BEYROUTH: Un juge a ordonné au ministère libanais de la Santé de vacciner un homme de 80 ans contre le coronavirus (Covid-19) après avoir constaté que des membres du Parlement avaient reçu le vaccin en priorité sans raison valable.
À la demande des autorités sanitaires du Liban, Joseph al-Hajj s’est inscrit au mois de janvier dernier pour se faire vacciner avec d'autres personnes âgées libanaises. Il attend alors plus d’un mois. Au même moment éclate un scandale à propos de députés vaccinés avant les autres citoyens libanais. Un événement qui contrarie fortement Al-Hajj.
Mercredi dernier, le juge des affaires urgentes, Carla Chawwah, a rendu une décision au tribunal civil de Beyrouth obligeant le ministère de la Santé de faire vacciner Joseph al-Hajj d'ici à vendredi prochain.
Cette décision, à laquelle Arab News a eu accès, présente des instructions pour qu'Al-Hajj reçoive un vaccin contre la Covid-19 dans les quarante-huit heures, sans quoi une amende de 10 millions de livres libanaises (6 618 dollars, soit 5 547 euros) serait infligée pour chaque jour de retard.
Carla Chawwah a fourni au ministère de la Justice une copie de sa décision. Lors du procès, l'avocat d'Al-Hajj a fait valoir que son client attendait d'être contacté par le ministère de la Santé au sujet de sa nomination pour la vaccination lorsque, le 23 février, il est apparu que seize députés et certains fonctionnaires avaient été vaccinés au Parlement libanais.
L’avocat précise que l’état de santé de son client aurait dû être une «priorité absolue». En effet, cet homme âgé souffrait d'une artère obstruée à la jambe gauche et a besoin en permanence de médicaments.
L’avocat d’Al-Hajj ajoute que le fait d’avoir vacciner des députés et des fonctionnaires avant son client constitue une violation des conditions et des mécanismes fixés pour les procédures d’inoculation.
La décision de Carla Chawwah précise également que le fait de vacciner les députés et les fonctionnaires avant de nombreux citoyens vulnérables est une violation des droits de l’homme et de la santé.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com