Côte d'Ivoire: pouvoir et opposition revendiquent la victoire aux législatives

«A cette étape du dépouillement, les premières tendances (...) montrent clairement que notre parti sortira vainqueur avec une majorité confortable», a ajouté M. Bictogo (Photo, AFP).
«A cette étape du dépouillement, les premières tendances (...) montrent clairement que notre parti sortira vainqueur avec une majorité confortable», a ajouté M. Bictogo (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Côte d'Ivoire: pouvoir et opposition revendiquent la victoire aux législatives

  • «Notre objectif était de remporter autour de 60% des sièges, nous y sommes», a déclaré Adama Bictogo
  • Le scrutin s'est tenu sans le Premier ministre Hamed Bakayoko dont l'hospitalisation à Paris depuis le 18 février a été prolongée

ABIDJAN: Le pouvoir et l'opposition ont revendiqué dimanche leur victoire aux législatives de la veille en Côte d'Ivoire, avant la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante, qui continue de compter les bulletins de vote.

Pour la première fois depuis dix ans, l'ensemble des principaux acteurs politiques ont participé à ces législatives, laissant espérer qu'elles permettent d'apaiser la vie politique d'un pays à l'histoire récente marquée par de fortes tensions et les violences électorales.

«Notre objectif était de remporter autour de 60% des sièges, nous y sommes», a déclaré Adama Bictogo, numéro deux du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir.

«A cette étape du dépouillement, les premières tendances (...) montrent clairement que notre parti sortira vainqueur avec une majorité confortable», a ajouté M. Bictogo.

En début d'après-midi Niamkey Koffi, coordinateur général pour les législatives du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal parti d'opposition) avait lui aussi revendiqué la victoire.

«Nous pensons être autour de 128 sièges avec nos alliés», a-t-il affirmé, soit juste la majorité des 255 députés de l'Assemblée nationale.

Ces deux déclarations de responsables des partis au pouvoir et de l'opposition sont intervenues alors que la Commission électorale indépendante (CEI), chargée de la proclamation des résultats, n'en avait annoncé dimanche soir qu'une partie.

Faible participation

Le PDCI de l'ex-président Henri Konan Bédié a formé une alliance avec Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition regroupant les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo dominée par son parti, le Front populaire ivoirien (FPI).

«Notre inquiétude, c'est la manipulation des résultats», a dit M. Koffi, en mettant en garde «le gouvernement contre toute tentative qui fausserait la sincérité du scrutin».

Il a dénoncé «des résultats provisoires émaillés de tricheries, de tripatouillages, de manipulations», ainsi que «des tentatives d'inversion des résultats» dans plusieurs grandes villes et circonscriptions importantes, où le PDCI et le RHDP revendiquent la victoire.

Il a listé les communes de Yopougon, Abobo, Port Bouët et Marcory à Abidjan, la capitale politique Yamoussoukro, la cité balnéaire de Grand-Bassam, ainsi qu'Agboville où se présentait le numéro deux du parti au pouvoir, Adama Bictogo.

M. Bictogo a récusé les accusations de fraudes. «Ils sont dans leur logique, la logique des perdants», a-t-il affirmé, ajoutant: «L'opposition n'est plus audible».

Selon M. Koffi, le taux de participation «ne dépasse pas 20%» au niveau national - contre officiellement 34% aux précédentes législatives de 2016 - en raison des «craintes de violences» qui ont dissuadé les électeurs d'aller voter.

«La population n'a pas manifesté un réel intérêt pour cette élection», a indiqué, sans donner de chiffres, Indigo, organisation ivoirienne qui avait déployé 500 observateurs dans tout le pays.

Grand retour du parti de Gbagbo

Les législatives de samedi se sont dans l'ensemble déroulées dans le calme, contrairement à la présidentielle d'octobre 2020, marquée par des violences avant et après le scrutin qui avaient fait 87 morts et quelque 500 blessés.

Ce scrutin avait été boycotté par les partis d'opposition et le président Alassane Ouattara réélu avec plus de 94% des voix pour un troisième mandat controversé.

Le vote de samedi a marqué le grand retour du FPI de Laurent Gbagbo. Son parti boycottait tous les scrutins depuis l'arrestation de M. Gbagbo en avril 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, après des violences post-électorales ayant fait quelque 3 000 morts.

Après son acquittement en janvier 2019 il a été remis en liberté conditionnelle et vit depuis à Bruxelles. Ses partisans attendent avec impatience son retour, que M. Gbagbo à récemment annoncé pour «bientôt».

L'enjeu des législatives pour les partis d'opposition est d'obtenir suffisamment d'élus à l'Assemblée nationale afin d'empêcher «la consolidation d'un pouvoir absolu» du président Ouattara et de son parti.

Pour poursuivre la politique de «réformes» du chef de l'Etat, le RHDP entend lui conserver sa majorité absolue de 167 sièges sur 255, obtenue en décembre 2016 alors qu'il était allié au PDCI.

Le scrutin s'est tenu sans le Premier ministre Hamed Bakayoko dont l'hospitalisation à Paris depuis le 18 février a été prolongée. Selon la CEI, il a été réélu dans son fief de Séguéla (nord).


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.