Le «SPAC», l'instrument financier dont s'amourachent les marchés

Des passants marchent devant la Bourse de New York, à Wall Street (Photo, AFP).
Des passants marchent devant la Bourse de New York, à Wall Street (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 mars 2021

Le «SPAC», l'instrument financier dont s'amourachent les marchés

  • Les «SPAC» ont permis de lever 83 milliards de dollars aux Etats-Unis l'an dernier, plus que les introductions en Bourse classiques
  • Un « Special Purpose Acquisition Company », est une entreprise sans activité commerciale dont le but est de lever des fonds en entrant sur une place boursière

PARIS: On les appelle aussi les « chèques en blanc », ou les « coquilles vides » : les « SPAC », nouvel instrument financier dont s'amourachent les marchés, ont permis de lever 83 milliards de dollars aux Etats-Unis l'an dernier, plus que les introductions en Bourse classiques.

Explications sur ce nouvel instrument financier qui attire les investisseurs, mais aussi des célébrités telles que le rappeur et producteur Jay-Z, avides de prise de risque et d'innovation.

Investir dans une coquille vide

Un SPAC, ou « Special Purpose Acquisition Company », est une entreprise sans activité commerciale dont le but est de lever des fonds en entrant sur une place boursière.

Ces fonds levés vont permettre au SPAC d'acquérir, généralement dans un horizon de deux à trois ans, une entreprise dans un secteur défini à l'avance. 

En revanche, les investisseurs ignorent au moment de la cotation du SPAC l'identité et donc le modèle d'activité qu'aura la société rachetée à terme. Ils signent, en quelque sorte, un « chèque en blanc ».

Sont visées, en général, des start-up jugées prometteuses, dans des secteurs en vogue allant du cannabis aux voitures électriques.

C'est par exemple via ce système que la société Lucid Motors, spécialisée dans les véhicules électriques et considérée par les spécialistes comme une potentielle concurrente du célèbre constructeur Tesla, entend entrer en Bourse.

Lucid Motors doit fusionner avec un SPAC appelé « Churchill Capital Corp IV ». L'annonce a fait grand bruit à Wall Street, avec des spéculations autour de montants en dizaines de milliards de dollars pour l'opération, qui n'est pas encore concrétisée.

En Europe aussi, le mécanisme essaime. Des entrepreneurs ou hommes d'affaires tels que Xavier Niel (fondateur de Free) ou Bernard Arnault s'y risquent, à des degrés divers. Et la City de Londres voudrait elle aussi sa part de ce gros gâteau.

Pourquoi un tel engouement ?

Pour répondre à la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, les banques centrales et les gouvernements ont mis beaucoup d'argent sur la table. Ce qui profite aux placements les plus risqués.

Pour les entreprises cherchant à accéder au marché boursier, le SPAC est une voie d'accès plus rapide et moins coûteuse qu'une introduction en Bourse classique puisque la cotation a déjà eu lieu en amont. 

Des entrepreneurs à succès ou des personnalités (dits « sponsors »), à l'instar du rappeur Jay-Z ou de l'ancienne star de basket-ball Shaquille O'Neal aux Etats-Unis, associent généralement leurs noms aux SPACs, contribuant à leur publicité.

Jay-Z, qui veut devenir un leader de l'industrie légale du cannabis aux Etats-Unis, et soutenir les entrepreneurs afro-américains ou issus de minorités visibles, est ainsi le Chief Visionary Officer (« visionnaire en chef ») d'une société, The Parent Company, qui prend la forme d'un SPAC afin de lever des fonds.

Un pari (donc risqué) sur l'avenir 

Investir dans un SPAC est donc un pari, qui peut plus ou moins bien tourner. Il peut arriver que le SPAC ne rachète finalement aucune société, ou que le rachat se révèle un fiasco.

Mais si le SPAC a misé sur le bon cheval et que la société avec laquelle il a fusionné prospère, c'est le jackpot. 

L'opération concernant Lucid Motors semble à cet égard particulièrement bien nommée, puisque nombre de commentateurs y voient un test de la clairvoyance, ou non, des investisseurs à propos du constructeur de véhicules électriques. Les actions de la SPAC qui doit servir de véhicule à son entrée en Bourse se sont écroulées depuis l'annonce de l'opération. 

Les investisseurs gardent un souvenir cuisant du fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola, qui avait connu une ascension fulgurante après son entrée en juin 2020 sur le Nasdaq via ce mécanisme. Avant que l'entreprise ne soit emportée dans un vaste scandale de fraude.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com