taillée en ovale reposant élégamment sur la main de Ronaldo.

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La bague est devenue un sujet de fascination mondial. Les experts en joaillerie estiment que le diamant central pèse entre 22 et 37 carats, flanqué de pierres latérales plus petites, le tout serti en platine ou en or blanc.

Les messages de félicitations, venus d’amis, de la famille et de fans, ont afflué, envahissant les commentaires et, sans doute, les boîtes de réception et téléphones du couple.

Leur histoire remonte à 2016, dans une boutique Gucci à Madrid, où Rodriguez était vendeuse. À la fin de cette même année, ils se sont affichés ensemble publiquement, photographiés dans les allées de Disneyland Paris.

En 2017, ils ont accueilli des jumeaux, Eva Maria et Mateo, suivis peu après de leur fille Alana Martina. En avril 2022, le couple a à nouveau eu des jumeaux, Bella et Angel, mais Angel est malheureusement décédé à la naissance.

Le fils aîné de Ronaldo, Cristiano Jr., issu d’une précédente relation, vit également avec eux.

Lorsque Ronaldo a rejoint la Juventus en 2018, la famille a déménagé à Turin. En 2022, il a effectué un tournant majeur en rejoignant Al‑Nassr, en Arabie Saoudite, et a officiellement emménagé à Riyad en janvier 2023, accompagné de Rodriguez et des enfants.

Le couple partage régulièrement des moments de leur quotidien en Arabie saoudite, des dîners romantiques à Riyad aux escapades familiales au bord de la mer Rouge.

Depuis des années, les fans spéculaient déjà sur leurs noces éventuelles, notamment en 2020 lorsqu’elle portait une bague en diamant très visible, et encore en 2024 lors des Globe Soccer Awards à Dubaï, quand Ronaldo l’avait qualifiée de « ma femme ».

Tous deux ont souvent écarté ces questions. Dans sa série Netflix I Am Georgina, Ronaldo confiait qu’il était « 1000 % sûr » qu’ils se marieraient « quand le moment serait venu ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com